Le vrai métier d’Über n’est pas le transport, mais l’exploitation des infos que lui fournissent les chauffeurs et les clients. Son modèle économique n’est donc pas très différent de celui de Google et n’est innovant qu’à la marge.
Il est évident que dans une coopérative, les chauffeurs auraient été copropriétaires de ces infos et le résultat aurait pu être différent.
La question qui se pose alors est : pourquoi personne n’a créé l’équivalent sous forme de coopérative ?
Je pense si quelqu’un a cette idée, il lui faut une bonne dose d’abnégation. La position de manager est particulièrement instable dans une coopérative : il peut se retrouver en minorité du jour au lendemain et cela signifie le chômage, il ne peut y avoir deux places de président et il n’est pas forcément chauffeur.
Il y a bien deux métiers principaux chez Über : les chauffeurs et les analystes qui travaillent sur les données. Deux populations qui ne se comprennent pas et qui finissent par se regarder en chien de faïence. De plus les analystes qui on tl’information sont salariés et les chauffeurs qui ne savent rien sont indépendants, ce qui fait que tout le monde se fait avoir.
Les coopératives fonctionnent beaucoup mieux lorsqu’il n’y a aucune innovation. Tout le monde comprend le métier et les postes de managers sont relativement interchangeables. C’est également visible dans le développement des logiciels libres. Il est assez simple de recopier un logiciel existant (OpenOffice vs. Office, Linux vs Unix…), mais beaucoup plus complexe de développer quelque chose de nouveau. Il faut une structure qui pérennise le développement de l’idée dans une seule direction et il faut que cette structure puisse financer ce développement.
Pour que personne ne se sente lésé, il faut beaucoup de transparence dans le processus.
Même avec de la transparence, la différence de métier entre un chauffeur et un analyste sont telles que je ne voit aucune structure satisfaisante. Des idées ?