@Jean Pierre
« L’idée de nation est elle même totalement artificielle. »
Pas du tout. L’Allemagne, l’Italie et la Suisse, par exemple, existaient, dans les textes des littérateurs et des philosophes, ainsi que dans les récits des voyageurs, comme dans l’esprit de leurs habitants et des « étrangers », bien avant d’être officiellement l’Allemagne, l’Italie et la Suisse.
Quant aux nations vraiment artificielles, elles finissent comme la Tchécoslovaquie, par consentement mutuel, ou, dans le sang, comme la Yougoslavie. Certaines subsistent encore qui se disloqueront un jour, comme la Belgique et l’Espagne.
« ...si l’idée Européenne fonctionne (ce qui n’est pas gagnée) que le même processus se réalise pour l’Europe et que dans quelques décennies... »
Elle ne peut pas fonctionner, parce qu’elle est de la même artificialité que la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, la Belgique ou l’Espagne. Si malgré cela, elle devait émerger un jour, alors ce serait sous l’égide du suprémacisme blanc et de l’islamophobie, des sentiments de rejet violents et coriaces, seuls aptes à souder pour de bon les différentes communautés par dessus toutes leurs différences.
« Par ailleurs, la citation de Zweig valorise l’idée Européenne. Vous l’utilisez contre l’Europe, ce qui me semble un contre sens. »
L’idée européenne de Zweig est foncièrement élitaire, elle est donc aux antipodes, ou largement au.dessus, de l’Europe des vrais gens, qui ne tiennent pas spécialement à comprendre leur voisin - ce con ! - avec respect et désintérêt. Il n’y a donc pas contresens, mais deux Europes qui ne sont pas faites pour se rencontrer.