@philouie
Disons que dans l’idéal morale républicaine et morales religieuses devraient s’accorder harmonieusement.
Mais faute d’accord entre morales religieuses, il a bien fallu à un moment donné trouver un compromis que l’on appelle morale républicaine, ou laïque (ses qualités et dérives, sa diversité suivant les pays sont un autre sujet).
Je maintiens donc que la religion n’est pas une « chose » politique au sens constitutionnel. Au mieux, elle serait un fait d’éducation, un fait culturel, mais est-ce bien à l’État, aux institutions de le prendre en charge ? je crois personnellement que non, qu’il est du ressort de la société civile, et que l’État n’a pas à rémunérer les cultes, ni s’occuper de l’éducation cultuelle et religieuse.
Cependant par égard vis à vis de la doctrine religieuse (théorie), et donc morale, la « chose » politique peut être le « lieu de son exercice pratique » (moral, être honnête, ne pas mentir, ne pas voler, ...).
Disons que la religion fournit le manuel, le « code de la route » (Bible, Coran, ...) en quelque sorte pour imager, mais la religion n’est pas la route, la religion si elle est une connaissance, une histoire, des traditions, elle n’est pas la vie, le chemin toujours nouveau !
Ceci dit, en suivant votre logique (ce n’est pas la religion qui doit être soumise à l’état mais bien l’état à la religion) il serait très intéressant que vous en précisiez la forme d’exercice, pour parler concrètement, car bien sûr toute gouvernance est toujours l’affaire des hommes, et non de Dieu. Quel(s) type(s) de gouvernance, par quels hommes (femmes ?) ? (chefs ?) ; choisis sur la base de quels critères ? ... et par qui ?
Je vous rappelle que dans notre république, tous les citoyens sans exception (dont les personnalités religieuses) peuvent briguer des mandats politiques locaux, nationaux ou syndicaux, ce qui leur offrent l’opportunité éventuelle qui ne tient qu’à eux, de mettre leurs très hautes valeurs morales en pratique au service du bien commun pour le plus grand bien de tous. J’en déduis que ce n’est pas la politique qui ne veut pas de la religion, mais c’est la religion qui ne veut pas de la politique. Ou plus exactement que la religion ne souhaite pas une ingérence populaire dans ses affaires. L’histoire de l’Europe nous a appris à nous méfier du pouvoir religieux ... vous devriez en tirer de la graine