@QAmonBra
La Bible était une tradition orale avant d’être mis sur le papier au 7ème siècle avant J.C.
Répéter un traité de théologie le soir à la veillée est quasiment impossible. Les récits sont le support du traité, mais n’en sont pas la partie la plus importante. De plus, la Bible, contrairement au Coran est un ensemble de témoignages humains et en possède les faiblesses.
Et le plus important dans la Bible, ce n’est pas le récit sur les pharaons, c’est la description de la miséricorde de Dieu qui transparait dès les premières pages du livre de la Genèse et que les Musulmans n’ont jamais été capable de voir (le nom de Dieu correspondant dans le Coran n’a en aucun cas la portée de cette miséricorde). Des archéologues Juifs se sont permis de critiquer les récits de la Bible (lisez « La Bible dévoilée » d’Israël Finkelstein et Neil-Asher Silberman) et cela ne pose de problèmes à personne. Le site que vous me citez n’a d’intérêt que dans la logique musulmane, mais est une non information pour les autres. Nous n’en savons rien et alors ?
Le travail du père Gallez est d’une autre tenue scientifique et ce n’est pas parce qu’il est religieux. D’ailleurs, il n’est pas dominicain. Attaquer une personne sur ce qu’elle est plutôt que ce qu’elle dit est une tactique bien connue de la dialectique et qui sent plutôt mauvais car elle évite de parler du fond. Il n’y a aucune opposition entre la science et la religion dans le christianisme et nous avons l’habitude de faire l’exégèse scientifique de la Bible depuis des siècles sans que cela cause de l’émoi parce que l’essentiel est ailleurs.
En fait, les Chrétiens prie un Dieu qui se révèle, donc l’écrit n’est qu’un des moyens qui nous permet de comprendre ce que nous voyons. Les rencontres entre les Chrétiens et le Christ sont très courantes et une bonne partie des Chrétiens a déjà vécu une telle rencontre. Je peux moi-même en témoigner. Si vous confisquez toutes les Bibles, nous pourrons toujours en recréer une nouvelle avec les témoignages contemporains.
Les premiers Chrétiens étaient effectivement des Juifs avant leur rencontre avec le Christ. Et alors ? D’autres étaient des païens, des zoroastriens... mais nous partageons avec les Juifs des livres d’une grande portée spirituelle. Lisez les Psaumes par exemple. Et nous ne nous contentons pas de picorer ce qui nous intéresse car ce serait d’une très grande malhonnêteté intellectuelle.
Contrairement à une croyance musulmane, Paul de Tarse n’est pas le créateur du christianisme. Il suffit de lire ses lettres pour comprendre la différence entre ces écrits et les Evangiles. Ces lettres s’adressent à des communautés déjà chrétiennes qui connaissaient l’Evangile. Il se contente de commenter l’enseignement de Jésus en relation avec la vie de ces communautés. C’est le travail d’un évêque d’aujourd’hui et rien de plus.
A propos de juifs en dissidence, il y avait à cette époque une multitude de communauté juives séparées du mouvement rabbanite qui a donné le judaïsme contemporain. Les écrits inter-testamentaires témoignent de ce foisonnement. Parmi ces communauté, il y en a une qui semble née à la fin du premier siècle dont la foi ressemble furieusement à l’Islam et que nous appelons aujourd’hui les Judéonazaréens. Une parenté ? En tout cas c’est la thèse du père Gallez et c’est rudement bien argumenté dans les 2000 pages de sa thèse que j’ai lue. S vous voulez contester, il y a du travail.