Vous écrivez « Oui, le Monde existe bel et bien en dehors de la conscience »,
pour affirmer ensuite exactement l’inverse.
« Qui oserait dire que ce concept du Monde existe pour un animal
ou un arbre ? Or, ce n’est que lorsque je reconnais son existence que je
commence à connaître quelque chose de lui, à savoir qu’il existe d’abord. Cette
reconnaissance de son existence lui fait donc changer de statut : il passe
ainsi de l’être ignoré à l’être connu, de l’être obscur à l’être éclairé par la
lumière de l’entendement, du chaos au concept. Dans cette perspective,
endossant immanquablement le statut de « concept », il n’a plus aucune
existence autonome : il n’est que dans le cadre de sa relation à un sujet
connaissant, partant, à une conscience. »
Quelle différence existe-t-il
entre le premier qui existe en dehors de
la conscience et le second qui n’a
plus aucune existence autonome ? Aucune, le premier est déjà conceptualisé.
Ensuite, que le monde existe en dehors de la conscience signifie
qu’il existe indépendamment du concept qui lui a été attribué.
Vous affirmez qu’il est « d’abord objet de connaissance ».
Non seulement il préexiste à la connaissance mais la connaissance elle-même en
est une manifestation. C’est le sujet qui définit le monde comme objet de sa
propre connaissance, en sachant qu’il fait lui-même partie de cet objet. Ce processus de pensée ne modifie rien la
réalité des choses par ailleurs.
Le concept de monde n’existe pas
pour un animal, mais présente pour lui une existence
autonome, quelle que soit la perception qu’il en a. S’il voit des arbres
gris, les arbres n’ont pas changé de couleur spécialement pour lui. Si vous
n’entendez pas les ultra-sons ils existent quand même et l’animal les entend.
La reconnaissance de son existence ne modifie pas le monde mais
uniquement le statut que vous lui attribuez. Il n’est ni plus ni moins
chaotique, c’est votre propre conception du monde qui est peut-être moins
confuse. Et les concepts que vous attribuez ne modifient en rien l’existence autonome des objets qui vous
entourent. Votre anthropocentrisme et vote idéalisme vous font marcher sur la
tête.
Vous spéculez sur l’antériorité
de Newton par rapport à Einstein en imaginant un voyage des parents de Newton à
la vitesse de la lumière…imaginez ce qui vous chante mais Newton est né avant
Einstein, et ceci ne dépend pas de conditions qui n’ont pas existé.
Maintenant, à supposer que vous
puissiez asseoir Kant sur un photon, ça n’empêchera pas ses conclusions de traîner
deux cents ans de retard sur l’adaptation de la philosophie à la réalité des
choses.