Bonjour Elias,
Merci pour ta réponse !
« Je pense que sa vision du monde est inutilement manichéenne, et que d’une certaine façon, il dessert la cause de la gauche libérale américaine, dont je me sens proche. »
Je ne suis pas sûr qu’il desserve vraiment sa cause ; je crois qu’il a un rôle à jouer, que la provocation peut être salutaire. Parfois, l’électrochoc est nécessaire...
« Ils restent, comme tu le dis, dans la dénonciation, sans rien proposer. Ils sont bien loin de leurs idéaux. »
Là non plus je ne te suis pas non plus : ce n’est pas parce que tu critiques sans proposition d’avenir que tu es condamnable.
Il est préférable, bien sûr, d’amener sur la table des projets lorsqu’on s’en prend à l’establishement ; mais ne pas savoir comment réformer l’économie mondiale ne doit pas empêcher qui que ce soit de la trouver injuste, en voyant le nombre de personnes qui restent sur le carreau à cause d’elle.
Comme je le dis en conclusion, je préfère de loin « ceux qui, par excès de zèle, prêchent naïvement l’amour du prochain, [à] ceux qui, par excès de cynisme, préfèrent vilipender les premiers ». Je veux garder la tête froide, et critiquer des mécanismes et des approches discutables ; mais je ne discute en aucun cas du bien-fondé de telles approches.
Je ne crois pas Moore et Chomsky antinomiques, mais plutôt complémentaires... même si ma formation, mon expérience tendent à me diriger vers le deuxième :)