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Lettre ouverte à Monsieur Abdennour Bidar

En italique des citations de la tribune http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/11/19/31003-20151119ARTFIG00002-abdennour-bidar-les-musulmans-doivent-passer-a-la-responsabilite-de-l-autocritique.php

 

Monsieur,

Dans la phase finale de la programmation, il y a un travers contre lequel nous, les informaticiens, devons lutter : la redondance des analyses. Face à un dysfonctionnement de notre production il est difficile, voire douloureux, de se contraindre à imaginer une autre réalité, un autre déroulement des choses, notre pensée fonctionne selon ses habitudes, ses entraînements, s’extraire de cette mécanique confortable est nécessaire, mais combattu par notre conscience. C’est pourtant en déviant de cette analyse conforme que l’erreur technologique, le bogue, se révélera le plus aisément.

Cet enfermement n’est pas celui, si visible, des politiques, ni celui, plus discret, des média, mais il me semble le retrouver chez les intellectuels.

Mon métier est d’imposer à une machine complexe et rigide, l’exécution de taches en fonction d’un environnement mobile et de desideratas d’utilisateurs rarement neutres. Pour vous la machine c’est la conscience collective, les taches, ce sont les mises en forme des évolutions de la pensée humaine, l’environnement changeant est celui du quotidien vivrier et politique enfin les utilisateurs sont les mêmes, voila, par ce parallèle, un peu étrange, je pose mon propos.

J’ai pris le parti de répondre à votre tribune sous la forme d’un dialogue asymétrique entre vous, le philosophe incontestable et que tout me conduit à respecter, et moi, citoyen assez averti mais indistinct ; tenter de porter cet échange au seul plan intellectuel n’aurai, je le crois, pas eu le même sens, si tant est qu’il ait pu se tenir dans des règles universitaire que j’ignore.

Le bogue dont nous parlons, c’est cette césure entre musulmans et non-musulmans ; connue, ressentie, constante, qui parfois surnage, mais est toujours masquée par les représentants des deux parties. Ce débat impossible, non-dit permanent, donne lieu à des pustules sociales innombrables, multipliées, intraitables, inguérissables, dissimulées sous des pansements d’anti-racisme institutionnel enduits de crème de bonté aux mots creux et sans vérité ; car sans réalité. Le logiciel ne marche pas ; « pas » et non « plus ».

Un peu de volonté transcendée proposez-vous, pouvons-nous vous croire ? Il ne s’agit pas de suspecter votre sincérité mais de savoir si votre analyse n’est pas similaire à celle qui à conduit au blocage. Avez-vous exploré les méandres douloureux, imaginé une réalité autre, en enchaînement différent ? J’en doute.

La forme de votre discours déjà me dérange, j’y vois le ton d’un bréviaire, l’emphase et la souplesse de quelques phrases m’ont conduit, un moment, à penser que le texte avait pu être traduit d’une version en arabe.

La flambée de l'intolérance et de la haine, que vous redoutez, se consumerait vite n’ayant donnée qu’une chaleur factice, mais au-delà vous parlez de tensions civiles graves, d’engrenage maudit (par qui ? dieu ?), de mécanisme de désastre. Même durant la guerre d’Algérie il n’y a jamais eu en France de violence de cette nature ; jamais depuis, le moindre incident majeur, c’est donc une spéculation inutile, un leurre commode. La France n’est pas un pays musulman, ses masses sont moins versatiles, ou plus atones. Si ce que vous évoquez dans la première partie de votre tribune devait avoir une consistance alors il faudrait craindre, dans l’Europe toute entière, des tragédies similaires mais inverses à celles des grecs, des arméniens, des syriaques, des indous, des peuls, et … des pieds-noirs.

Les dénonciations de l’État Islamique par mes « concitoyens musulmans » ne m’ont guère assourdi, ni éteint l’écho des explosions. Nous sommes loin du compte, et le texte du CFCM, assez alambiqué, n’était même pas destiné à être lu publiquement ou incorporé aux prêches. Tragiquement insuffisant écrivez-vous, avant, à votre corpus défendant, de citer le convenu ne faisons pas l'amalgame entre islam et islamisme, autant demander de ne pas faire de lien entre la Bretagne et la Pointe du Raz. Les français en ont assez de la Pravda ; le résultat sera celui du référendum volé de 2005, un traumatisme profond, un enracinement de la pensée contraire.

Prenant appui sur la parabole du ver dans le fruit vous écrivez ensuite un paragraphe qui est, je crois, d’une immense portée ; il m’apparaît comme le pendant français du discours du Maréchal Sissi devant al-Azhar il y a un an. Je pense que tous les députés et tous les maires de France devraient en avoir une impression en gros caractères posée sur leur bureau.

Un résumé, mauvais procédé je vous l’accorde, serait de dire « la religion musulmane est gangrenée par son incapacité à l’évolution » ; je connais quelques islamophobes patentés qui n’oseraient pas l’écrire !

Civilisation et culture musulmane sont vos mots ; soutenez-vous que les musulmans chinois, ceux des États-Unis, ceux du sahel, ceux des Balkans, ceux d’Indonésie, ceux de France et enfin ceux d’Arabie partagent ensemble assez de reflexes sociaux, de références culturelles, de pratiques civiles, d’habitudes quotidiennes, de présupposés intellectuels, de sentiment d’appartenance, d’unicité pour que nous puissions parler de civilisation musulmane ? Je ne suis pas loin de le croire, Palmyre à des précédents qui ne sont pas que de pierres ; les miniatures persanes ne sont plus qu’un souvenir et les rituels païens disparaissent en Afrique musulmane.

Après avoir utilisé les mots menacé et incapable dans un sens général qui les oppose – lequel est l’abrogeant ? – vous terminez ce qui est devenu un réquisitoire par l’appel à la marche de l'histoire et à la volonté des hommes !

Comment ne pas vous approuver, mais comment vous suivre alors que c’est ce principe même que réfute le coran, parole incréée d’allah.

Alors pourquoi parler de cancer, de dégénérescence lorsqu’il n’y a que soumission à l’idéologie ; cancer, le bannissement d’Avéroes ? Dégénérescence, l’interdiction de l’imprimerie jusqu’au 18eme siècle ? Enfin dans un élan cathartique vous voici prêt à tout bousculer, il faut régénérer, réinventer, métamorphoser, quelle ambition salutaire, mais après que restera-t-il de l’original ?

Je vous pense trop fin pour ne pas savoir que le fruit véreux est perdu.

Des lors, mais je vous comprends sans doute mal, votre troisième partie m’apparaît comme une déambulation songeuse, celle d’un homme, d’un humain en quête d’universel tout à coup égaré par une carte erronée à laquelle il a cru.

Inquiet même, les clercs éclairés de l’islam seraient impropres à aborder la critique du noyau du dogme ; serais-ce donc là que se forme la problématique de l’archaïsme musulman ? N’est-ce justement pas ce cœur intangible qui empêche les fidèles du coran de devenir sans frein des citoyens qui participent au progrès moral et social général. L’islam n’est-il pas seulement cela, un ensemble de contraintes centripètes, résisterait-il à l’inversion du sens d’action de ses forces ? Il est notable que les musulmans apostats choisissent souvent des sectes chrétiennes dont, au fond, le positionnement réactionnaire est similaire à celui de l’islam – même pacifiques 1,5 milliard d’amishs cela ferait quand même beaucoup !

Le matérialisme anti spirituel que vous désignez comme le point à dépasser pour l’humanité est puissant, productif, il est à l’œuvre depuis longtemps, en Israël même il est sans cesse dénoncé, en Europe c’est cette influence que la révolution à propagé, le culte de l’être suprême, vite abandonné, montrait que cette conséquence avait été identifiée. La désoviétisation de la Russie à vu une lutte entre le renouveau de l’Église Orthodoxe et une course au profit et au consumérisme. Cette spiritualité dégagée du mysticisme, cette posture écologique animée que vous voulez bâtir nomme-t-elle le nouveau de l’Homme ?

Jusqu’à ce point l’intention altruiste dépasse l’incertitude de l’analyse, nous sommes dans le parti-pris d’optimiste, il faut écouter l’appel irénique à une spiritualité mondialisée, au grand métissage de tout dans un Tout indépassable ; répondre au mondialisme destructeur libéral-libertaire, par un mondialisme spirituel globalisant ; je crains que cela soit tout aussi mortifère.

L’universel reste rebelle à l’indifférenciation.

Et puis vous vous reprenez, votre rêverie bute sur la réalité, et qu’appelez-vous à la rescousse pour entreprendre votre conclusion, quelle est la solution … bon sang mais c’est bien sur : le coran !

Français musulman ou musulman de France, philosophe musulman ou musulman diplômé de philosophie, toujours la lancinante question du premier cercle d’appartenance.

Pire, le verset que vous citez n’est-il pas abrogé, les mots qu’il contient n’ont-ils pas besoin de clefs de compréhension ; « l’ami chaleureux » peut-il être pris parmi les associateurs ou les mécréants ? 5:51, 3:28 …

Revoilà la soumission, le travers de l’habitude, l’ornière qui impose le chemin, les exemples frelatés ; ainsi de l’Andalousie qui à l’arrivée des musulmans était une région riche, peuplée, civilisée, administrée, disposant d’infrastructures importantes, d’où vient son sous-développement ultérieur ?

Désirer que les individus puissent grandir en humanité, selon votre belle formule, sans les envelopper par le cercle protecteur d’une nation, seul lieu de la culture ancrée, de l’exercice de la démocratie, du lien avec le temps, est une vue de l’esprit ; ce n’est pas une utopie éclairante mais une impasse.

Le recroquevillement des musulmans dans « leurs » quartiers –ce sont eux qui forment les ghettos– leur famille, leur langue, leurs fêtes et leur nourriture, leur culture en un mot, répond à ce besoin de protection, intime plus que matérielle, ces populations ne trouvent pas cette chaleur persistante dans la nation française. Le partage ne se fait pas sur un commun assez large, les liens ne sont pas assez importants, les mailles sont trop lâches, les pratiques sociales ne sont pas assez superposables, le temps n’y changera rien ; l’évolution du rapport démographique entraînera une confrontation violente.

Les frontières physiques de ces quartiers comment à se dessiner, couleurs des devantures, inscriptions uniquement en arabe, trottoirs encombrés, véhicules mal garés, absence de chiens, terrasses de café masculine, habillement exotique majoritaire, cette frontière que les femmes sortant de l’enclave transportent avec elle par leur accoutrement , est la réponse communautaire d’une culture ayant peur de la mixité ; parce que voilà la réalité ce sont les musulmans qui craignent le mélange, la contamination haram, c’est l’islam qui n’accepte pas la comparaison.

Au fond ce n’est pas tant l’islam que vous voulez sauver en le transmutant que son implantation en France. Le ferment de votre inquiétude c’est de voir que se créent les conditions sociologiques d’un divorce consommé, qu’une alternative émerge sur le modèle de la révocation de l’Édit de Nantes.

L’Histoire nous montre que la France a, en vérité, peu souffert de ce choix politique.


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16 réactions à cet article    


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 28 novembre 2015 18:20

    Tout cela est bel et bon mais concrètement que faut-il faire ?

    La démarche de Bidar a le mérite d’essayer d’amener les musulmans à se remettre au moins partiellement en question.

    Sinon, doit-on interdire l’Islam en France ? On pourrait au moins l’ostraciser comme on ostracise les autres religions en terre d’Islam. Ce serait d’abord contraire à nos traditions et ensuite inopérant. On a vu ce qu’on donné les campagnes antireligieuses des Jacobins de France jadis et naguère des Bolcheviks d’URSS ...


    • G. Couvert G. Couvert 28 novembre 2015 19:56

      Je rappelle Monsieur que « l’islamophobie » (dont d’ailleurs vous ignorez le sens) n’est pas un délit en France, pas plus que le blasphème. Dans ce même ordre de pensée (cf. votre seconde phrase) vous ne pouvez pas imaginer autre chose qu’une opposition musulmans/chrétiens, et quand je vous aurais dit que je ne suis pas chrétien, alors vous parviendrez à vaincre votre répulsion pour écrire « juif » ... montrant ainsi votre incapacité à comprendre ce que sont les deux choses distinctes mais essentielles en France ; la laïcité et l’athéisme.

      « les parquer » je n’ai jamais écrit cela ni suggérer une solution aussi stupide, en revanche c’est ce qui se passe du fait même des musulmans qui font une sécession intérieure fondée sur la religion.
      Vous montrez aussi vos lacunes en matière d’histoire de France, en parlant de la révocation de l’Édit de Nantes je fais clairement allusion au départ de France de à peu prés 1,5% de sa population en raison d’un rejet de la religion pratiquée.

      Ce fut un acte politique assumé qui mit fin aux tensions générées par une religion ombrageuse et à la culture victimaire ; tous les Protestants ne partirent pas, certains se convertissant, d’autres continuant de pratiquer secrètement leur religion.

      Il n’y arien d’immoral ni d’inhumain dans ce genre de choix de la raison d’état, c’est ainsi que les nations survivent.


    • G. Couvert G. Couvert 29 novembre 2015 12:10

      Votre réponse n’a aucun sens, c’est une palabre. Il semble que vous pensiez en arabe et que vous traduisiez ensuite, l’enchaînement rationnel vous échappe.

      La laïcité c’est de permettre l’exercice du culte dans l’espace privé. Une cathédrale est un espace privé. Le culte catholique est majoritaire en France et est à la source de l’essence de la culture nationale, nos fêtes sont donc liée à cette culture, ne vous en déplaise.
      Si vous aviez un peu de culture, justement, vous sauriez que Noël correspond à une date importante dans la religion de Mytrha, que Pâques est Juif, que le 15 Août est l’anniversaire de Napoléon Ier, etc. Le souvenir des massacres et razzou nous empêche d’inscrire des dates musulmanes, d’ailleurs nous n’avons pas non plus de fêtes Incas.
      Je me fou éperdument des descendants huguenots en Nouvelle-Zélande, ce sont des étrangers sans liens avec mon pays, ils pensent ce qu’ils veulent ; néanmoins je doute fort qu’ils soient allés directement en Nouvelle-Zélande qui 40 ans après sa découverte n’était pas encore une terre colonisée. Que pensez-vous des musulmans qui continuent d’assassiner les descendants de jésus en terre araméenne.
      Enfin vos deux dernières phrases cachent mal votre antisémitisme circonstanciel ; ce message sera donc ma dernière réponse.

    • Jean 30 novembre 2015 19:12

      @Jean J. MOUROT « Tout cela est bel et bon mais concrètement que faut-il faire ? » bonsoir Jean Jacques, les gens du fn ne peuvent répondre à cette question , problème juridique, vous voyez ?


    • philouie 28 novembre 2015 19:02

      On voudrait nous faire croire que la France à un problème et que ce problème est l’Islam.
      Cette blague !
      Le chomage ? la faute des musulmans !
      l’accaparement des richesses par une élite ? la faute des musulmans !
      Le réchauffement climatique ? la faute au musulmans !
      les guerres coloniales d’agression ? la faute aux musulmans !
      La pollution, la disparition des espèces animales ? la fautes aux musulmans.
       
      Nos élites dominantes ont trouvé le bon dindon pour lui faire porter le chapeau sans qu’on pense à regarder dans sa direction !
       
      Facile. Un petit attentat et hop.
      Nos gros bourgeois se gobergent de votre crédulité.


      • G. Couvert G. Couvert 28 novembre 2015 20:10

        Bravo, vous avez bien récité le crédo de monsieur Mélanchon.

        Alors maintenant quelques questions :

        Taux de chômage dans la population immigrée, ou d’origine immigrée ?
        Répartition de la richesse par tranches de revenus : en France, au Quatar, en Indonésie, en Algérie, etc. ?Part du CO2 due à l’usage du pétrole (au détriment d’autres sources) ?

        Part de production de pétrole par des pays musulmans ?
        Nombre d’attaques barbaresques (terminologie de l’époque) en France ou sur des navires français entre le VIIeme siècle et le XIXeme ?
        Nombre de morts dans l’imposition de l’islam dans le monde (allez je vous aide 78 millions rien que dans la péninsule indienne).
        Nombre de colonies musulmanes de la France au début du XIXeme ?
        Avantages retirés pour les pays contraints à l’islam ? Question annexe, combien aujourd’hui ne sont pas sous-développés ?
        Religion de la plupart des trafiquants d’ivoire ?

        Voyez, à coté du monde de la propagande il y a celui de la réalité.

      • G. Couvert G. Couvert 29 novembre 2015 12:22

        Vous êtes décidément très con. Autan vos premières interventions pouvaient faire croire à une recherche pacifique autant vous dévoilez votre haine et votre rancœur : si vous êtes musulman, dommage pour vous, mais je n’y peux rien.

        Relisez bien ce qu’écrit monsieur Bidar, il décrit le blocage de l’islam et son incapacité crasse à participer à la marche du monde.
        Quand à l’apport du christianisme au monde, je vous rappelle que la totalité du monde moderne, médecine, communications, avancée de la connaissance, progression philosophique est due à la civilisation européenne ou à ce qui en découle. 
        Sauf erreur les descendants des esclaves noirs, achetés à des trafiquants musulmans, me semblent bien présents dans les Amériques, la Bolivie est dirigé par un amérindien (lesquels furent christianisés par les Jésuites pour empêcher leur mise en servitude) ; où sont les descendants des 13 millions d’esclaves emportés dans les pays arabo-turco-musulmans ?

      • alinea alinea 28 novembre 2015 20:33

        Excellent article de Abdennour Bidar ; merci le Figaro !


        • fatizo fatizo 29 novembre 2015 09:20

          @alinea

          Voici ce qu’il écrivait déjà il y a plus d’un an, soit avant les attentats de Charlie
          On a tant besoin d’hommes de sa sagesse

        • G. Couvert G. Couvert 29 novembre 2015 12:28

          @fatizo  Vous avez raison de signaler ce texte, dont la qualité d’écriture et égale au déroulé des idées. Mais il y a quand même une sorte d’ambiguïté dans les propos, dans leur finalité, où veut-il en arriver, à la réécriture du coran ? mais comme je l’écris que restera-t-il de l’islam ?


          Dans cet ordre d’idée je vous signale cet article d’un imam encore plus radical :
          http://ripostelaique.com/entretien-avec-le-cheikh-moustafa-rashed-pacifier-lislam.html

        • njama njama 29 novembre 2015 00:12

          à l’auteur
          merci pour l’article, j’aime beaucoup le « parallèle, un peu étrange » ...
          On pourrait le transposer dans tous les domaines où ça coince, ça piétine ... genre recherches sur le cancer, ou le sida.
          Si l’on cherche sous le réverbère là où paraitrait l’évidence, et que l’on ne trouve pas la solution, peut-être que très simplement ce n’est pas le bon endroit pour la trouver, que les prémisses sont faux, inexacts, et l’obstination de quelques pontes fait le reste pour embourber tout l’équipage pendant des décennies.


          • G. Couvert G. Couvert 29 novembre 2015 12:29

            @njama
            Merci, votre image du réverbère est ... éclairante !


          • njama njama 29 novembre 2015 00:24

            Concernant Abdennour Bidar, je ne pense pas que son analyse soit fausse, mais elle ne semble pas tenir compte de la réalité politique.
            Certes il y a des frictions culturelles dont le christianisme est grandement responsable car cela fait plus de mille ans qu’il rejette l’islam pour le ravaler même au niveau d’une religion asiatique. Mais cela n’explique pas cette violence qui est à chercher dans la politique étrangère de la France.
            Les médias tendent à nous présenter une confessionnalisation du conflit syrien, alors même que c’est une république laïque dans laquelle coexistent différentes confessions et ethnies.


            • G. Couvert G. Couvert 29 novembre 2015 12:45

              @njama Si le christianisme avait été aussi agressif contre l’islam que l’inverse il n’aurait pas survécu ; les Byzantins se sont rendus compte des choses trop tard.

              Le christianisme est aussi « asiatique » c’est pour cela que Constantin l’a romanisé donc préparé
              le catholicisme qui est un christianisme latin tout comme la Hanse à préparé le christianisme angle-saxon qu’est le protestantisme (d’où la c0nversion de Henri IV et la révocation de l’Édit de Nantes).
              L’islam ne connait pas cette adaptation parce que son message n’est pas universel, il impose donc la destruction de l’antérieur.

            • njama njama 29 novembre 2015 00:35

              Des ... Trois réalités dures à entendre qui vous aideront à comprendre la colère du Moyen-Orient et les attaques à Paris

              2. Regardons maintenant comment l’agence Reuters a présenté l’attentat à la bombe de Beyrouth par les terroristes de Daesh jeudi.

              Les explosions de jeudi soir ont touché une zone résidentielle et commerciale dans une banlieue Sud de Beyrouth, un bastion chiite du groupe Hezbollah, dans le dernier débordement de violence de la guerre en Syrie voisine.

              Les premières attaques depuis plus d’un an sur un bastion du Hezbollah à l’intérieur du Liban se sont produites à un moment où ce groupe intensifie son implication dans la guerre civile syrienne, qui entre dans sa 5e année.

              Épaulé par l’Iran, le Hezbollah a envoyé des troupes le long de la frontière pour aider le président syrien Bachar al-Assad contre les groupes insurgés sunnites, y compris l’État Islamique.

              De but en blanc, disons-le de manière crue et détachée. Le Hezbollah a envoyé des troupes pour combattre Daesh, alors Daesh a répliqué par une attaque à la bombe au Liban, en visant des zones civiles qui se trouvent abriter de nombreux soutiens du Hezbollah.

              Dans un sens, il y a un genre de parallèle entre cette analyse et ce qui s’est passé à Paris. Associated Press a annoncé, le 19 septembre de l’année dernière, que la France “était devenue le premier pays à rejoindre les troupes des États-Unis en frappant des cibles à l’intérieur de l’Irak depuis les airs” dans la nouvelle guerre contre Daesh. Daesh a répondu le 21 septembre : “Si vous pouvez tuer un infidèle américain ou européen – en particulier un malveillant et répugnant français – ou un Australien, ou un Canadien, ou tout autre infidèle parmi les infidèles qui font la guerre, y compris les citoyens des pays qui ont rejoint la coalition contre l’État islamique, alors remettez-vous en à Allah et tuez-le de n’importe quelle manière ou façon possible.

              Selon les critères de Reuters, c’est un débordement de la guerre contre Daesh, et Daesh a simplement frappé une place forte d’un de ses adversaires militaires. Mais retrouverons-nous le même discours pour couvrir des événements en Occident ? Bien sûr que non.

              Appeler une zone comportant des partisans du Hezbollah un “bastion” ou une “place forte” suggère une sympathie latente avec l’attentat. Le Hezbollah a une frange armée, mais c’est aussi un parti politique avec des soutiens politiques importants au Liban. Le Premier ministre [australien] Malcolm Turnbull a beau faire partie de la coalition militaire contre Daesh, si ce dernier commettait un attentat à la bombe à Vaucluse [banlieue Est de Sydney], personne ne suggérerait qu’un “bastion” ou une “place forte” des Libéraux a été frappée.

              Depuis les atrocités de Paris, Daesh a publié un communiqué expliquant qu’ils continueront à porter des coups à la France “aussi longtemps qu’elle restera à l’avant-poste de la campagne des Croisés, osera insulter notre prophète, se félicitera de la guerre à l’Islam faite en France et frappera des musulmans sur les terres du Califat avec son aviation.”

              Parmi les autres cibles attribuées à Daesh dans les mois précédents il y a une manifestation pro-Kurde en Turquie et un avion de ligne civil russe. Les Kurdes constituent l’une des forces majeures qui résistent à Daesh en Irak et en Syrie, et la Russie a depuis peu étendu son implication indirecte en Syrie en soutenant directement le combat du dictateur Bachar al-Assad contre Daesh.

              Le fait que Daesh réponde aux armées qu’il affronte en Syrie et en Irak par le biais d’un terrorisme extra-territorial ne justifie pas ce terrorisme. Il s’agit simplement de souligner que ceux qui mènent la guerre contre Daesh savaient que ce n’était pas une opposition armée qui allait respecter scrupuleusement les conventions internationales et éviter les victimes civiles.

              Patrick Cockburn a noté que Daesh “a toujours massacré des civils en grand nombre pour montrer sa force et instiller la peur chez ses adversaires. En Occident, les gens remarquent ces atrocités seulement lorsqu’elles ont lieu dans leurs rues.” Daesh “est très clair à ce sujet, si un pays nous bombarde par les airs, nous répliquerons à l’identique au sol, en utilisant les méthodes du terrorisme urbain avec le soutien d’un État bien organisé.

              http://arretsurinfo.ch/trois-realites-dures-a-entendre-qui-vous-aideront-a-comprendre-la-colere-du-moyen-orient-et-les-attaques-a-paris/


              • njama njama 29 novembre 2015 10:15

                Est-ce l’islam qui est en cause, ou la propagation d’une vision sectaire de l’islam ?

                Comment le Wahhabisme s’est propagé en Europe
                ...
                Des dizaines de milliards de dollars pour le Wahhabisme

                En effet, durant ces deux dernières décennies, l’Arabie a dépensé la somme colossale de 87 milliards de dollars pour propager le wahhabisme dans le monde, a assuré une étude académique très sérieuse, réalisée par l’expert en conflits entre religions Alex Alexiev et publiée dans le magazine Middle East Monitor. Ce chiffre rendu public lors d’une audience au sein du Sénat américain le 26 juin 2003 s’est avéré être très proche de celui dévoilé par l’ancien conseiller auprès du Secrétaire d’Etat américain des finances , David Aufhauser, un an plus tard et qui était de l’ordre de 75 milliards de dollars.
                ...

                Mais une chose est néanmoins certaine : ce ne sont pas seulement les pays arabes et musulmans qui étaient la cible de cette propagande. L’Europe aussi a eu sa belle part, d’autant qu’elle compte une importante communauté musulmane, chiffrée à près de 44 millions de personnes.

                3848m2 de centres religieux, 1359 mosquées

                D’ailleurs, le régime saoudien ne s’en est pas du tout caché. Bien au contraire, il s’en targuait, vantant ses efforts pour propager la culture islamique et la langue arabe et soutenir les minorités islamiques.

                Selon le journal pro saoudien Asharq al-Awsat, (rapporté par le journal al-Akhbar) le royaume saoudien a édifié des centres religieux en Europe sur une superficie de 3848 m2, pour le coût de 5 millions de dollars. Dont entre autre Le Centre culturel islamique du serviteur des deux lieux saints, dans la ville de Melissa en Espagne, le Centre Islamique de la capitale italienne Rome, le centre de la ville Mantes-La-Jolie en France, le centre islamique a Genève, le centre islamique culturelle à Bruxelles (qui n’est d’ailleurs pas très loin du quartier Molenbeek, présenté par les medias comme étant le bastion des «  jihadistes » en Europe). Sans oublier le Centre islamique de Madrid en Espagne, celui de Lisbonne au Portugal, celui de Londres en Grande Bretagne, celui de la capitale autrichienne et celui de Ambrera en Ecosse.

                Et ce n’est pas encore tout, toujours selon le journal pro saoudien.
                Il est également question de la construction de quelques 1359 mosquées saoudiennes de par le monde.

                ...

                lire l’article : http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=270598&cid=19&fromval=1

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