@Thierry SALADIN
Je ne suis pas pour un passage en force. Pourquoi ? Parce que sortir de l’UE, sans suivre les dispositions de l’article 50, c’est désobéir à un engagement international. Alors réfléchissons. Y a t-il un autre engagement international qui nous nous plait pas ? Par exemple, notre participation au commandement intégré de l’OTAN. Nous pouvons aussi dire : nous sortons aujourd’hui. Y a t-il encore d’autres traités internationaux qui nous dérangent ? Refusons de les appliquer, du jour au lendemain, effectivement, c’est simple. Mais, dès cet instant, tous les partenaires de la France, qui sont liés à notre pays à travers des accords internationaux vont, très légitimement, se poser la question de savoir si la France va respecter, ou non, ses engagements internationaux. Puisqu’elle décide de les respecter, ou de ne pas les respecter, selon son gré.
Comprenez que cette manière de faire est totalement irresponsable. Et, pendant qu’on y est, pourquoi ne pas désobéir à autre chose ? Je rappelle, à toutes fins utiles, que le président de la République est le garant du respect des traités :
Titre II - LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
" ARTICLE 5.
Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État.
Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités".
C’est quand même bien mal débuter son quinquennat que de désobéir à la constitution.
A mon sens, ce n’est que mon humble opinion évidemment, il n’y a aucune difficulté à appliquer l’article 50. Il y aura énorménent de dossiers à boucler en sortant de l’U.E. J’ai visionné la conférence de François Asselineau « le jour d’après » où il explique toutes les décisions qui seront rendues nécessaires lors de la sortie de la France de l’U.E. Les gens mal intentionnés prétendent, Jacques Nikonoff en tête, qu’il s’agit de « négocier » avec l’U.E. Non, il ne s’agit pas de négocier et d’abandonner certaines choses en cours de route. Il s’agit de s’entendre sur des délais pour mettre fin à certains processus. Je crois que Fifi brin d’acier a souligné certains aspects de ceux-ci. Le délai de 2 ans est un délai maximum. Cela ne veut pas dire que la France n’aura pas retrouvé, immédiatement après les élections d’une majorité souhaitant la sortie de l’U.E, l’entièreté de sa souveraineté. Pour ceux qui ne connaissent pas la conférence « le jour d’après », je les invite à la découvrir. Elle est, comme toutes les conférences de François Asselineau, assez longue, mais elle complète et va dans le détail des opérations de sortie. C’est très instructif. On ne peut pas comprendre ce processus de sortie sans avoir en tête tous les sujets qu’il faudra mettre sur la table lors du retrait de la France de l’U.E. Ils sont très nombreux et, pour certains, très complexes. C’est la raison pour laquelle les programmes du FN et de DLF, qui veulent « renégocier avec les partenaires européens » les traités, sont totalement démentiels dans la mesure où, les renégociations se soldant par un échec retentissant, article 48 du TUE oblige, la sortie de l’U.E n’est même pas envisagée. C’est conduire la France au suicide ! Dans ce cas là, oui, tous les financiers prédateurs sauteront à la gorge de l’Etat français. En revanche, le programme de l’UPR a évalué les attaques financières que pourraient subir la France. Toutes les dispositions sont prévues pour contrecarrer celles-ci. La conférence explique tout ceci.
En conclusion je dirai que si je dois choisir entre l’article 50 et une sortie en force, je choisis l’article 50 parce qu’une sortie en force décrédibilisera la France et son président, parjure dès les premiers jours de son mandat. Juste une indication. La France verse, chaque année, 22 milliards d’euro à l’UE et en reçoit, en retour 14, perdant dans l’affaire 8 milliards. Que fait-on des ces milliards ? On les abandonne à l’U.E ? On fait la guerre à l’UE pour les récupérer, tout ou partie ? Ou bien s’agit-il de trouver un arrangement sur le montant de la somme et des délais à mettre en oeuvre ? Voilà à quoi sert, par exemple, le délai de 2 ans maximum.