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Commentaire de César Castique

sur Tour de France : L'Ennui, maillot jaune !


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César Castique César Castique 22 juillet 2016 11:07

@eugene

En ce qui me concerne, j’ai toujours considéré le sport cycliste comme un monde à part, et j’ai constitué un solide dossier sur la question du dopage, à partir de l’affaire Delgado (1988). Je pourrais donc argumenter presque à l’infini, mais je n’en vois pas l’intérêt et vous non plus j’imagine. Personne de nous deux ne convaincra l’autre, ce serait donc du temps perdu.


Dans L’honneur des champions (éd. Hoebeke, 2000), Olivier Dauzat, a résumé en deux paragraphes et sept phrases, le clivage qui séparent les deux mondes – nos deux mondes - du cyclisme :


« Le cyclisme est un univers mafieux et grandiose, gangréné dès son origine par une consanguinité vénale avec les courses de chevaux. Les premiers champions cyclistes portent des maillots de jockey. On parie sur les courses des vélocipèdes, on arrange, on truque, on joue des coudes, on avale n’importe quoi pour avancer plus vite.
 

« Il y a ici deux morales qui s’affrontent tragiquement. Une morale publique – un terrorisme angélique qui, brandissant une improbable éthique du sport, s’autorise à placer des coureurs en garde à vue pour leur fouiller le cul ! Et la morale primitive du peloton, fondée sur un terreau profondément impur où se mêlent le recours effréné aux stimulants et à la combine. Déclasser un seul coureur, c’est déclasser toute l’histoire du sport cycliste. »


Vous, vous vous alignez sur la « morale publique », ou peut-être pourrait-on dire sur la morale médiatico-publique, moi, sur la « morale primitive du peloton », parce que c’est toujours ainsi que j’ai vu le sport cycliste.


La « morale publique » l’a emporté (en apparence), je n’avais donc plus rien à faire dans l’univers de Prudhomme et de sa bande, dans laquelle figure en bonne place les médiateux du « Monde » et de « Libération », qui ont trouvé, dans le vélo, de quoi ronger un ultime os à morale.


Après avoir été un vrai fanatique qui organisait son année de travail de façon à ne rien perdre, télévisuellement parlant, des trois grands tours et de quelques courses par étapes de moindre importance, je m’en désintéresse complètement. J’ai même jeté une petite collection d’une quinzaine d’années du mensuel Vélo-Magazine.


Et, voyez-vous, ce qui plus tard m’a ulcéré, dans l’affaire Armstrong, ce n’est pas que ce « tocard »*, pour reprendre ce terme déplacé, ait gagné sept tours de France, c’est qu’il ait fini par se dégonfler, et par demander pardon. On avait passé de la mafia


En partie, parce que j’ai la conviction, au vu de la progression des moyennes et des performances générales, que rien n’a vraiment changé et que les victimes des contrôles ne sont pas plus « malhonnêtes » que les autres, mais simplement plus poissards. Dans ces conditions, autant tirer le nom du vainqueur, d’un chapeau, juste avant le départ de la course.


* Les vrais toquards tiennent deux ou trois ans puis disparaissent. Le Russe Evgueni Berzin et l’Italien Giorgio Furlan illustrent bien cette catégorie de coureurs que vous généralisez abusivement.


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