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Accueil du site > Tribune Libre > La fausse Dichotomie iranienne : Etat contre Révolution

La fausse Dichotomie iranienne : Etat contre Révolution

Les analyses et les articles d'opinion sur les résultats des élections présidentielles en Iran, où le président Hassan Rouhani a remporté un second mandat, ont suggéré que cette victoire révèle une profonde lutte entre la Révolution et l'Etat en Iran.

Il y a deux points importants sur les résultats des élections iraniennes ; La participation d'une part, et les indications de cette participation d'autre part. L'interprétation de cette participation est soumise à de multiples points de vue.

Il y a une lutte entre les clercs intransigeants et les clercs moins radicaux (réformistes) en Iran. Cela peut expliquer la forte participation des électeurs aux dernières élections, ce qui représente environ 60% selon les statistiques officielles.

Dire qu'il y a un conflit entre la Révolution et l'Etat a besoin d'une analyse approfondie. L'Etat iranien, qui a émergé depuis la révolution de Khomeiny en 1979, est dépendant des mollahs et leur est loyal, et il n'y a pas d'autre État parallèle en Iran. Il est inutile de dire que l'Etat iranien d’avant la révolution ou l'État de ShahenShah essaye en quelque sorte de prouver son existence.

Ils disent qu'un conflit existe entre l'État et la Révolution, et je dis « Quel État ? » Après quatre décennies, la Révolution iranienne est profondément enracinée dans toutes les institutions gouvernementales, ce qui rend la question de son conflit avec l'État sembler étrange.

L'idéologie révolutionnaire iranienne est différente de celle des anciens États communistes et il est difficile de trouver un terrain d'entente entre l'Iran et d'autres modèles révolutionnaires historiques.

Rouhani est un clerc du degré de Hojjat al-Islam, il est fidèle au régime iranien et à la Révolution. Le désaccord entre l'homme et les dirigeants de la Garde révolutionnaire est tactique plutôt que stratégique. Les déclarations et critiques publiées reflètent la divergence des plans pour atteindre les objectifs révolutionnaires de l'Iran.

La différence politique en Iran est une opportunité pour les mollahs de mettre en œuvre la stratégie de jeu de rôle vis-à-vis des pays du monde.

La Garde révolutionnaire sert parfois les mollahs lorsque ses dirigeants extrémistes lancent des déclarations contre d'autres pays - souvent pour véhiculer certains messages et menacer ces pays. Les politiciens émergent souvent pour exprimer des positions plus douces que celles exprimées par les dirigeants de la Garde révolutionnaire.

Cette « pièce théâtrale » a été jouée plusieurs fois au cours des dernières années. Nous constatons souvent que le président Rouhani parle d'une relation alléguée avec les pays du CCG, la nécessité d'assurer la sécurité et la stabilité régionales et la non-ingérence dans les affaires d'autres pays, alors que cela est précédé de déclarations revendiquant la propriété d’États tout entiers. Nous trouvons également des mollahs qui sont fiers d'occuper quatre capitales arabes, sans aucune déclaration officielle iranienne qui corrige ces excès politiques et déclare qu'il y a un Etat iranien et non une Révolution. Il existe des groupes et des factions qui ont la même position idéologique, alors qu'ils varient selon leurs intérêts, leurs caractères et leurs fonctions.

Le jeu politique en Iran est entre les mains du chef suprême, qui représente l'autorité suprême dans la hiérarchie du régime théocratique iranien. Le Chef suprême déclenche parfois la voix du militantisme et donne parfois la possibilité aux modérés de s’exprimer. La différence ici est déterminée selon l'intérêt du système révolutionnaire et son avenir, et non les intérêts de tel ou tel groupe.

La victoire de Rouhani est un message visant à atténuer les pressions régionales et internationales sur le régime iranien. Si le le Chef suprême ne voulait pas Rouhani dans un deuxième mandat, il n’aurait pas hésité à falsifier ces élections comme il l'a fait avec Ahmadinejad. D'autres déclarations sont juste une propagande du régime à propos de la démocratie en Iran.

Le Chef suprême a donné le feu vert à l'accord nucléaire avec l'Occident. Il a critiqué plus tard cet accord, en donnant l'impression à certains que c'était contre sa volonté. Le Chef suprême essayait de convaincre l'Occident de sa position pour faire pression pour d'autres gains et une mise en œuvre intégrale des termes de cet accord. Les observateurs des affaires iraniennes sont pleinement conscients que le président Rouhani n'a pas signé cet accord contre la volonté du Chef suprême.

Nous devons comprendre les relations au sein du régime iranien afin de comprendre ce qui se passe dans les coulisses et ce qui est émis par les mollahs à diverses occasions.

Depuis 1979, l'Iran n'a pas atteint le stade de l'Etat et est toujours captif de l'idée de la Révolution. La recherche et les discussions sur les deux concepts ont disparu depuis des années. Après que les choses ont été stabilisées en faveur de la Révolution, il n'y a aucun signe d'entrer dans la phase de l'Etat.


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13 réactions à cet article    


  • MagicBuster 8 juin 2017 11:10

    On s’en fou carrément de ce qui se passe en Iran ; ainsi que les avis et commentaires de bédouins.

    On a déjà assez de muzz en France pour se préoccuper de ceux des autres pays.
    Si l’Iran vous préoccupe, n’hésitez pas à y aller.


    • baleti baleti 8 juin 2017 21:47

      @MagicBuster


      «  »On s’en fou carrément de ce qui se passe en Iran,ET ..........«  »

      C’est seulement pour ça qu’il y a autant de muzz en france et .........

    • alterleon alterleon 8 juin 2017 11:31

      Un article d’un musulman sunnite sur les musulmans chiites est à prendre avec autant de pincette qu’un article d’un chrétien protestant irlandais sur les chrétiens catholiques...


      • AmonBra QAmonBra 8 juin 2017 12:43

        Question @u wahhabite de service :


        Quel est le point commun le plus flagrant et le plus récurrent (quasi obsessionnel) chez un wahhabite, un $ioniste et/ou un terroriste (engeance de votre choix) ?. . . 

        • Alpo47 Alpo47 8 juin 2017 13:31

          @ l’auteur

          Etes vous conscient que personne ici ne prête le moindre crédit à vos textes, votre propagande ? S’ils passent sur Agoravox, c’est uniquement parce que le site cherche à créer des polémiques pour « faire du buzz ».

          Sinon, des élections libres et pluralistes dans l’islam wahhabite du Golfe, c’est pour quand ?


          • njama njama 8 juin 2017 15:38

            Télérama : En Europe, on entend souvent dire que l’Islam est un frein à l’évolution des sociétés arabes à cause de l’absence de séparation entre le spirituel et le temporel.

            Georges Corm : C’est incohérent. Dans le monde musulman, le pouvoir a toujours été de nature civile et il n’a jamais existé l’équivalent d’une institution religieuse de la puissance de l’Eglise romaine. Les oulémas (docteurs de la foi) n’ont jamais gouverné nulle part. Même en Arabie saoudite, pays qui est le plus proche d’un état théocratique, la famille des Séoud incarne un pouvoir civil.

            Télérama : Et l’Iran ?

            Georges Corm : En Iran non plus on ne peut pas parler stricto sensu, de théocratie ; vous avez quand même un équilibre des pouvoirs entre le Guide Suprême et le Conseil des gardiens de la foi d’un côté, et le président de la République et son gouvernement de l’autre. De plus , la théorie de Khomeyni sur la nécessaire « tutelle » des religieux est une innovation totale, très contestée par certains des grands penseurs religieux chiites. Non, le problème, en Islam, ce n’est pas la séparation du spirituel et du temporel. On projette sur les sociétés musulmanes une problématique propre à l’histoire de l’Europe.

            source : Georges Corm * tord le cou au « choc des civilisations »

            extrait d’une interview de l’intellectuel libanais Georges Corm réalisée par Thierry Leclère Novembre 2005

            * homme politique, consultant économique et financier international et juriste libanais, ancien ministre des finances de la république libanaise ICI


            • njama njama 8 juin 2017 15:44

              Le régime iranien actuel est-il plus autocrate que celui du Shah qu’il a remplacé ?

              Rien n’est moins sûr ...
              est-il plus autocrate que les différentes monarchies du Golfe ? que la monarchie au Maroc ?
              Rien n’est moins sûr ...


              • njama njama 8 juin 2017 16:04

                La dichotomie n’est pas État contre révolution. L’opposition entre l’Arabie Saoudite et satellites émirats sunnites, et l’Iran, tient moins dans l’opposition doctrinale séculaire religieuse entre sunnites et chiites dont l’islam s’est accommodé que dans la vision d’un islam politique (islamisme) différent, c’est à dire entre celui des frères musulmans et celui wahhabite.

                Le Shah avait des opposants politiques qui cherchaient à le renverser, d’un côté l’OMPI (Organisation des moudjahiddines du peuple iranien) présentée comme « islamo-marxistes » (classés terroristes par les US maccarthystes ) et de l’autre des « islamistes » (pur sucre) qui s’inspiraient de l’ayatollah Khomeini, qui lui même était héritier spirituel de  Navvab Safavi (1924 - 1955) fondateur du mouvement Fadayan-e Eslam (les Fedayin de l’Islam), responsable de plusieurs assassinats politiques, condamné à mort et exécuté le 25 décembre 1955.

                En 1954 il se rend au Caire à l’invitation de Sayyid Qutb, théoricien du Jihad armé et prédicateur des Frères musulmans égyptiens. Safavi a lu tous ses livres et ils partagent de nombreuses idées dont celle de réislamiser leurs sociétés. La tendance dans les sociétés moyen-orientales était alors au nationalisme et au sécularisme. À la fin de ce séjour Safavi et Qutb fusionnent leurs organisations et désormais en Iran les Fedayin de l’Islam seront appelés Ikhuan al-Muslimin (les Frères musulmans).

                "Son organisation des Fadayan-e Eslam, devenue Ikhuan al-Muslimin, lui survivra et prendra pour guide l’ayatollah Khomeini. Cela donnera une légitimité religieuse traditionnelle au mouvement, tandis que les disciples de Safavi apporteront à Khomeini tout le bagage doctrinal de la Confrérie égyptienne, au premier rang duquel les écrits et thèses de Sayyid Qutb [3]."

                (source Wikipedia Navvab Safavi)


                • baleti baleti 8 juin 2017 21:55

                  L’auteur


                  Tu devrais avoir honte, de raconter ces conneries

                  Tu jeûnait, quand tu as accumuler se tas de mensonges, pour défendre les vrais hypocrite ?

                  Ton salaire et métier de troll, ne sont qu’une escroquerie intellectuel 
                  Le mal acquis ne profite jamais, (le haram va au haram)



                  • baleti baleti 8 juin 2017 22:51

                    @covadonga*722


                    Il sais qu’il n’est pas la bienvenue, il profite de sont droit de parole (liberté d’expression) pour bourrer le crâne des naif.

                    Le faite qu’il ne réponde jamais au commentaire de ses articles, en dit long sur son but.

                    L’insulter ne lui fera ni chaux ni froid, il a surement l’habitude, avec se genre de position politique, le mettre au pied de ses responsabilités en tant qu’humain (musulman dans notre cas), pourrai l’aider a se regarder de plus près en se mois de ramadan

                    Te définir comme kouffar, je laisse le soin a plus érudite que moi, de prendre cette responsabilité.
                    L’honnêteté et la malhonnêteté, intellectuel surtout, qui est le seul critère qui différencie les homme.Etre bête, naïf, endoctriner, ect.... n’a jamais été un problème prédominant.
                    Savais tu qu’il est moins grave de manger du porc, que dire des mensonges, chez les musulman ?

                  • anaphore anaphore 9 juin 2017 00:09

                    Les sunnites ont dévoyé l’Islam... Ils reprochent aux chiites d’être restés orthodoxes.

                    Ils vont bientôt s’éclater la gueule, avec US interposés.

                    le monde va retentir pendant 10 ans de leur guerre de religion .... et quand la poussière se lèvera des champ de batailles, l’Islam aura encore perdu la guerre *

                    Allah Akbar : !


                    • baleti baleti 9 juin 2017 04:12

                      @anaphore


                      Tant qu’il reste du pétrole, les musulman se fondront pas sur la gueule
                      Armer les musulmans pour qu’il se foutent sur la gueule, c’est prendre le risque que ses armes, servent a renverser leur dirigent, hypocrite a la solde du capital.

                    • François 12 juin 2017 17:06

                      L’Iran est le seul pays dans la région où des tentatives de réforme sont lancées par ses dirigeants. Il est vrai que ce pays n’est pas encore une vraie démocratie malgré les élections qui sont organisées tous les 4 ans, en même temps il faut reconnaître les progrès réalisés par l’Iran alors que les autres peuples de la région ont soif de liberté et des droits de l’homme. 

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