Démagogie et populisme Outre Manche et en France
Brexit : Un condensé de démagogie dont les conséquences se feront sentir durant de nombreuses années.
Brexit : le Royaume désuni, l'Europe désorientée pour un gain politique nul
Le capharnaüm politique, institutionnel, social, économique et financier créé par le référendum sur la sortie de l’Europe au Royaume Uni (un Royaume désuni désormais) est un cas de figure intéressant et parfaitement reproductible en France quand sont réunis au fil des circonstances - La démagogie - la mauvaise foi, l'amateurisme et le J’menfoutisme et l’irresponsabilité (« rien à perdre ») pour former ce fameux populisme dont certains n'ont pas peur de se réclamer, cette valeur médiocre et internationale à la portée du plus grand nombre.
Certaines « personnalités » se prétendant hommes ou femmes politiques (mais il n’y a ni permis, ni diplôme, ni même compétences particulières pour prétendre à ce titre) s’en sont données à cœur joie en Angleterre le 23 juin, en France depuis 2012 et sans doute à l'avenir pour les prochaines échéance électorales (« plus démago que moi tu meurs »)
Comment faire son chemin en politique en racontant n’importe quoi ?
Petit manuel abrégé du démagogue en herbe
- Avancer le visage découvert de préférence durant une période de forte crise ou de changements rapides, quand le mécontentement peut croître et alors que la distribution des divers prix (aides, subventions, allocation, niches fiscales ou sociales) pourrait être remise en cause
- Prétendre que les autres (le camp d’en face, l’Establishement, les élites, les technocrates, l’Europe, les étrangers ou mes voisins..) font mal, ne savent pas si prendre ou pire encore agissent contre les vrais intérêts du pays (de sa classe ouvrière, du peuple ou de tout groupe social pouvant se constituer en groupe de pression)
- Prétendre qu’une autre solution simple (et évidente) est possible, facile et accessible tout en permettant de trouver une voie pour sortir du mauvais pas dans lequel les autres nous auraient plongé (la dette par exemple n’aurait pas été contractée au nom des Français mais d’affreux capitalistes alliés à de vils comploteurs qui tentent d'asservir les peuples libres et fiers)
- Nier le fait que chaque œuvre humaine est forcément incomplète, jamais parfaite mais qu’en matière d’Europe, de politique, de social le mieux est aussi l’ennemi du bien
- Prétendre enfin disposer d’un plan B, être soi disant compétent et prêt à mettre en œuvre cette alternative à laquelle personne n’avait encore pensé : redonner au peuple (de là le terme de populisme) le pouvoir de s’autodéterminer, de se réaliser, d’être rémunéré à la hauteur de sa valeur (légitime) et de son travail (forcément considérable).
Cette face glauque de la politique qui a pour nom « démagogie » et est promis, malheureusement, à un bel avenir en Europe car
- Les habitants actuels des pays européens n’ont pour la plupart jamais connu ou subi de guerre (seulement entendu parler dans des livres ou des films)
- L'inculture et la méconnaissance de l'histoire règnent un peu partout
- L’Europe est un un exutoire facile pour celles et ceux qui ont raté sa vie ou cherche des boucs émissaires pour justifier ses propres échecs , sociaux ou personnels
L’Europe est évidemment une construction imparfaite (à l’instar de n’importe quelle organisation complexe) entre des Nations qui ont des cultures, des langues, des traditions différentes mais qui ont su se réunir pour trouver des intérêts communs (le commerce notamment) et dépasser les antagonismes, les naïvetés et les égoïsmes nationaux.
Face au projet européen (ou à tout projet politique national qui ne promettrait pas de raser gratis) les courses à la démagogie et aux forces centrifuges sont ouvertes :
- à Gauche on voudrait d’une Europe imaginaire qui (sans le dire) renouerait avec le communisme.
- En face, à l’extrême droite, on veut aussi la peau de l’Europe mais pour d’autres raisons qui ont trait à la Patrie et aux nationalismes (la haine de l’étranger est commode quand on n’a pas le courage d’affronter ses propres turpitudes ou qu’on doute de sa propre identité) Il n’y a donc en face du projet européen actuel (qui a sans doute des imperfections répétons-le) aucun plan B, aucune alternative (car c'est un compromis entre 350 millions d'hommes et de femmes)
- soit nous restons unis et solidaires derrière cette œuvre commune qui a l’énorme avantage d’exister depuis plus d’un demi-siècle
- soit nous préférons les aventures du séparatisme, du Nationalisme et du Communisme malgré leurs 80 millions de morts au cours du XX ème siècle.
Les leçons d’improvisation et d’amateurisme que nous offrent les Anglais aujourd’hui sont des avertissements pour notre pays aussi.
35 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON