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Commentaire de njama

sur Lettre ouverte à Monsieur Abdennour Bidar


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njama njama 29 novembre 2015 00:35

Des ... Trois réalités dures à entendre qui vous aideront à comprendre la colère du Moyen-Orient et les attaques à Paris

2. Regardons maintenant comment l’agence Reuters a présenté l’attentat à la bombe de Beyrouth par les terroristes de Daesh jeudi.

Les explosions de jeudi soir ont touché une zone résidentielle et commerciale dans une banlieue Sud de Beyrouth, un bastion chiite du groupe Hezbollah, dans le dernier débordement de violence de la guerre en Syrie voisine.

Les premières attaques depuis plus d’un an sur un bastion du Hezbollah à l’intérieur du Liban se sont produites à un moment où ce groupe intensifie son implication dans la guerre civile syrienne, qui entre dans sa 5e année.

Épaulé par l’Iran, le Hezbollah a envoyé des troupes le long de la frontière pour aider le président syrien Bachar al-Assad contre les groupes insurgés sunnites, y compris l’État Islamique.

De but en blanc, disons-le de manière crue et détachée. Le Hezbollah a envoyé des troupes pour combattre Daesh, alors Daesh a répliqué par une attaque à la bombe au Liban, en visant des zones civiles qui se trouvent abriter de nombreux soutiens du Hezbollah.

Dans un sens, il y a un genre de parallèle entre cette analyse et ce qui s’est passé à Paris. Associated Press a annoncé, le 19 septembre de l’année dernière, que la France “était devenue le premier pays à rejoindre les troupes des États-Unis en frappant des cibles à l’intérieur de l’Irak depuis les airs” dans la nouvelle guerre contre Daesh. Daesh a répondu le 21 septembre : “Si vous pouvez tuer un infidèle américain ou européen – en particulier un malveillant et répugnant français – ou un Australien, ou un Canadien, ou tout autre infidèle parmi les infidèles qui font la guerre, y compris les citoyens des pays qui ont rejoint la coalition contre l’État islamique, alors remettez-vous en à Allah et tuez-le de n’importe quelle manière ou façon possible.

Selon les critères de Reuters, c’est un débordement de la guerre contre Daesh, et Daesh a simplement frappé une place forte d’un de ses adversaires militaires. Mais retrouverons-nous le même discours pour couvrir des événements en Occident ? Bien sûr que non.

Appeler une zone comportant des partisans du Hezbollah un “bastion” ou une “place forte” suggère une sympathie latente avec l’attentat. Le Hezbollah a une frange armée, mais c’est aussi un parti politique avec des soutiens politiques importants au Liban. Le Premier ministre [australien] Malcolm Turnbull a beau faire partie de la coalition militaire contre Daesh, si ce dernier commettait un attentat à la bombe à Vaucluse [banlieue Est de Sydney], personne ne suggérerait qu’un “bastion” ou une “place forte” des Libéraux a été frappée.

Depuis les atrocités de Paris, Daesh a publié un communiqué expliquant qu’ils continueront à porter des coups à la France “aussi longtemps qu’elle restera à l’avant-poste de la campagne des Croisés, osera insulter notre prophète, se félicitera de la guerre à l’Islam faite en France et frappera des musulmans sur les terres du Califat avec son aviation.”

Parmi les autres cibles attribuées à Daesh dans les mois précédents il y a une manifestation pro-Kurde en Turquie et un avion de ligne civil russe. Les Kurdes constituent l’une des forces majeures qui résistent à Daesh en Irak et en Syrie, et la Russie a depuis peu étendu son implication indirecte en Syrie en soutenant directement le combat du dictateur Bachar al-Assad contre Daesh.

Le fait que Daesh réponde aux armées qu’il affronte en Syrie et en Irak par le biais d’un terrorisme extra-territorial ne justifie pas ce terrorisme. Il s’agit simplement de souligner que ceux qui mènent la guerre contre Daesh savaient que ce n’était pas une opposition armée qui allait respecter scrupuleusement les conventions internationales et éviter les victimes civiles.

Patrick Cockburn a noté que Daesh “a toujours massacré des civils en grand nombre pour montrer sa force et instiller la peur chez ses adversaires. En Occident, les gens remarquent ces atrocités seulement lorsqu’elles ont lieu dans leurs rues.” Daesh “est très clair à ce sujet, si un pays nous bombarde par les airs, nous répliquerons à l’identique au sol, en utilisant les méthodes du terrorisme urbain avec le soutien d’un État bien organisé.

http://arretsurinfo.ch/trois-realites-dures-a-entendre-qui-vous-aideront-a-comprendre-la-colere-du-moyen-orient-et-les-attaques-a-paris/


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