la répression en Iran, pire qu’avant ? vous en êtes sûr ?
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In : LE LIVRE NOIR DU CAPITALISME, éd. Le Temps des Cerises 1998.
Massacres et répression en Iran
par François Derivery
A mes amis — où sont-ils aujourd’hui ? — du parti Toudeh* d’Iran. (parti communiste)
* "En 1951, Mohammad Mossadegh a été nommé premier ministre par le Shah et établit une alliance avec le mouvement nationaliste, le Front National de l’Iran et le Parti Toudeh. Mossadegh entreprit la nationalisation du pétrole et introduisit de nombreuses réformes socialistes, utilisant les profits massifs provenant du pétrole. Ces profits étaient à l’origine drainés par le gouvernement britannique, au travers de la Compagnie Anglo-Iranienne de Pétrole (maintenant British Petroleum, BP). En 1953, des agents des services secrets britanniques et de la CIA aidèrent le général à la retraite Zahedi et le colonel Nassir à fomenter un coup d’État contre Mossadegh qui fut forcé à quitter son poste de premier ministre."
La SAVAK (2)
[..................]
La SAVAK use fréquemment d’une innovation en matière de torture,
variante de la chaise électrique chère à l’oncle Sam : la “ table
chaude ” ou encore le “ grill ” ou la “ planche à rôtir ”. Jacobson
décrit cet instrument comme “ un treillis en fer ressemblant à un
sommier, dans lequel circule un courant électrique comme dans une
rôtissoire. Les suppliciés sont ligotés sur ce châssis jusqu’à ce qu’ils
se mettent à griller. ” Quant aux femmes, elles sont de préférence
battues sauvagement après avoir été violées.
Aux Etats-Unis des pétitions sont acheminées, notamment à partir de
l’Université de Berkeley, en 1975, pour obtenir des renseignements sur
le sort de disparus tel le Docteur Ali Shariati, théologien, Mme Hadjebi
Tabrizi, le Docteur Gholamhossein Sa’edi, écrivain, S. Soltanpour,
écrivain... Les pétitionnaires (plus de 2.000) sont reçus sur le perron
de l’ambassade par un employé qui refuse de dire son nom. Ils sont
conviés à envoyer une lettre par la poste à Téhéran. Des auteurs et
artistes américains comme Noam Chomsky, Laurence Ferlinghetti, Kay
Boyle, Joan Baez participent à ces actions.
On peut estimer, en 1975, que quelque
137.000 prisonniers sont passés par le Comité de la SAVAK — le quartier
général, particulièrement honni. A cela il faut ajouter un nombre égal
de personnes dirigées vers Gashr ou Evine et qui y ont été torturées sur
place. Sur sept hommes arrêtés, en moyenne, un seul aurait échappé à la
torture. L’Association de la Jeunesse et des Etudiants Démocrates
Iraniens (ODYSI, Toudeh) estimait en 1977 à quelque 300.000 personnes le
nombre des torturés, hommes et femmes, dans les prisons de la SAVAK,
durant les 20 ans de son existence.
Dans les salles d’interrogatoire la panoplie des instruments de
torture est accrochée aux murs, comme dans les antres sado-maso
aujourd’hui à la mode, où s’exprime le fantasme bourgeois d’une violence
civilisée. Mais ici la suite est autrement sinistre, le supplice peut
mener à la mort. Les fouets métalliques pendent à des clous, les bâtons
électriques sont alignés sur des tabourets, la pince à arracher les
ongles est exposée en évidence. Sans parler du chevalet et de la planche
à rôtir. Mais d’autres tortures sont pratiquées, comme l’introduction
d’eau bouillante dans l’intestin par clystère, l’électrocution des
organes génitaux, qui “ font hurler les victimes, hommes et femmes,
comme des loups ”. Ou bien encore on introduit des fers brûlants dans la
bouche des suppliciés. (Caifi Newsletter, New York, mars 1975).
On n’en finirait pas de détailler la
liste des victimes. Le total, comme les méthodes, sont accablants. Pas
seulement pour le Chah, un maniaque mégalomane qui n’aurait été qu’un
despote raté sans le soutien que lui accorda la CIA en 1953 pour
retrouver son trône perdu. Aujourd’hui Mossadegh demeure le héros
privilégié des Iraniens, en dépit du charisme incontestable de Khomeini,
lequel, à sa façon, a continué son combat. Quoi qu’on en dise en
Occident, où la propagande américaine fait la loi, l’Iran est non
seulement un grand pays — il l’a toujours été —, mais c’est aussi un
pays moderne et évolué où, depuis la chute du Chah, d’énormes progrès
ont été réalisés dans le domaine social.
Par contre le coup d’état de la CIA de 1953, et la politique
hégémonique américaine qui s’en est suivie, ainsi que le soutien
inconditionnel accordé au satrape d’un autre âge Reza Pahlavi, ont
condamné l’Iran a 25 années de stagnation, occasionnant en outre un
passif de centaines de milliers de morts et une somme inégalée de
souffrances.
On peut avancer aussi que les Etats-Unis, par cet acte d’intrusion
inadmissible dans les affaires intérieures d’un autre pays, ont été les
premiers responsables de l’échec d’une tentative de gouvernement laïque
et démocratique en Iran. De même qu’ils sont directement responsables de
l’avènement d’une république islamique auprès de laquelle, c’est le
moins qu’on puisse dire, ils n’ont pas une once de crédit. Les
Etats-Unis, du reste, n’ont pas pardonné à l’Iran d’avoir été évincés
puisqu’à l’instar de Cuba, de la Lybie et aujourd’hui de l’Irak ils le
soumettent à un sévère blocus, allant même jusqu’à menacer tout pays qui
commerce avec lui de sévères mesures de rétorsion (loi Helms-Burton de
1996). La liberté capitaliste garde sa logique.
http://www.ddp-art-group.com/4-ddp-travaux-individuels/4.1-f.derivery/iran.html
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