Préalable
Ce que je vous propose dans ce billet est le résultat des observations que j’ai pu mener en scrutant la vie politique de ces trois dernières années. Si je ne prétends pas détenir « la vérité » et que je tâche de corriger mes erreurs au fur et à mesure que je tente de comprendre les rouages de ce système, la matrice à travers laquelle je vous propose de percevoir ici le champ des clivages fondamentaux de la politique est à mon avis oh combien plus pertinente et globalement juste que ce que nous avons l’habitude d’envisager. Sachez qu’avant d’en arriver là, ma vision des choses a elle-même fortement évoluée pendant ces trois années d’observations ; et je la considère enfin assez mûre pour pouvoir la schématiser.
Il est possible que cette vision corrobore peu – voire pas – avec la vôtre. Malgré tout, et avant que vous ne l’adoptiez ou ne la rejetiez trop facilement, je vous livre ici quelques explications qui vous aideront à mieux comprendre ma façon d’envisager les axes politiques importants. Ne vous braquez pas si vous sentez que vous vous trouvez dans la « mauvaise » position sur ces schémas, tâchez simplement de comprendre pourquoi vous y êtes. Ce n’est pas une invitation à l’auto-flagellation, mais à la réflexivité, la réflexion sur soi-même et ses propres positions =)
Un des problèmes majeurs que pose le clivage gauche-droite tel qu’on le perçoit actuellement, c’est qu’il englobe la question des valeurs morales. Ainsi la personne de gauche se doit d’être progressiste sur le plan des valeurs, et la personne de droite conservatrice. L’inconvénient majeur résultant de cette vision se situe dans l’impossibilité de créer une union populaire entre les tenants d’une vision de gauche progressiste d’une part et d’une vision de droite conservatrice de l’autre, qui se retrouvent à l’opposé sur le plan des valeurs, piégées dans leur antagonisme structurel, rendant leurs positions d’apparence inconciliable.
Mais pourquoi diable jouer sur ce terrain des valeurs s’il nous empêche de nous unir pour un intérêt supérieur, l’intérêt de la nation, l’intérêt général ?
Comme l’a souligné le journal Fakir dans cette vidéo, nous savons de manière factuelle que la gauche de gouvernement a abandonné le terrain socio-économique en mars 1983, c’est le tournant de la rigueur. La stratégie du Parti dit Socialiste a été de détourner les esprits des électeurs des questions socio-économiques – le PS de part son orientation en faveur du Système Monétaire Européen (SME) ne pouvant plus les résoudre, il a donc fallu opérer une nouvelle stratégie de séduction de l’électorat qui a conduit le PS et plus largement la gauche à jouer une autre carte fédératrice, celle de l’antiracisme.
Pour construire ces nouveaux axes, j’ai plutôt essayé de prendre la matrice politique telle qu’elle est à la vue des idées politiques en vigueur aujourd’hui et ce au regard d’un seul critère : l’intérêt général. C’est à dire lorsque l’action de l’État, les services publics, les lois et plus généralement les institutions respectent l’intérêt supérieur du peuple (qui a par exemple intérêt à la liberté d’expression, la pluralité des opinions dans les médias, le respect de la vie privée, etc).
Ces axes sont également le fruit d’un modèle politique auquel je souscris, celui de l’État-nation – et d’un positionnement clair : celui qu’il faut non pas détruire l’État, mais plutôt le dompter en en prenant le contrôle.
Introduction – L’obsolescence du clivage gauche/droite
Le clivage actuel (tel que perçu par le français moyen) :
Autrement dit, voilà en plus simplifié ce que les médias et un grand nombre de politiques présentent habituellement :
Nous aimons que les choses soient bien rangés, qu’elles soient « à leur place », et il n’y a rien de mal à cela, cela nous aide à donner du sens aux évènements du monde, dans le but de structurer notre conscience. Le problème, c’est que cette vision de la politique est archaïque, et ce quand bien même de nombreux acteurs médiatiques et politiques s’appliquent encore à les faire perdurer artificiellement, de sorte à maintenir l’ordre social et inégalitaire existant. Cela fait intégralement partie du jeu politique du Système.
Il y a encore quelques temps, nous aimions penser que la gauche soit progressiste et que la droite soit républicaine. Mais tout cela a disparu. La droite républicaine a disparu avec De Gaulle, tandis que la gauche progressiste est morte avec la trahison du PS au tournant de la rigueur en 1983, deux ans après son accession au pouvoir (voir quand la gauche a basculé à droite, ou bien le documentaire La Nouvelle Droite).
Les partis politiques traditionnels et les médias dominants sont en interaction constante entre eux, immergés dans l’environnement politico-médiatique. Ils façonnent largement l’opinion publique politique. Les médias fonctionnent comme des réceptacles bien clivants, en présentant des factices « extrême-droite » et « extrême-gauche », qui ont eux pour fonction de recueillir les mécontents, toujours en les clivant, parce qu’ils ne seront jamais assez nombreux et fédérateurs pour gouverner. Les uns affichent des opinions très diabolisées en surfant sur la désignation d’un bouc-émissaire, les autres sont si véhéments qu’ils rebutent une bonne partie de l’opinion.
Aujourd’hui, il ne reste donc aux citoyens que leurs yeux pour pleurer. La diversité de l’offre politico-idéologique paraît inversement proportionnelle à celle des marques de lessive dans un supermarché : c’est à dire quasi-nulle.
Partant de ce constat que le clivage gauche/droite est obsolète, je vous présente ce qui pour moi la vie politique française telle que l’on devrait la percevoir du point de vue de l’intérêt général. Il existe deux types de clivages. Un clivage premier et deux sous-clivages secondaires.
I Le clivage premier : Intérêt Général VS Intérêts des 1%
Dans le clivage premier, il existe deux types d’idées ou de positionnements politiques opposés l’un à l’autre : les positions conformes à l’intérêt général d’une part, et les positions conformes à l’intérêt des ultra-riches de l’autre (caricaturés par la formule « les 1% »). Les positions d’asservissement sont en bas à droite du schéma, les positions de souveraineté en haut à gauche. Je pense qu’il est logique de le considérer comme le nouveau clivage gauche/droite, bien plus logique que le clivage actuel, parce qu’il est plus à même de permettre à la société de répondre aux enjeux économiques et sociaux de notre temps, du fait qu’il mette en avant d’un côté les espoirs (d’une nation indépendante et d’un peuple souverain) et de l’autre les trahisons.
L’existence de ce clivage se justifie par la prise en compte de deux facteurs. Les pertes de souveraineté successives de ces dernières décennies au profit de l’Union Européenne, et la montée de la contestation de ladite « démocratie représentative » ainsi que les revendications institutionnelles au profit de la volonté croissante des français de participer directement aux décisions politiques (démocratie directe).
II Les deux clivages secondaires : Souveraineté Nationale VS Mondialisme* et Souveraineté Populaire VS Oligarchie
*Mondialisme : processus planétaire en cours ayant pour objectif la destruction des coutumes, des cultures et des nations, remplaçant les citoyens par des consommateurs, en vue de créer une gouvernance mondiale dans un monde culturellement indifférencié. Exemple de créature institutionnelle qui s’inscrit dans ce courant : l’Union Européenne, vers qui les nations qui en font partie perdent toujours davantage de leur souveraineté.
→ Le cadre dans lequel le peuple exerce sa souveraineté est le cadre national. Sans nation souveraine, pas de peuple souverain.
→ A l’idéal démocratique s’oppose l’oligarchie constituée de la Vème République, sacralisée par le suffrage universel d’où elle tire sa légitimité prétendue.
→ Les forces politiques proches de l’arc blanc (à superposer avec le schéma 5) transmettent et entretiennent l’illusion d’un espoir, sans toutefois jamais prendre de positions souhaitables à la fois réalistes et radicales.
→ L’illusion de la pluralité des opinions et des faux-espoirs (Parti Pirate, Nouvelle Donne) caractérisé par un léger décalage vis à vis de la position dominante. Par exemple pour les deux partis sus-cités, un goût relativement prononcé pour la démocratie, tout en ne remettant pas en cause les structures mondialistes, en étant toujours frileux sur les positions de souveraineté nationale.
→ Le schéma 5 met en évidence l’éloignement des positionnements idéologiques des partis vis à vis des prises de position des leaders d’opinion.
→ En bas à droite, les partis de gouvernement. Même politique économique et même vision géopolitique, sont interchangeables, ne cessent de s’interchanger dans la gouvernance… sans rien changer.
→ Exemple de mesure allant vers la souveraineté nationale : sortie de l’euro, de l’OTAN, de l’Union Européenne.
→ Exemple de mesure allant vers la souveraineté du peuple : l’instauration du référendum d’initiative citoyenne (RIC) pour toute question.
En conclusion, le véritable enjeu n’est pas de savoir si vous êtes de droite ou de gauche, mais si vous êtes en faveur de la souveraineté nationale et populaire, ou plutôt en faveur du système oligarchique et mondialiste. Ces deux clivages sont fondamentaux pour comprendre quels intérêts vos idées servent réellement.
Note : le M’PEP est désormais le Parti de l’Émancipation du Peuple.
Sincères remerciements à Saab pour sa patience et sa précision dans la réalisation des schémas.