La monnaie du XXIème siècle expliqué aux nuls, mais surtout aux experts !
Force est de constater qu’on ne peut pas parler de crise économique, mais de crise sur l’économie. La mondialisation de l’économie engendre la question de quelle politique monétaire il s’agit d’imposer et de sa conséquence sociale, qui est aussi une des deux causes avancées du développement économique. L’autre étant le profit.
Cette crise trouve son énergie dans la monnaie, c’est-à-dire, que la monnaie n’est ni l’origine ni la finalité de l’économie, mais qu’elle en est le carburant. Car la monnaie est le vecteur des échanges de biens et services que l’on réunies sous le vocable de marchandise.
Selon la doxa actuelle et à priori universellement admise, la monnaie à trois fonctions qui la définissent, à savoir :
- Valeur d’échange ou intermédiaire des échanges
- Unité de compte
- Réserve de valeur
La monnaie, contrat d'échange de valeur.
De cette fonction il ressort que la monnaie n’est évidemment pas une marchandise, c’est un contrat d’échange de valeur au porteur (cep ou cevp). Ce contrat peut porter sur des valeurs déjà réalisés (à consommer) ou bien à réaliser (investissement). La différence portant sur le temps de réalisation, passé ou futur, mais la finalité reste la même, la production de marchandises.
La monnaie est donc un contrat d’échange au porteur. Celui qui détient la monnaie, détient un droit sur tous ceux qui sont demandeur d'un tel droit pour leur propre usage, soit en terme de consommation de marchandise, soit en terme d'investissement (nécessitant la réserve de valeur) et devront exécuter un devoir équivalent au droit convoité. C'est donc le détenteur de la monnaie qui décide du devoir à remplir pour acquérir le droit qu'il détient. La concurrence ayant pour rôle déclaré de permettre de fixer le contrat au meilleur rapport offre/demande.
la monnaie comme unité de compte du temps de vie.
Jusque là, il n'y a pas véritablement de différence d'analyse sur la monnaie avec la définition actuelle. La différence essentielle et paradoxale porte sur la valeur à considérer pour établir la mesure de la monnaie. Dans le système actuel il s'agit des marchandises, mais ici, la valeur à mesurer est le temps de vie dédié à autrui ou détenu sur autrui.
Il s'agit de montrer puis démontrer, que la monnaie dans une société post industrielle, c'est à dire maîtrisant parfaitement tout le processus industriel de production de marchandises, ne peut plus rester sur la monnaie comme mesure de la valeur d'échange des marchandises, mais uniquement du temps de vie dédié.
Pour s’en convaincre, il faut commencer par lire Adam Smith, montrant que la nature offrant tout ce quelle produit, seul coûte son exploitation. Seulement dans une société fondé sur la propriété des moyens de productions, sacralisé par l'esprit d'union autour d'un roi protecteur des anciens régimes ayant fondé le principe de la propriété foncière, poursuivie avec la propriété des moyens de productions, la monnaie ne peut pas représenter la mesure du temps de vie, mais uniquement des marchandises. En effet, sans cette condition, la propriété ne pourrait plus servir à percevoir la plus-value, ni les banquiers percevoir l’intérêt (comme les seigneurs percevaient l'impôt) car ne pouvant plus intégrer le temps de vie du prolétariat dans ses marchandises et en augmenter le prix pour extraire son profit. Voir la monnaie comme une marchandise consiste bien à permettre la plus-value, puisque dès l'instant où le temps de vie est rémunéré pour interdire l'esclavage, celui ci ne peut plus être considéré comme une marchandise sans préserver la caractère esclavagiste de l'exploitation de temps de vie d'autrui et l'intérêt usuraire apparaître comme le vol du temps de vie d'autrui et la poursuite d'un mode d'esclavage.
Dans un système économique capitalistique, il faut donc que la monnaie représente absolument la mesure de la valeur d’échange des marchandises et non du temps de vie. La marchandise s’achète en premier lieu au propriétaire soit foncier, soit des moyens de productions, soit du créateur monétaire, et celui qui ne dispose d'aucunes de ces trois propriétés, devra négocier son propre temps de vie pour l'acquisition de marchandises. Pour les propriétaires des moyens de productions et de son financement, l'acquisition de nouveaux droits monétaires se fait par la plus-value ou profit, tandis qu'elle se fait par la perpétuation de la dédication de son temps de vie pour le prolétaire. Dans le premier cas, la recharge est automatique, dans le second cas elle est manuelle et perpétuelle tel Sysphe.
La propriété n'a de sens que si elle permet d'acquérir le temps de vie de celui qui n'en dispose pas, car dans le cas contraire, la propriété ne donne aucun avantage et ne représente aucun intérêt propre.
Petit précis de l'évolution de la fonction monétaire.
Tant que la monnaie n'avait qu'une fonction accessoire de l’activité économique au sens où elle s’échangeait majoritairement entre les seuls propriétaires des moyens de productions et avant eux des prorpriétaires fonciers, les prolétaires étant soit des esclaves, soit des serviteurs payés essentiellement en nature, la monnaie n’avait qu’une très faible fonction de mesure de valeur d’échange de temps de vie (mtv). Mais avec l’industrialisation, la rationalisation de l’activité économique, la demande de production intellectuelle et quelques autres facteurs, la monnaie s’est vu de plus en plus remplir la fonction de mtv, jusqu’à occuper l’essentiel de cette fonction pour toute l’activité réelle.
J’écris donc bien que la monnaie est devenue ou plutôt a atteinte sa fonction primordiale, soit, la mesure de la valeur du temps de vie dédié à autrui ou détenu sur autrui. Car seul le temps d’action se négocie en monnaie… Entre les humains !
Il ressort de ce fait, que la monnaie d’aujourd’hui en tant qu’unité de compte et conformément à sa première fonction comme intermédiaire des échanges, est bien l’unité de compte du temps de vie dédié à la réalisation de biens et services de consommations, mais aussi à ses projets de réalisations.
La véritable évolution de la monnaie porte donc essentiellement sur son changement de valeur à mesurer, à savoir, de celle d’échanges de marchandises entres propriétaires des moyens de productions, à celle d’échange de temps de vie entre propriétaires de temps de vie, c’est-à-dire, tout un chacun.
La société contemporaine repose sur l’association et l’échange du temps de vie, toujours dans le but d’assurer les besoins primaires et de favoriser l’essor consumériste via la réalisation de nouvelles marchandises. La finalité reste la même, les moyens aussi, mais la répartition du profit diffère totalement selon que la monnaie représente la valeur d’échange du temps de vie ou bien des marchandises.
Qui crée la monnaie ?
L’expérience nous apprend que la valeur de réserve monétaire dépend intrinsèquement du maintien de son cours, soit, de sa capacité de maintien du niveau d’échange dans le temps. Or, ces échanges concernent l’activité réelle de l’économie qui repose aujourd’hui sur l’échange du temps de vie pour acquérir les marchandises. En effet, la quasi-totalité de l’activité économique repose sur le salariat, même si une partie encore importante de ce salariat est traité en esclavage avec des salaires de misère et si ce salariat permet à une minorité d'acquérir une position de propriétaire, la monnaie est devenu le moyen d'échanger le temps de vie en lieu et place de l'esclavage sans salaire, ou la servitude payé essentiellement en nature (avec un reliquat en monnaie).
Dès lors que la monnaie est définit comme la mesure de la valeur du temps de vie dédié à autrui ou détenu sur autrui, la création monétaire n’est plus le fait direct des banques, ni des appareils d’état, ni même des entreprises, mais uniquement le fait de la volonté de création de marchandise en vu de sa consommation, c’est-à-dire, du temps de vie que l’on est prêt à dédier à cette réalisation, que ce soit pour des marchandises existante ou bien à créer.
Autrement dit, chacun est le créateur de sa propre monnaie, selon le principe d'équilibre qu'un droit implique un devoir et un devoir applique un droit !
En attendant la suite
A ce stade, il sera sans doute difficile à la majorité des lecteurs de voir les conséquences systémique et paradigmatique d'un tel passage d'une monnaie comme mesure de la valeur d'échange des marchandise à une monnaie comme mesure de la valeur d'échange du temps de vie dédié à autrui ou détenu sur autrui.
De même qu'il paraîtra très facile d'argumenter pour dire qu'elle est inapplicable, une utopie, voire dangereuse, alors n’hésitez pas ! La compréhension totale du changement de paradigme que cela entraîne étant un processus plus ou moins long selon les personnes et nécessitant donc plus ou moins d'explications.
La réponse aux critiques devra alors montrer que la modification de la nature de la valeur à mesurer ne change pas l'appareil économique, mais seulement ses réglages de carburation qui seront optimisés.Il devra être aussi montré que l'habeas corpus ne peut s'étendre hors de son corps physique sans attteinte à la propriété physique d'autrui. Qu'ainsi, le libéralisme économique ne peut être défendu avec la propriété des moyens de productions et de son financement, mais uniquement avec la propriété physique de soi même, mettant tout le reste en relationnalité du fait même des conditions de création des richesses marchandisés. Il sera montré bien d'autres choses au fur et à mesure que sera porté la contradiction et avancée les éléments de réponses.
A suivre…
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