Le fameux « chèque éducation » un des chevaux de Troie de Milton Friedman économiste ultra-libéral pour reconstituer une société élitiste parfaitement capitaliste.
Il y en a qui ne s’étouffent pas à réclamer la totale liberté du « privé » en réclamant de l’autre main à l’État l’aumône d’un chèque éducation pour former des petits singes savants.
Le chèque éducation, machine de guerre contre l’école républicaine
www.marianne.net 27 Septembre 201 par Claire Mazeron, du SNALC Syndicat national des lycées et collèges
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Confier l’école aux parents, c’est la soumettre aux seuls intérêts
individuels et immédiats, qui ne sont pas obligatoirement ceux des
enfants, à long terme. C’est privilégier l’utilitarisme scolaire au
détriment de la construction d’un projet éducatif commun et global.
C’est prendre le risque de proposer aux élèves ce qui sera explicitement
demandé par les familles — dérives communautaristes incluses. Dounya ou
Zohra pourront-elles encore étudier Darwin ou apprendre à nager lorsque
quelques parents zélés auront obtenu la suppression des enseignements
non conformes à leur « projet de vie » ?
Donner tout pouvoir aux chefs d’établissements, ou aux collectivités
locales, c’est réintroduire les féodalités légitimement abolies il y a
deux siècles. Quel professeur exercera encore sa liberté pédagogique
sous le regard d’une « communauté scolaire » aussi accueillante que
coercitive, et face à la menace d’un licenciement pour non-conformité
idéologique ?
Et ce système, où l’argent sera roi, ne permettra pas de relancer un
ascenseur social résolument bloqué en sous-sol. Aucun véritable
républicain ne saurait réduire l’École à un simple service assuré à des
usagers-clients, parce qu’elle s’est explicitement donné pour rôle, dès
ses origines, de forger une identité nationale sur la base des principes
hérités des Lumières. Sauver l’École de la République, ce n’est pas
sauver quelques-uns de ses enfants -toujours les mêmes, d’ailleurs-,
mais proposer à tous les fondements d’une culture commune, autour de
valeurs acceptées par chacun. Parce que, contrairement à d’autres États
européens systématiquement érigés en modèles, la France ne saurait se
réduire à un agrégat de « communautés », et son École ne peut être
constituée d’une juxtaposition d’établissements plus ou moins
performants.
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