@Fifi Brind_acier
Croyez-vous m’apprendre quoi que ce soit ? Vous êtes tout excité par vos bonnes vérités (que je ne conteste pas le moins du monde, ça fait un bail que je suis informé de cela) et vous ne prêtez aucune attention à la dimension psychologique que je m’efforce de pointer.
Figurez-vous que dans la furie de ce grand bordel du terrorisme made in USA, il y a une multitude d’individus assez fragiles pour croire à la pureté du combat mené par l’un ou l’autre camp. Je m’intéresse à la part de cette population qui, jeune et pleine d’idéaux (car dans un processus de construction de soi), est susceptible de basculer dans la radicalisation, qu’elle soit terroriste ou guerrière (songeons au « Bachar ne mériterait pas d’être sur Terre » de notre sinistre des Affaires Etrangères).
L’important est d’accéder à un minimum de lucidité sur la manière dont nous nous construisons en rapport avec une « réalité » elle aussi construite et dans laquelle nous nous efforçons de nous faire une place acceptable, cad, conforme à nos valeurs.
Celui qui a ce minimum d’éducation psychologique améliore grandement ses chances ne pas verser dans aucune des formes d’extrêmisme qui caractérisent cette période de la vie au cours de laquelle nous avons beaucoup de peine à canaliser nos énergies et les émotions qui vont avec. C’est donc non seulement sous le rapport de la radicalisation que l’éducation psychologique serait une prévention utile, c’est aussi vis-à-vis de tous les comportements à risques (violence, drogues, automutilation, anorexie, etc.) qu’un impact favorable peut être attendu.
La CIA et la géopolitique n’ont pas ici grande importance. Le phénomène de radicalisation est juste l’occasion de prendre conscience du problème de santé publique que constitue la santé mentale de la jeunesse. Un énorme travail d’éducation, je dis bien éducation et pas rééducation, me paraît nécessaire. On pourrait commencer à s’en donner les moyens sans attendre d’autres coups de semonces.