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Accueil du site > Tribune Libre > Etienne Klein a osé s’attaquer à E. Kant à propos du Temps

Etienne Klein a osé s’attaquer à E. Kant à propos du Temps

Parmi les intellectuels dont la Toile a grandement contribué à la célébrité, le physicien Etienne Klein s'affiche comme un grand vulgarisateur de sa discipline. Sa rigueur intellectuelle et la clarté de son propos ne manquent pas d'exercer une certaine séduction dans l'esprit de ses adeptes, dont je suis, à telle enseigne qu'il a achevé de faire de moi l'un de ses fidèles allocutaires.

Or, dans certaines de ses conférences où il s'intéresse à la quiddité du Temps, il a tenté le pari de passer sous les fourches caudines la conception corrélationiste du Temps, en s'attaquant ouvertement à l'un de ses plus grands concepteurs, à savoir le grand E. Kant1. Le philosophe allemand a, en effet, assigné au concept du Temps le simple statut épistémologique d'une "catégorie" de l'entendement. Pour lui, le Temps n'est rien d'autre qu'un outil cognitif (un instrument de l'intelligence humaine) qui opère dans la médiation entre un sujet connaissant et un objet à connaître. Autrement dit, l'épistémologie kantienne fait du concept du Temps un simple instrument que l'entendement humain met au service d'une appréhension des objets du Monde, afin de les rendre intelligibles. Il s'agit, en somme, d'un simple outil de la conscience humaine dans le cadre d'une théorie de la connaissance, lequel est, à cet égard, totalement dépendant du sujet connaissant ; bref, de la conscience humaine. Pour Kant donc, sans conscience, point de Temps.

Dans cette perspective, E. Klein, malgré la circonspection d'usage dont il tente de se couvrir, s'est tout de même risqué à remettre en question la conception corrélationiste du Temps, celle qui le suspend à la présence d'une conscience, en essayant de montrer que cette conception aboutit in fine à une aporie ; d'où son interrogation : la théorie du Big-Bang nous enseigne que l'âge de l'Univers est d'environ 13,7 milliards d'années, comment le Temps a-t-il fait pour passer depuis la singularité initiale, sachant que l'Homme n'existe que depuis 2,5 millions d'années ? Il s'ensuit, selon lui, que l'Univers, et partant le Temps, a passé le plus clair de son temps sans la présence d'une conscience humaine. Et, à cet égard, il rappelle la parole de M. Merleau-Ponty qui professe qu'il importe de tenir compte des découvertes philosophiques négatives ; c'est à-dire que certaines découvertes scientifiques doivent nous conduire à "corriger" certaines conceptions philosophiques. En l'occurrence, si la science nous enseigne que l'Univers existe depuis 13,7 milliards d'années et que l'homme n'existe que depuis 2,5 millions d'années, le Temps ne peut pas dépendre de la conscience humaine, qui, elle, lui est nécessairement tardive d'après la théorie du Big-Bang. E. Klein résume donc ce qu'il appelle le paradoxe de l'ancestralité dans cette question : si le Temps a besoin d'une conscience pour exister, comment a-t-il fait pour exister avant l'apparition de cette conscience ?

Dans cette perspective, le physicien entame sa critique par ce qu'il qualifie d'énigmatique chez Kant, à qui il fait dire : « je suis le Temps et je suis dans le Temps ». « Comment penser le Temps à la fois comme un mode de la sensibilité humaine et comme une donnée du Monde ? » s’interroge-t-il pour souligner le paradoxe kantien2.

Or, il importe de rappeler, à cet égard, la profondeur de la pensée kantienne. Dans sa "correction" du Cogito cartésien, le philosophe allemand reprochait à ce dernier sa conception du sujet comme une subjectivité pure. Descartes n’a pas vu, selon lui, que, dans le connaître, le sujet n’est pas détaché de son immanence : il ne transcende pas le réel puisqu’il est lui-même objet de ce réel. Dans le « je pense donc je suis », ce « je » est à la fois sujet et objet de l’acte de connaître. Sujet, en tant qu’initiateur de ce connaître et en même temps son objet, dans la mesure où le résultat de cette opération mentale qu’est le connaître est que la conscience de mon être découle de ma pensée. C'est parce que je pense (je suis donc sujet du connaître) que je sais que j’existe (je suis aussi objet de ce connaître).

Il s’ensuit alors dans l’esprit de Kant que le sujet connaissant "fabrique" la connaissance grâce à ses catégories mentales, parmi lesquelles le Temps occupe une place privilégiée. Il s’agit, en quelque sorte, d’un concept-outil, et partant un produit de l’entendement, qui opère nécessairement dans l’acte de connaître. Mais comme il ne saurait y avoir de subjectivité pure, le sujet qui produit le Temps dans le cadre de sa médiation avec l'objet à connaître, est en même temps sous l'emprise de ce Temps qu'il produit puisqu'il est également objet de la connaissance. En d'autres termes, c'est l'immanence du sujet qui fait de lui à la fois un "producteur" qui devient, ipso facto, "prisonnier" du Temps qu'il produit. L'acte de connaître révèle au sujet, donc à la conscience, qu'il est lui-même objet du réel. Et, comme il ne saurait y avoir de connaissance sans conscience, c'est cette dernière qui assigne au Temps sa double fonction : il est l'outil par le truchement duquel elle connaît et, dès lors qu'elle connaît, elle est sous son emprise ; d'où la formulation : «  je suis le Temps et je suis dans le Temps ».

Il faudrait que E. Klein ajoute à son interrogation ce qui suit : « Comment penser le Temps à la fois comme un mode de la sensibilité humaine et comme une donnée du Monde », ce Monde qui est d'abord objet de la connaissance ? pour que se dissipe le paradoxe apparent. Il ne faut pas qu'il perde de vue que lorsque ce Monde est évoqué, il l'est dans le cadre d'une relation de connaissance. Il faudrait qu'il parvienne à se détacher de cette conception newtonienne qui oublie que le Monde est d'abord un concept, et que, à ce titre, il appartient à une relation où le sujet connaissant joue un rôle cardinal. Bref, pour surpasser ce paradoxe apparent, il est salutaire de considérer le Monde dans son statut de "concept" faisant, à ce titre, nécessairement partie d'une relation à un sujet, et partant à une conscience.

Oui, le Monde existe bel et bien en dehors de la conscience. Mais, il faut se résoudre à admettre que tant qu'il n'est pas connecté à la conscience, je ne sais rien de lui. Il n'est qu'une obscure contingence, ce n'est qu'un pur chaos fait d'une diversité sensible qui ne pourrait donner lieu à aucune connaissance, puisqu'il n'est arrimé à aucune conscience. Je ne sais donc pas s'il contient un Temps ou non. Ce n'est d'ailleurs que par commodité de la pensée et du langage que je l'appelle "Monde" à ce stade, c’est-à-dire avant le processus de sa connexion à la conscience. N'est-ce pas sa seule inhérence à celle-ci qui justifie pleinement ce signifiant, pour parler comme les linguistes ? Qui oserait dire que ce concept du Monde existe pour un animal ou un arbre ? Or, ce n'est que lorsque je reconnais son existence que je commence à connaître quelque chose de lui, à savoir qu'il existe d'abord. Cette reconnaissance de son existence lui fait donc changer de statut : il passe ainsi de l'être ignoré à l'être connu, de l'être obscur à l'être éclairé par la lumière de l'entendement, du chaos au concept. Dans cette perspective, endossant immanquablement le statut de "concept", il n'a plus aucune existence autonome : il n'est que dans le cadre de sa relation à un sujet connaissant, partant, à une conscience. Ceci est donc la première étape du processus de la connaissance qui s'est mis en branle à propos du Monde. Or, c'est dans ce cadre que la conscience met en jeu le Temps, nous dit Kant, pour rendre intelligible cet objet de la connaissance qu'est le Monde. Et, rien ne nous autorise à décréter l'existence d'un Temps dans un Monde dont on ignore tout avant son arrimage à la conscience. N'en déplaise au réalisme spéculatif qui entend dépasser à bon compte le kantisme, tout objet du réel, à y réfléchir sérieusement, ne saurait se penser en dehors de sa relation à l'activité de l'entendement.

Faisant, semble-t-il, foi en ce réalisme spéculatif, E. Klein ne désespère pas de nous convaincre de l'existence d'un Temps indépendant de la conscience. À cet égard, il reprend la distinction opérée par J. M. E. Mc Taggart3, entre deux types de considérations relatives au Temps. D'une part, les notions d'antériorité, de simultanéité, et de postériorité, qui consistent en des relations temporelles ; et d'autre part, les attributs temporels qui sont le passé, le présent et le futur. E. Klein prétend que « les relations strictement chronologiques, celles d’antériorité, de postériorité et de simultanéité entre événements, sont objectives et indépendantes de nous. Elles ne changent pas à mesure que le temps passe : il demeurera toujours vrai que Newton est né avant Einstein. » Il pourrait, ainsi, dire la même chose entre Kant (1724) et Newton (1643) ou entre Leibniz (1646) et Newton ; la comparaison entre n'importe quels événements marquant une relation d'antériorité serait tout aussi valable.

Nous aimerions rappeler, à cet égard, à notre ami E. Klein, lui qui aime bien évoquer les expériences de pensée, de considérer la suivante : imaginons que les parents de Newton, avant de se marier, aient pu faire un voyage dans l'espace dans un engin se déplaçant à une vitesse proche de celle de la lumière ; la relativité d'Einstein ne nous enseigne-t-elle pas qu'à leur retour sur terre, Newton pourrait bien naître après Leibniz ? E. Klein a-t-il songé un seul instant que ce "toujours vrai" n'a de sens que dans le cadre d'une conception newtonienne du Temps ? Le paradoxe des jumeaux de Langevin n'est-il pas là pour nous montrer que ces relations d’antériorité, de postériorité et de simultanéité n'ont plus de sens dans le cadre de la Relativité d'Einstein, ou du moins qu'elles sont relatives, c'est-à-dire liées à un observateur et à un référentiel donnés et que, de ce fait, elles n'ont plus de réalité objective comme le prétend E. Klein ? Est-il concevable de soutenir que le jumeau qui a plus vieilli que son frère a vécu plus que lui et qu'il a eu, ainsi, une vie antérieure à celle de son frère ? Oui, Newton est né avant Einstein, mais ceci n'est vrai qu'à la condition que le temps propre de chacun des deux individus ait été synchronisé avec l'autre. Il s'ensuit que toute désynchronisation des temps propres ruine l'existence d'une relation d'antériorité intrinsèque et objective entre les événements.

Si nous concédons volontiers que l'argument de la Relativité, qui fait dépendre le Temps d'un référentiel et d'un observateur, ne suffit pas pour montrer que celui-ci dépend aussi d'un sujet conscient, cet argument a au moins le mérite de disqualifier la thèse selon laquelle le Temps aurait une réalité totalement objective. En revanche, c'est dans les attributs temporels que réside la possibilité de montrer la corrélation du Temps à la conscience. En effet, à bien considérer ces trois instances, l'on s'aperçoit que la seule qui possède une existence réelle c'est le présent, tant le passé n'est plus et le futur n'est pas encore. D'ailleurs, le passé et le futur ne peuvent être pensés qu'en référence à un instant présent : le passé est ce qui a été présent et le futur est ce qui sera présent. Or, qu'est-ce que le présent si ce n'est ce moment qui accueille la présence d'une conscience ? Comment peut-il en être autrement puisque le présent n'existe qu'en référence à un sujet conscient dont il marque la présence ? Il s'ensuit alors que c'est l'instant présent, ce substrat du Temps qui dépend nécessairement d'une conscience, qui nous révèle le lien intime entre le Temps et la conscience. Ainsi, l'idée d'un Temps qui existerait avant l'apparition de la conscience humaine devient douteuse, dès lors que nous prenons conscience de l'existence de ce lien. Car, ce "avant" a-t-il encore un sens sans la présence d'un sujet connaissant ? En d'autres termes, si l'on accepte l'idée que le présent n'a de sens que vis-à-vis d'une conscience qui le constate et que le passé n'est qu'un ancien présent, alors ce "avant", qui n'est rien d'autre -qu'on le veuille ou non- qu'un passé anciennement présent, est lui aussi tributaire d'une conscience.

E. Klein reconnaît la subjectivité des trois déterminations (passé-présent-futur) et admet le fait qu'en dehors de la conscience elles perdraient tout leur sens. Mais il s'accroche à ne voir dans les relations chronologiques (antériorité, simultanéité et postériorité) qu'une réalité objective et à en faire, ainsi, la seule réalité qui sous-tend l'indépendance de ce qu'il appelle « le concept “physique” du temps  » à l'égard de la conscience. Or, même si l'on s'efforce d'admettre que cette séparation entre les attributs temporels et les relations chronologiques n'est pas un subterfuge langagier quelque peu "tracto-capilaire"4, un artifice lexical (ne jouerait-on pas ici avec les mots ? L'antériorité n'est-elle pas une autre manière de dire le passé, etc. ?) et que les notions de "avant-maintenant-après" ne sont pas elles-mêmes de simples outils cognitifs dont l'entendement use pour appréhender le cours des événements, au nom de quoi irons-nous jusqu'à transposer les déterminations chronologiques, qui concernent seulement le déploiement des événements, au Temps lui-même ? Qu'est-ce qui nous autorise à conclure que ce qui concerne les événements concerne également le Temps ? Est-il légitime d'identifier les événements au Temps ? Est-ce la même chose ? À son corps défendant peut-être, E. Klein semble s'accommoder de cette transposition sans s'interroger le moins du monde sur sa légitimité intellectuelle. Et, à cet égard, il tombe dans une contradiction flagrante. Il ne cesse de répéter à l'envi que « lorsqu'on dit que le Temps passe, on commettrait la même erreur que si on dit qu'un chemin chemine. On confondrait ainsi l'objet et sa fonction. » Non, poursuit-il, « le chemin ne chemine pas, il permet à des promeneurs de passer. De même, le Temps ne passe pas, il fait passer les événements. » Comment fait-il alors pour asséner brusquement que « le Temps a passé le plus clair de son temps avant l'apparition de la conscience humaine », si le Temps ne passe pas ?

Par ailleurs, il ne s'aperçoit pas qu'il fait un saut qualitatif, qui ne va pas de soi, entre des considérations épistémologiques et des considérations ontologiques. Il passe d'un discours relatif à la connaissance à une discussion sur l'existence des choses. La problématique kantienne du Temps se situe dans un registre épistémologique et non ontologique. Le corrélationisme est une théorie de la connaissance. Dès lors, son questionnement ne vise pas l'étude d'une existence en tant que telle : son objet ne consiste pas à étudier l'être du Temps ; ce n'est pas une ontologie. Ce n'est pas une philosophie de l'être qui étudie « l'être en tant qu'être », au sens aristotélicien du terme. Il se veut une entreprise philosophique qui tente de comprendre les principes de la connaissance. Et c'est dans ce cadre qu'il s'aperçoit que le Temps est intimement lié à la conscience d'un sujet connaissant. Le corrélationisme étudie le Temps, non en tant qu'être, mais en tant que donnée du Monde tel qu'il apparaît à l'acte de connaître, c’est-à-dire un phénomène (un "pour-soi", selon la terminologie kantienne). Et c'est la réflexion philosophique sur les conditions de la connaissance de ce Monde qui révèle le lien entre la conscience et le Temps. S'interroger sur l'existence du Temps c'est déjà le présupposer comme un objet du réel sensible. Et, de ce fait, on s'écarte des préoccupations épistémologiques, que met en avant le corrélationisme, pour transformer le questionnement en problématique ontologique.

Eu égard à toutes ces considérations, il importe de rappeler à E. Klein que les travers dans lesquels il est tombé viennent, semble-t-il, de son refus, conscient ou non, de s'affranchir du paradigme newtonien du Temps, comme si la relativité d'Einstein n'était jamais passée par-là. Par ailleurs, l'arrogance de la science physique lui fait parfois oublier la profondeur de la pensée philosophique. Les considérations qui peuvent parfois paraître antinomiques en son sein ne le sont que parce qu'on aborde ses problématiques propres avec les données conceptuelles empruntées à d'autres disciplines, en l'occurrence la physique newtonnienne. Ne voit-on pas, du reste, que les absurdités apparentes de la mécanique quantique ne sont que le fruit de notre obstination à vouloir continuer à l'appréhender avec les concepts de la physique classique ? S'il nous paraît absurde que le chat de Schrödinger puisse être, à la fois, mort est vivant avant l'ouverture de la boîte où il se trouve, ou qu'une particule puisse être, en même temps, à deux endroits différents, n'est-ce pas à cause du mauvais usage que nous faisons de nos outils cognitifs, lequel nous fait appréhender le monde quantique avec des concepts qui ne lui sont pas appropriés ?

Tout ceci nous conduit à reconnaître, sans ambages, l'utilité pédagogique d'une vulgarisation de la science. Mais la vulgarisation d'une pensée philosophique ne risque-t-elle pas de dénaturer la profondeur de ses concepts et la subtilité de son raisonnement ? C'est peut-être là que réside l'autre erreur de E. Klein, dans sa critique de la conception kantienne du Temps.

_________________

Philosophe anglais qui, d'ailleurs, considère le Temps comme une pure illusion.

Tiré par les cheveux.


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23 réactions à cet article    


  • Claude Courty Claudec 22 octobre 2016 16:15
    Le temps


    Ô Temps, miroir de l’homme, temps qui passe dit-on,

    Dans notre insignifiance et notre prétention.

    Temps tu es le métier, majestueux, immense,

    Sur lequel nous brodons notre pauvre espérance.


    Temps qui toujours le même, immuable, serein,

    Est l’écran sur lequel se joue notre destin,

    Tu distilles nos jours avec parcimonie

    Quand tu as décidé de nous donner la vie.


    Temps apaisant nos peines et consumant nos joies,

    Tu restes insensible à nos pleurs, à nos voix.

    Alors que vainement nous voudrions voler,

    Tes lambeaux par lesquels nous semblons exister.


    Temps qu’en son temps Dieu même, désarmé n’a pas su

    Apprivoiser ni vaincre lorsque tu l’eus conçu,

    Tu règnes sans partage et organises, ô Maître,

    L’ouvrage par lequel nous pensons te soumettre.


    Temps au nom confondu avec éternité.

    Seigneur des univers, suprême infinité,

    Inéluctablement, par la loi du plus fort,

    Tu finis par mener tout et tous à la mort.


    Claudec


    • chantecler chantecler 23 octobre 2016 09:58

      @Claudec
      "Ô Temps, miroir de l’homme, temps qui passe dit-on,"
      Avec OTAN ça marche très bien .
      ...
      Je lis en dessous que la science est une création de l’homme .
      Le temps aussi .
      Et il y a de magnifiques digressions dans les écrits et les conférences d’ E. Klein sur ce sujet .
      Je me répète :
      C’est gentil de vouloir vulgariser mais il faut une certaine compétence et une certaine honnêteté pour ce faire .
      Sinon on fait dire n’importe quoi à n’importe qui .
      http://etienneklein.fr/


    • quartiersauvage 22 octobre 2016 20:02

      Vous écrivez « Oui, le Monde existe bel et bien en dehors de la conscience », pour affirmer ensuite exactement l’inverse.

      « Qui oserait dire que ce concept du Monde existe pour un animal ou un arbre ? Or, ce n’est que lorsque je reconnais son existence que je commence à connaître quelque chose de lui, à savoir qu’il existe d’abord. Cette reconnaissance de son existence lui fait donc changer de statut : il passe ainsi de l’être ignoré à l’être connu, de l’être obscur à l’être éclairé par la lumière de l’entendement, du chaos au concept. Dans cette perspective, endossant immanquablement le statut de « concept », il n’a plus aucune existence autonome : il n’est que dans le cadre de sa relation à un sujet connaissant, partant, à une conscience. »

       Quelle différence existe-t-il entre le premier qui existe en dehors de la conscience et le second qui n’a plus aucune existence autonome  ? Aucune, le premier est déjà conceptualisé.

      Ensuite, que le monde existe en dehors de la conscience signifie qu’il existe indépendamment du concept qui lui a été attribué.

       

      Vous affirmez qu’il est « d’abord objet de connaissance ». Non seulement il préexiste à la connaissance mais la connaissance elle-même en est une manifestation. C’est le sujet qui définit le monde comme objet de sa propre connaissance, en sachant qu’il fait lui-même partie de cet objet. Ce processus de pensée ne modifie rien la réalité des choses par ailleurs.

       

      Le concept de monde n’existe pas pour un animal, mais présente pour lui une existence autonome, quelle que soit la perception qu’il en a. S’il voit des arbres gris, les arbres n’ont pas changé de couleur spécialement pour lui. Si vous n’entendez pas les ultra-sons ils existent quand même et l’animal les entend.

      La reconnaissance de son existence ne modifie pas le monde mais uniquement le statut que vous lui attribuez. Il n’est ni plus ni moins chaotique, c’est votre propre conception du monde qui est peut-être moins confuse. Et les concepts que vous attribuez ne modifient en rien l’existence autonome des objets qui vous entourent. Votre anthropocentrisme et vote idéalisme vous font marcher sur la tête.

       

      Vous spéculez sur l’antériorité de Newton par rapport à Einstein en imaginant un voyage des parents de Newton à la vitesse de la lumière…imaginez ce qui vous chante mais Newton est né avant Einstein, et ceci ne dépend pas de conditions qui n’ont pas existé.

       

      Maintenant, à supposer que vous puissiez asseoir Kant sur un photon, ça n’empêchera pas ses conclusions de traîner deux cents ans de retard sur l’adaptation de la philosophie à la réalité des choses.


      • baldis30 22 octobre 2016 20:23

        ne pas chercher à faire du temps une grandeur mesurable comme une distance, c’est une grandeur repérable comme la température ..... c’est le sentiment que je retire de la lecture de cet article 



        • chantecler chantecler 22 octobre 2016 20:43

          Désolé , mais à la lecture de votre article et de votre critique je ne reconnais pas la pensée ni l’enseignement d’Etienne Klein qui est d’ailleurs davantage physicien et astro physicien que philosophe .
          Je vous recommande ses livres .


          • gaijin gaijin 23 octobre 2016 08:23

            " En l’occurrence, si la science nous enseigne que l’Univers existe depuis 13,7 milliards d’années et que l’homme n’existe que depuis 2,5 millions d’années, le Temps ne peut pas dépendre de la conscience humaine « 
            sauf que la science est une création humaine
            l’univers avant la science savait t’il qu’il existait depuis 13,7 milliards d’années ?
            sait on réellement quoi que ce soit de la conscience » humaine «  ?

            on essaie d’expliquer des trucs qu’on ne comprend pas par d’autres qu’on comprend encore moins et ensuite on va débattre pour savoir si le point de vue absurde de machin truc l’emporte sur celui de machin bidule .......

            débattre sur des idées dans la tête sans rapport avec le réel : philosophie
            pandémie mentale de nature inflammatoire apparue chez les grecs, répandue dans le reste du monde et statufiée dans le marbre .

            pour ceux qui préfèrent je vous la fait a la coluche
             » c’est des mecs qui disent des trucs qu’on comprend pas a propos de trucs qu’ils comprennent pas pour nous faire croire qu’ils les comprennent ....vous comprenez ? "


            • Khal Khal 23 octobre 2016 09:40

               « Oui, Newton est né avant Einstein, mais ceci n’est vrai qu’à la condition que le temps propre de chacun des deux individus ait été synchronisé avec l’autre. »

               Il faut être nuancer car à lire cette phrase, on pourrait croire que l’ordre des évènements est purement subjectif, hors ce n’est pas le cas !

              Dans le cadre de la théorie de la relativité, les évènements sont parfaitement ordonnés et cela de manière absolue, mais à condition de considérer non par un espace à 3 dimensions, mais un espace-temps à 4 dimensions.

              L’ambiguïté n’apparait que pour l’observateur humain parce qu’ il ne perçoit de l’espace-temps qu’une coupe 3D d’un espace-temps 4D.

              La coupe 3D perçue par l’observateur est relative, mais l’espace-temps 4D est absolu et les évènements y sont ordonnés de manière univoque.

              Cela se traduit par le fait que tous les évènements situés sur une même ligne d’univers sont eux aussi parfaitement ordonnées et ceci quelque-soit le référentiel d’espace-temps de l’observateur. 

               C’est parce-que l’observateur ne peut avoir de l’espace-temps 4D qu’un point de vue 3D, que l’ordre des évènements observés paraît ambiguë.

               D’après la relativité il y a un ordre absolu des évènements mais nous n’y avons pas accès directement.


              • Pentcho Valev 23 octobre 2016 12:03

                E. Klein accepte tous les deux - le temps absolu de Newton (parce qu’il est vrai) et le temps relatif d’Einstein (il est absurde mais l’argent de Klein vient de lui) :


                http://www.youtube.com/watch?v=NDYIdBMLQR0 
                 E. Klein (1:06:45) : « Est-ce que l’avenir existe déjà dans le futur ? C’est une question fondamentale ... Les relativistes disent oui - le futur est déjà là mais nous on n’y est pas encore ... Les physiciens quantiques, les présentistes disent non - le futur est un néant ... Les voyages dans le futur sont impossibles pour les présentistes alors qu’ils sont possibles pour les relativistes. »

                « La doublepensée est le pouvoir de garder à l’esprit simultanément deux croyances contradictoires, et de les accepter toutes deux. Un intellectuel du Parti sait dans quel sens ses souvenirs doivent être modifiés. Il sait, par conséquent, qu’il joue avec la réalité, mais, par l’exercice de la doublepensée, il se persuade que la réalité n’est pas violée. Le processus doit être conscient, autrement il ne pourrait être réalisé avec une précision suffisante, mais il doit aussi être inconscient. Sinon, il apporterait avec lui une impression de falsification et, partant, de culpabilité. La doublepensée se place au coeur même de l’Angsoc, puisque l’acte essentiel du Parti est d’employer la duperie consciente, tout en retenant la fermeté d’intention qui va de pair avec l’honnêteté véritable. Dire des mensonges délibérés tout en y croyant sincèrement, oublier tous les faits devenus gênants puis, lorsque c’est nécessaire, les tirer de l’oubli pour seulement le laps de temps utile, nier l’existence d’une réalité objective alors qu’on tient compte de la réalité qu’on nie, tout cela est d’une indispensable nécessité. »

                Pentcho Valev

                • Pentcho Valev 24 octobre 2016 18:31

                  Doublepensée par excellence :


                   Univers bloc & présentisme - E. Klein

                  Est-ce que le futur existe déjà dans l’avenir ? E. Klein pose la question mais n’y répondrait jamais. Oui - c’est Einstein ; non - c’est Newton.

                • #gcopin Gcopin 23 octobre 2016 12:39

                  Bonjour, merci pour cet article passionnant qui ne répond pas à la compréhension du temps et heureusement. En ce qui me concerne, je préfère parler d’espace-temps, j’ai oublié le temps newtonien, ce qui n’empêche pas de dire que l’Univers est âgé de 14 milliards d’années et de parler dans ce cas de temporalité de 14 milliards d’années. Mais si j’interviens, c’est plus pour les petites phrases d’Étienne Klein dont je suis assez friand, ces phrases magiques qui ont la capacité de casser de grandes idées que Étienne Klein aime répéter en boucle. Néanmoins, si je parle de chemin qui chemine, à mon humble avis ça ne prouve pas grand-chose de négatif, par exemple si je dis à un enfant de cheminer le long d’un chemin qui chemine, l’enfant comprendra que s’il chemine suffisamment longtemps le long du chemin qui chemine, il y aura un moment où il ne pourra plus cheminer, car il sera au bout du chemin qui chemine. Donc en physique, on pourra considérer le déplacement d’un objet dans l’espace-temps en plus avec une finalité la fin du chemin, il n’est donc pas ridicule de faire l’analogie avec le temps. Dans ce cas confondre l’objet et sa fonction, même si c’est gênant, nous apporte une information « la progression dans l’espace-temps ». Par exemple, deux tomates, si je fais abstraction ou même si je confonds l’objet tomate avec la fonction deux, je peux quand même dénombrer et ce n’est pas rien.


                  • Taverne Taverne 23 octobre 2016 18:53

                    C’est précisément en luttant contre le temps (qui donc existe, contrairement à ce que prétendait Kant) que la conscience a donné naissance à l’intelligence. Deux exemples :

                    - l’impression rétinienne chez les premiers hommes. L’animal n’est plus présent devant l’homme mais celui-ci est parvenu à conserver son image. C’est la rétention, un moyen de lutte contre le temps qui passe. Ce sont les tous débuts de l’intelligence abstraite (art pariétal).

                    - l’intervalle bergsonien est un autre exemple. Alors que tout fonctionne dans l’univers par actions-réactions, il y a un intervalle qui se crée entre les deux et c’est l’intelligence. Ce n’est plus une rétention, c’est cette fois un retard délibéré qui permet de ne pas subir totalement la perception et de répondre de façon adaptée au stimulus extérieur. Ce que Bergson appelle l’intervalle entre l’action et la réaction. Ce « rien » dont va sortir l’intelligence.

                    L’intelligence est née de la capacité de la conscience à s’attarder. Phénomène qui ne va pas de soi et n’est pas naturel ; il a exigé des milliers de générations et il prouve que le temps existe puisque c’est précisément contre ce phénomène de passage du temps que la conscience a pu prendre la forme élaborée d’intelligence abstraite.


                    • Xenozoid 23 octobre 2016 18:57

                      @Taverne
                       il a exigé des milliers de générations et il prouve que le temps existe puisque c’est précisément contre ce phénomène de passage du temps que la conscience a pu prendre la forme élaborée d’intelligence abstraite.


                      en quoi cela n’est pas naturel ?


                    • Taverne Taverne 23 octobre 2016 19:39

                      @Xenozoid

                      La seule chose à retenir, c’est que le temps existait avant l’intelligence abstraite et n’est donc pas un effet de la conscience.

                      L’abstraction est-elle naturelle ? vaste question...


                    • Taverne Taverne 24 octobre 2016 09:01

                      @Robert Lavigue

                      Un singe sait tailler un caillou (intelligence pratique) , ce n’est pas pour autant qu’il a accès à l’intelligence abstraite.


                    • Xenozoid 24 octobre 2016 18:55

                      @Xenozoid

                      et les millions de generation de requins ils font quoi ? quand un singe qui ne sait pas vivre dans l’eau,lui pique sont repas ou pire lui coupe les jambes et le laisse mourrir au milieu d’un champs,c’est de la conscience ?abstraite ?

                    • Khal Khal 24 octobre 2016 05:53

                       « Le paradoxe des jumeaux de Langevin n’est-il pas là pour nous montrer que ces relations d’antériorité, de postériorité et de simultanéité n’ont plus de sens dans le cadre de la Relativité d’Einstein, ou du moins qu’elles sont relatives, c’est-à-dire liées à un observateur et à un référentiel donnés et que, de ce fait, elles n’ont plus de réalité objective comme le prétend E. Klein ? »

                      Je ne suis pas d’accord avec cet argument, il n’y a aucune ambiguïté en ce qui concerne l’ordre des évènements en relativité générale lorsqu’ils se trouvent sur la même ligne d’univers. Le désaccord concernant l’ordre des évènements n’apparaît que pour des évènements séparés dans l’espace et où la notion de relativité de la simultanéité s’applique. Relativité de la simultanéité qui découle de la finitude de la vitesse de transfert de l’information qui ne peut aller plus vitesse que C la vitesse de la lumière. Autrement dit le désaccord sur l’ordre des évènements distants observés apparaît parce qu’il peut exister différentes catégories d’observateurs qui n’ont pas le même référentiel inertiel.

                      Autrement dit, il existe un ordre absolu des évènements mais cet ordre absolue n’est perceptible que localement du fait que l’information met du temps à transiter vers différentes catégories d’observateurs.

                      Dans la réalité Newtonienne, il n’y avait pas d’ambiguïté sur l’ordre des évènements distants, qu’ on présupposait la vitesse de la lumière comme étant infinie, il existait donc une simultanéité absolue à propos de laquelle tout le monde était d’accord.

                      Si je devais résumer que ce la relativité introduit comme innovation révolutionnaire, c’est qu’avec la relativité générale, le temps perd son universalité, il devient local, singulier. Le temps est aussi spatialisé et de ce fait on ne peut avoir de sa vérité absolue qu’un point de vue qui nous est propre.

                      Pour faire le lien avec Kant, on retrouve la distinction entre vérité nouménale insaisissable et vérité phénoménale qui est propre à la nature de l’observateur.

                      La théorie de la relativité d’Einstein est donc conforme à la philosophie Kantienne à cet égard.


                      • averoes 24 octobre 2016 10:08

                        Bonjour.

                        Je tiens à remercier les uns et les autres pour l’intérêt que vous avez manifesté à cette modeste réflexion. Or, Il n’en demeure pas moins utile de rappeler quelques règles élémentaires en matière d’art de la controverse. La qualité d’un débat se mesure à l’aune de la capacité des intervenants à rester concentrés sur le sujet. Et, à cet égard, deux conditions me semblent incontournables : d’une part, la compréhension juste du sujet-objet du débat, avec tout son cortège d’aptitudes langagières, lexicales et stylistiques ; et d’autre part, l’effort cognitif consistant à saisir le substrat de la problématique débattue, condition hautement salutaire quant à l’évitement du « hors-sujet ».

                        S’agissant ici d’une tentative de montrer que le paradoxe de l’ancestralité que E. Klein a cru pouvoir opposer à la conception kantienne du Temps résulte d’une compréhension, à mon sens, bancale, voire insuffisante, de la théorie kantienne de la part du physicien. Peut-être me trompé-je moi-même dans mon interprétation de la théorie de la représentation de Kant, c’est une éventualité qui n’est absolument pas à exclure. Mais, si l’on parvient à saisir cette profondeur abyssale de la pensée kantienne -le poids colossal qu’il a laissé dans la philosophie occidentale n’en est-il pas un meilleur témoin ?- et que se révèle à soi, sans ambages, l’idée que le Temps dans l’épistémologie kantienne n’est qu’une catégorie de l’entendement, où il en résulte que ce « avant » l’apparition de la conscience humaine, brandi par un E. Klein, qui ne parvient visiblement pas à s’affranchir du paradigme newtonien du Temps, n’est lui-même que le produit de l’activité de l’intellect, ce fameux paradoxe de l’ancestralité devient alors une simple vue de l’esprit.

                        Une petite remarque à l’intention de Khal :

                        Vous n’êtes pas d’accord avec l’argument qui consiste à montrer que la relativité d’Einstein ruine l’objectivité des relations chronologiques et, partant, l’indépendance du Temps vis-à-vis du sujet connaissant, en mettant à mal son universalité, et vous finissez par dire exactement la même chose que moi, à savoir que la relativité donne du poids au paradigme kantien du Temps. C’est à n’y rien comprendre.

                        Est-ce si difficile de fournir un effort de concentration permettant de ne pas perdre le fil de la discussion ?

                         

                        Bien à vous


                        • averoes 24 octobre 2016 10:09

                          Bonjour.

                          Je tiens à remercier les uns et les autres pour l’intérêt que vous avez manifesté à cette modeste réflexion. Or, Il n’en demeure pas moins utile de rappeler quelques règles élémentaires en matière d’art de la controverse. La qualité d’un débat se mesure à l’aune de la capacité des intervenants à rester concentrés sur le sujet. Et, à cet égard, deux conditions me semblent incontournables : d’une part, la compréhension juste du sujet-objet du débat, avec tout son cortège d’aptitudes langagières, lexicales et stylistiques ; et d’autre part, l’effort cognitif consistant à saisir le substrat de la problématique débattue, condition hautement salutaire quant à l’évitement du « hors-sujet ».

                          S’agissant ici d’une tentative de montrer que le paradoxe de l’ancestralité que E. Klein a cru pouvoir opposer à la conception kantienne du Temps résulte d’une compréhension, à mon sens, bancale, voire insuffisante, de la théorie kantienne de la part du physicien. Peut-être me trompé-je moi-même dans mon interprétation de la théorie de la représentation de Kant, c’est une éventualité qui n’est absolument pas à exclure. Mais, si l’on parvient à saisir cette profondeur abyssale de la pensée kantienne -le poids colossal qu’il a laissé dans la philosophie occidentale n’en est-il pas un meilleur témoin ?- et que se révèle à soi, sans ambages, l’idée que le Temps dans l’épistémologie kantienne n’est qu’une catégorie de l’entendement, où il en résulte que ce « avant » l’apparition de la conscience humaine, brandi par un E. Klein, qui ne parvient visiblement pas à s’affranchir du paradigme newtonien du Temps, n’est lui-même que le produit de l’activité de l’intellect, ce fameux paradoxe de l’ancestralité devient alors une simple vue de l’esprit.

                          Une petite remarque à l’intention de Khal :

                          Vous n’êtes pas d’accord avec l’argument qui consiste à montrer que la relativité d’Einstein ruine l’objectivité des relations chronologiques et, partant, l’indépendance du Temps vis-à-vis du sujet connaissant, en mettant à mal son universalité, et vous finissez par dire exactement la même chose que moi, à savoir que la relativité donne du poids au paradigme kantien du Temps. C’est à n’y rien comprendre.

                          Est-ce si difficile de fournir un effort de concentration permettant de faire une juste lecture du propos, afin de ne pas perdre le fil de la discussion ?

                           

                          Bien à vous


                          • Olivier 24 octobre 2016 10:23

                            Sujet très intéressant ; il faut voir que derrière le débat sur le temps se cache un autre débat, qui est celui du statut d’une réalité objective indépendante de la conscience humaine, hypothèse qui gêne Kant dans sa volonté de démontage de la métaphysique et d’un ordre du monde objectif (dont la cause pourrait fort bien être divine). 


                            Pour cela il va « subjectiviser » le monde et le réduire à des perceptions organisées par nos catégories mentales et sensorielles. Mais il est important de voir que dans son esprit, ces catégories sont arbitraires et purement internes à notre configuration mentale. Elles ne sont pas le reflet des caractéristiques de la réalité extérieure, mais celle de cette configuration interne. 

                            L’homme kantien est donc enfermé irrémédiablement en lui-même, car rien ne garantit l’accord de ces catégories avec le réel. D’où le concept kantien du temps réduit à une perception et les protestations logiques du physicien dont le travail est justement de montrer l’accord de nos instruments intellectuels avec le réel.

                            • Lambert 24 octobre 2016 11:01

                              Très intéressante cette discussion. La science qui se veut une vérité sur la réalité du monde est elle-même le produit d’une conscience. Pas de conscience, pas de science ! pas de conscience, pas de temps.

                              « Le monde est ma représentation » écrit Schopenhauer. La science aussi.
                              Je viens de lire « la barbarie » de Michel Henri pour qui la barbarie c’est la science c’est à dire quelque chose de déconnecté de la vie. Et, à bien y réfléchir, si on prend la loi de la chute des corps de Galilée, chouchou d’Etienne Klein que j’écoute aussi avec beaucoup d’intérêt, mais là n’est pas la question, affirmant que la vitesse est indépendante de la masse et que tous les corps tombent à la même vitesse, pourquoi devrais-je me faire du souci quand je vois des enfants jouer au bord d’un précipice puisque, d’après cette loi, ils tomberont avec la même légèreté que la plume que je vois voleter. Il y a la pesanteur, d’accord ; mais cette loi n’est vérifiée que dans le vide, c’est à dire là où la vie, pour les humains que nous sommes, n’est pas possible !
                              Donc, le problème est intéressant, mais la science n’est pas plus apte que la philosophie à apporter une solution.

                              • Olivier 24 octobre 2016 14:24

                                (Suite) Je dois ajouter que donner l’exemple de la relativité d’Einstein à l’appui de la thèse kantienne me paraît des plus hasardeux. La relativité est truffée d’incohérences et de paradoxes insolubles, et est une interprétation plaquée sur les faits de façon souvent arbitraire, comme l’avait mis en évidence (entre beaucoup d’autres) le physicien Dingle.


                                • Kant et le temps (---.---.164.115) 26 octobre 2016 10:18

                                  Toutes ces questions sont traitées dans un petit livre intitulé « Kant et le temps » https://www.amazon.fr/Kant-temps-Guillaume-Pigeard-Gurbert/dp/2841747085 E. Klein ne l’a manifestement pas lu


                                  • jdoo 13 mai 2017 11:06

                                    bonjour, 

                                    Je ne vois pas les choses de la même façon que vous. Pour moi Kant présuppose deux choses pour que la connaissance soit possible : le temps et l’espace, il les qualifie de jugement analytique à priori. c’est à dire que ce sont deux concepts que nous connaissons sans les avoir appris. En quelque sorte deux concepts innés. 

                                    Justement pas des concepts construits par notre jugements. Le propos de Kant n’était donc pas de savoir si le temps ou l’espace sont des illusions ou des constructions de l’esprit, mais de savoir ce qui est à la base de notre connaissance. En ce sens la remarque d’Etienne Klein serait plutôt une réponse à des gens comme Thibault Damour qui lui pense que le temps est une illusion, ou au courant né des thèses de jean pierre Changeux qui pense que « le monde » n’est que pur produit de notre cerveaux. Le paradoxe de l’ancestralité est simple est ne saurait être contredit par le relativité restreinte. Il s’explique ainsi : comment se fait il que les choses ont une histoire si le temps est une construction de l’esprit humain ? La relativité restreinte a changé le statut du temps, qui d’absolu figé est passé de relatif , la relativité général le rendra en plus élastique, c’est tout et c’est déjà pas si mal. La relativité restreinte n’a pas pour vocation d’invalider l’histoire ni la mémoire que l’on peut en avoir. Le paradoxe des jumeaux ne viole en aucun cas le principe de causalité. 

                                    Enfin d’une façon générale, je ne comprend pas ce reproche que l’on ferait à un philosophe de contredire un autre philosophe (même si en l’occurrence c’est à coté de la plaque). 
                                    Au non de quoi on ne pourrait pas critiquer ou même oser critiquer Kant ?
                                    C’est proprement hallucinant !

                                    Merci en tous les cas pour cet article qui a le mérite de stimuler l’esprit.
                                    très cordialement.....
                                    Jdoo...

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