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Commentaire de Analis

sur Finkielkraut et son obsession de l'islam : Un danger pour le vivre ensemble en France


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Analis 2 février 2016 21:47

@marceau

Ce n’est pas l’Eglise qui rabaissait la femme mais bien le type de société dans lequel vivaient les populations au Moyen âge.

Trouvez moi dans les propos de Jésus ou dans les Evangiles des citations visant au rabaissement de la femme .

Les évangiles je ne sais plus, mais dans les Épitres (part intégrante du Nouveau Testament) au minimum, oui. Et l’Ancien Testament, toujours partie des textes de référence souvenons-nous en, oui, certainement. La religion chrétienne a donc bien contribué à aggraver la condition des femmes. N’oublions pas aussi le rôle modèle en la matière de l’Église catholique, qui interdisait toute prêtrise aux femmes (c. a. d. toute fonction de cadre).

Quant à la question de la nature patriarcale des sociétés et autres dans lesquelles vivaient les chrétiens, elle est indiscutable ; sinon, les femmes pouvaient y exercer une influence sur la politique, oui, en tant que courtisane, comme dans toute société patriarcale. L’existence de rôles de modèles ne doit pas non plus faire illusion, de telles présences, y compris de figures religieuses, existent dans bien des société patriarcales (y compris chez celle des scythes, ultra-machiste s’il en était).

Mais ce que votre message montre, c’est une très grande partialité. Car la même chose pourrait être dite du traitement des femmes dans les pays musulmans, qui s’explique largement par leur caractère patriarcal pré-existant. Le cloîtrage des femmes n’existe pas dans le Coran, ni les burqas, ni même le simple voile.

Pour le côté politique, ce que vous dîtes est faux. L’Église catholique qui faisait de la haute politique, qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifiait qu’elle contrôlait toutes les destinées des monarchies européennes, qui devaient obtenir son imprimatur pour gagner leur

légitimité. Ce sont bien les souverains qui ont essayé de gagner leur autonomie vis-à-vis d’elle, avec plus ou moins de succès avec le temps. Dans le cas de ses relations avec les empereurs romains, en fait, en 718, Rome, c’est à dire la papauté, a rompu ses liens avec l’Empire de Constantinople en raison des conflits d’influence avec lui pour contrôler la chrétienté, elle voulait nommer son propre empereur (ce qui sera fait avec Charlemagne) ; c’est d’ailleurs à cette époque qu’a eu lieu la vraie séparation au sein de l’Empire romain. Cela a été une étape importante du chemin vers le schisme de 1066, on voit qu’il n’y avait là aucune séparation entre temporel et religieux. Quand la papauté fait sécession, c’est Rome qui fait sécession avec son territoire.

De façon générale, le christianisme est politique par nature, le simple fait de vouloir répandre la bonne nouvelle de l’arrivée de Jésus et de l’existence de son Père est en soi tout un programme social et politique ; il ne s’arrête que lorsque le dernier humain sur Terre est converti et suit les préceptes de Dieu, le christianisme est par nature totalitaire comme l’islam ; en fait, Jésus dans les Évangiles appelle au règne de Dieu sur Terre, qui va arriver bientôt. La fameuse maxime « rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » est interprétée d’une façon erronée, elle signifie simplement que les pouvoirs des deux ne sont pas du même ordre, et que seul celui de Dieu compte, celui de César n’étant que subordonné et destiné à prendre fin (et rapidement pour les chrétiens des origines). C’est une aberration de vouloir dire que les deux sont égaux ou équivalents.

En bref, de par sa prétention de détenir la vérité ultime sur le monde, le christianisme ne peut être que totalisant et par là totalitaire, et submerge inévitablement le pouvoir. Que le royaume de Dieu ne soit pas arrivé comme prédit n’a pas empêché les chrétiens de vouloir continuer à s’en revendiquer, on sait que l’échec d’une prophétie ne condamne pas la foi qui se base sur elle  ; voir à ce sujet les enseignements du livre L’échec d’une prophétie (When prophecy fails), relatant une expérience au sein d’une secte apocalyptique, dont l’échec d’une prédiction de fin du monde n’avait entraîné la fin.

L’islam n’a fait que s’inscrire dans sa tradition, se voulant son prolongement, corrigeant le message de Jésus déformé par ses disciples.

@César Castique :

Comme je le disais, l’islam était en très bonne voie de soumission dans la deuxième moitié du 20ème siècle, si on excepte les monarchies rétrogrades du Golfe. Ce ne sont que les manipulations destinées à promouvoir le choc des civilisations, affaiblissant les régimes séculiers et faisant monter la colère contre l’Occident, qui ont enrayé le processus. Tant qu’on continuera d’essayer de dresser les arabes et les musulmans contre les occidentaux, alors cette dérive vers l’intégrisme continuera. C’est tout.


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