Bonjour,
GogoRat, attention, vous versez dans un complotisme caricatural au point d’en venir à faire penser que ce n’est pas l’élection que vous attaquez mais la démocratie elle-même. Vos propos sont dangereux car vous en venez à justifier qu’il y ait des morts reliés à ce que vous défendez. Il faut sortir du simplisme de ce genre de procès, les questions posées par la situation et leurs réponses sont autrement plus réelles et plus complexes.
Fergus, on n’arrête pas de dire que c’est la fin du système des paris remplacé par des mouvements, comme En marche ou comme La France insoumise, c’est un des axes d’analyse de nos chers médias bien pensants. Cela va avec l’idée d’une Union nationale que l’on nomme la troisième voie, qui subsume les partis dans un projet commun ressortant de la pensée unique, européiste sinon de nature eurocentriste et mondialiste. L’unanimisme autour du marché et de ses buts n’a plus besoin des partis, où comme vernis. C’est aussi l’idée qu’il n’y aurait ni droite ni gauche, que ces repères seraient morts, ce que je ne pense pas, mais à quoi certains rêvent. Car le peuple dans l’histoire de France a joué un rôle unique dans l’édification, bien au-delà de la dimension sociale de la République, de nos institutions politiques elles-mêmes, ce qui est reconnaissable à travers notre République, la place qu’y occupe le citoyen. Il existe une vraie gauche en France, révolutionnaire, dévoyée parfois par certaines tendances du gauchisme. Il y a une base populaire aux idées d’une gauche transformatrice, qui sont vivantes dans les aspirations de millions de Français, mais c’est l’offre politique qui manque, à la hauteur de cette attente. Même la France insoumise a un programme qui est un catalogue de mesures, mais ce n’est pas un projet, au sens de projet de société. Et il ne suffit pas de dire vouloir supprimer le nucléaire pour en avoir un, il vaudrait mieux allier développement scientifique et progrès social, ça oui, aurait de l’ambition et l’éloquence d’un projet de transformation sociale, car les grands progrès des libertés ont toujours été accompagnés par des progrès scientifiques, facteur d’émancipation, qui sont l’optimisme de l’Homme au regard de ses facultés qui, bien orientées, lui permettent de transformer son monde vers du mieux. Il faut regagner de la confiance en l’Homme, en nous-mêmes, notre capacité à changer la société, pour de bon, un idéal qui redonne de l’élan. Il y a trop de négatif dans tout ce qu’on nous présente, il faut positiver un projet de transformation sociale qui ne propose pas de raser gratis demain, mais de rebattre les cartes bien au-delà d’une sixième République hypothétique, pour instaurer une nouvelle société. C’est le capitalisme le problème, il faut arrêter de jouer sur les mots, voilà pourquoi je parle de retour à la lutte des classes, en la modernisant au regard des enjeux d’aujourd’hui, mais le fond émancipateur est le même, à condition de ne pas perdre de vue l’individu et ses libertés, de ne pas les saborder au nom des exigences collectives, comme le « socialisme réel » à l’Est l’a fait, pour bannir par sa faillite de plusieurs décennies l’idéal révolutionnaire d’une société plus collective, fraternelle et égalitaire.