@charlie
« Demander aux musulmans de France d’œuvrer avec nous », dans le sens d’une France laïque, dans laquelle chacun est susceptible de pratiquer sa religion sans vouloir imposer celle ci aux autres.
Étant politique et juridique, bien plus que religieux au sens strict, l’islam a intrinsèquement vocation à prendre une dimension « étatique ». Or, l’existence d’un Etat, exige un peuple, un territoire, un gouvernement. Les musulmans présents en Europe ont le peuple. Ils n’ont pas leur gouvernement, mais ils ont déjà leur droit, leur loi divine, qui en tient guise. Ne leur manque que le territoire. Ils sont en train de se le tailler en divers points de l’Europe (Jean Louis Harouel).
Existe t-il une frontière « étanche » entre islam et islamisme ? C’est véritablement la question que se pose. L’islamisme n’est que l’expression d’une volonté de retour aux principes fondamentaux de l’Islam. Ceci fait que l’ensemble des musulmans ne peuvent désaprouver ce retour vers les « valeurs » de l’islam. Le programme politique et social des islamistes, centré sur la volonté d’un retour à une stricte application de la loi divine, constitue aux yeux de croyants musulmans, le meilleur programme envisageable.
La condamnation de la violence exercée par les musulmans intégristes, par les musulmans modérés est porteuse, qu’on le veuille ou non, d’un certain désaveu d’un texte censé être la parole divine. C’est ainsi que vouloir absolument exonérer l’islam de toute responsabilité dans la violence djihadiste est un déni de réalité.
« Tous les musulmans ne sont pas islamistes mais tous les islamistes sont musulmans ».
De nombreux musulmans ramènent, par ailleurs, explicitement, les passages violents du Coran à un contexte historique donné, ce qui leur ôte leur autorité absolue. Il ne suffit pas d’affirmer que l’islam est entièrement pacifique et doux pour qu’il le soit.
Marie Thérèse Urvoy : « Si l’on veut que l’expression »islam radical« couvre autre chose qu’une accommodation circonstancielle, il faut qu’il se fonde sur l’affirmation explicite et nette que le Coran est un livre inspiré, mais non dicté en une »descente" (tanzil) concrète du ciel, et qu’il transmet un message purement spirituel et non une loi (charia). Ce serait une immense révolution, aboutissant sous le nom inchangé d’islam à l’émergence d’une religion très différente de celle qui existe depuis plus d’un millénaire, rejetant la notion de législation d’origine divine et ne gardant que l’idée d’un homme (femme) libre de ses choix et responsable devant son créateur, accompagnée des seules valeurs de miséricorde et de paix. Tant que cette révolution n’aura pas été faite et acceptée par la grande majorité des musulmans du monde entier, l’islam restera redoutable aux pays européens.