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Commentaire de njama

sur Hitler, les Juifs et la social-démocratie


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njama njama 23 juin 2016 18:40

Peut-être qu’Hitler y avait perdu son latin au milieu de toutes ces courants politiques juifs qui semble-t-il opposaient surtout la classe bourgeoise juive au prolétariat juif, et les sionistes aux non-sionistes  ? à chacun sa classe ouvrière ? bref une sorte de lutte des classes dans la lutte des classes...
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John Bunzl, Le Bund et le sionisme
 Cette contribution décrit les conflits qui ont opposé l’ Algemayne Yiddischer Arbeter Bund (Union Générale des Travailleurs Juifs, fondée en 1897, plus communément appelée Bund) et les différents courants sionistes « de gauche » dans la période qui précède la première guerre mondiale. J’ai traité la question du mouvement ouvrier juif de manière plus détaillée dans mon livre « Klassenkampf in der Diaspora » « Luttes de classes en Diaspora ». Vienne 1975).

1. Les courants territorialistes dans le mouvement ouvrier juif

La nécessité (du point de vue sioniste) de briser l’hégémonie du Bund (1), les difficultés objectives que connaissait le mouvement ouvrier juif et l’incapacité du sionisme bourgeois (et utopique) à s’ancrer dans les masses ont amené des partis sionistes à développer des thèses sur la concentration de la population juive comme étant de l’intérêt de la classe ouvrière.

Après les nombreuses tentatives des sionistes « prolétariens » de se séparer de l’organisation sioniste (Z.O.) et de se constituer en une tendance autonome, trois fractions se formèrent lors de la révolution de 1905 :
1 /les Sionistes-Socialistes
2/ le Parti Socialiste-Sioniste (SERP), appelé également « sejmistes »
3/ le Parti ouvrier social-démocrate juif « Poale Sion » en français : Travailleurs de Sion(2).

Ils avaient en commun d’analyser la question juive sous ses aspects socio-économiques et pensaient que, faute d’un territoire, le développement national du prolétariat juif serait impossible et sa lutte de classe inefficace. Ils refusaient toutes propositions pour la Diaspora, « l’Exil », et soutenaient qu’il fallait concentrer ses forces sur la revendication territoriale. Ils fondaient cette analyse (commune à tous les territorialistes) sur la structure sociale anormale du peuple juif (Borochov (3) parlait d’une pyramide inversée, qui se caractérisait par l’absence de paysannerie et la prépondérance des éléments bourgeois) (4).

Le Poale Sion(5) qui fut le seul à jouer un rôle historique voulait « corriger » cette structure anormale avant que le peuple juif n’entame une transformation vers le socialisme. Borochov revendiquait pour le peuple juif un territoire sur lequel il aurait pu se constituer en classe afin de mener la lutte de classes dans des conditions « normales ». Le Poale Sion prêtait une attention toute particulière aux mouvements d’émigration (6). Cette émigration devait abandonner son caractère chaotique et inconscient et se concentrer sur la Palestine par une colonisation planifiée, afin d’accélérer le processus de production des masses juives et de l’enraciner territorialement. Il prétendait que leur choix de la Palestine n’avait pas été dicté par un sentiment religieux. Parce que cette région était totalement différente des pays traditionnels d’émigration, elle se prêterait mieux à une autonomie territoriale et politique.

« Au lieu d’aller dans des pays au développement économique trop élevé pour les immigrants juifs, il faut partir dans des pays dont le niveau de développement est largement inférieur à la production juive, de sorte que les juifs prennent une position dominante dans ce pays et ne restent pas confinés dans des travaux marginaux comme c’était le cas dans les anciennes communautés juives et les pays d’émigration . Il est nécessaire que la transmigration juive se défasse de son caractère de simple immigration et devienne une colonisation. » (7) Pour résumer leur point de vue, l’orientation consciente de l’émigration juive devait isoler celle-ci de l’émigration générale, la diriger vers un territoire semi-agraire et — grâce à une colonisation ouvrière — créer de manière planifiée les conditions politiques et économiques pour l’édification d’un état juif autonome.

Selon Borochov, les juifs émigrant vers la Palestine n’auraient pas à affronter « une concurrence nationale » , la majorité de la population « fellah » devant être assimilée dans une palestine juive (aussi curieux que cela paraisse, pour un farouche adversaire de l’assimilation des juifs !) (8).


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