@hervepasgrave !
Normalement, l’explication de la mise en pratique doit faire l’objet d’articles, mais disons qu’en pratique, on distingue de manière stricte les besoins primaires des aspirations personnelles.
Dans le premier cas, c’est la demande qui conditionne l’offre, dans le second cas, c’est l’offre qui limite la demande.
Car si les ressources de la planète sont amplement suffisantes pour satisfaire aux besoins primaires de tous, il n’en est pas de même pour ce qui est des aspirations personnelles.
Dans e système actuel, la sélection se fait par la propriété économique, mais dans un système responsabiliste, donc sans propriété économique, le tri se fait sur deux critères, en fonction des limites intrinsèques à la préservation de l’équilibre des écosystèmes et à l’intérieur de ces limites, selon, d’une part le mérite de chacun à être utile à l’intérêt général et non plus selon sa propriété économique et d’autre part, selon ce qu’on est prêt à faire (toujours selon le principe du mérite personnel) pour accéder au bien convoité.
Ici, la bourse n’évalue plus la valeur des entreprises, mais des activités, c’est à dire, la valeur des salaires liés aux différentes activités. Elle continue d’évaluer la valeur des biens, mais sur d’autres critères que celui de la concurrence entre les produits, sur les critères d’intérêt à poursuivre telle ou telle production.
Le profit n’est plus dans la plus-valu réalisé lors de la vente des produits, mais dans le gain de productivité, puisque ce dernier est calculé sur le temps de travail économisé au niveau global pour produire et non sur le temps de travail gagné et détourné à l’usage particulier du propriétaire économique.
Enfin, pour rester sur les points les plus visibles, le meilleur moyen d’augmenter le gain de productivité réside dans la capacité à produire des marchandises les plus efficaces possibles. C’est à dire, avec le meilleur ratio entre qualité de fabrication et durabilité technique, contrairement à aujourd’hui où le système pousse à produire de basse qualité et à fort taux de renouvellement technique, de manière à produire plus pour dégager toujours plus de profit. La concurrence ne porte plus sur les marchandises entre elles, mais sur les projets de création et de fabrication, le profit étant l’économie du temps de travail et l’intérêt lié à l’usage du produit. Ici, la possession d’un produit cède la place à son ’utilisation.
Mais tout système à son revers, ici, c’est le fait que chaque citoyen doit passer beaucoup plus de temps à prévisionner ses besoins. En fait, le temps de travail nécessaire pourra être ramené à moins de 3 heures par jour, mais le temps pour calculer ses besoins et aspirations, sera lui augmenté et devrait bien passer à 1 heure minimum par jour.
Ici, la publicité ne porte plus sur les produits finis, mais sur les projets de produits à réaliser, car le financement ne se fait plus sur l’épargne des propriétaires économiques, mais sur ce que chacun est prêt à travailler pour permettre la réalisation d’un projet pour en devenir consommateur.
Chacun devient véritablement et réellement son propre producteur-consommateur.