La dichotomie n’est pas État contre révolution. L’opposition entre l’Arabie Saoudite et satellites émirats sunnites, et l’Iran, tient moins dans l’opposition doctrinale séculaire religieuse entre sunnites et chiites dont l’islam s’est accommodé que dans la vision d’un islam politique (islamisme) différent, c’est à dire entre celui des frères musulmans et celui wahhabite.
Le Shah avait des opposants politiques qui cherchaient à le renverser, d’un côté l’OMPI (Organisation des moudjahiddines du peuple iranien)
présentée comme « islamo-marxistes » (classés terroristes par les US maccarthystes ) et de l’autre des « islamistes » (pur
sucre) qui s’inspiraient de l’ayatollah Khomeini, qui lui même était
héritier spirituel de Navvab Safavi (1924 - 1955) fondateur du mouvement Fadayan-e Eslam (les Fedayin de l’Islam), responsable de plusieurs assassinats politiques, condamné à mort et exécuté le 25 décembre 1955.
En 1954 il se rend au Caire à l’invitation de Sayyid Qutb, théoricien
du Jihad armé et prédicateur des Frères musulmans égyptiens. Safavi a
lu tous ses livres et ils partagent de nombreuses idées dont celle de
réislamiser leurs sociétés. La tendance dans les sociétés
moyen-orientales était alors au nationalisme et au sécularisme. À la fin de ce séjour Safavi et Qutb fusionnent leurs organisations et désormais en Iran les Fedayin de l’Islam seront appelés Ikhuan al-Muslimin (les Frères musulmans).
"Son organisation des Fadayan-e Eslam, devenue Ikhuan al-Muslimin, lui survivra et prendra pour guide l’ayatollah Khomeini. Cela
donnera une légitimité religieuse traditionnelle au mouvement, tandis
que les disciples de Safavi apporteront à Khomeini tout le bagage
doctrinal de la Confrérie égyptienne, au premier rang duquel les écrits
et thèses de Sayyid Qutb [3]."
(source Wikipedia Navvab Safavi)