Le Coran est fait pour être récité psalmodié, QRA,lire ou réciter, ce qui se fait en un mois pour ceux qui sont pieux, selon des subdivisions journalières. Ce n’est pas que l’on ne puisse pas réfléchir (fakara) ou méditer (3qala le 3 désigne une lettre qui n"existe pas en français, difficile à prononcer, il faut racler le fond de la gorge) .Mais il est un dhikr (dhakara), rappel, c’est à dire comme les mantras du Védas ou les versets directement inspirés de la Bible, il a une fonction opérative par le son, certains versets ou noms divins sont aussi des adhkâr, pluriel de dhikr. Le dhikr qui est aussi un des noms que le Coran s’attribue à lui même, rappel peut faire penser au souvenir platonicien, il faut se rappeler les vérités essentielles.
Donc la longueur du texte correspond à la possibilité de le réciter en un temps assez court, la Bible n’a pas cette fonction. On ne peut dissocier un texte de l’usage qui en est fait, la Bible n’est pas utilisée de la même manière, l’usage qui en est fait , cet usage s’est imposé en même temps que la révélation.
Le passage au sens spirituel peut se faire d’une manière générale dans les textes sacrés par la réflexion travail de l’intellect individuel ou par la méditation dans laquelle l’intellect individuel est suspendu, car chaque sens a un rapport direct avec l’intellect supra individuel, le son donc au sens de dhikr ou de mantra dans l’hindouisme a une fonction opérative directe à partir du moment où le texte est révélé et non une traduction humaine.
Quelques notions propres au Coran il me semble :
-l’idée que chaque peuple a une révélation particulière avec un prophète qui est le transmetteur dans cette langue, on trouve cette idée ailleurs mais elle est exprimée souvent et clairement dans le Coran, il ne faut donc pas chercher l’originalité à tout prix, ce qui n’a pas de sens dans une perspective spirituelle. Le Coran se veut certes inimitable, mais ce défi s’adressait d’abord aux poètes arabes, qui eux aussi auraient pu être accusés de se plagier les uns les autres , car ils suivaient des modèles poétiques précis et contraignants avec une thématique limitée, cependant dans ce cadre le Coran est apparu comme une création singulière et inimitable.
-Dans une perspective ésotérique les différents prophètes participent tous du verbe mohammadien, ce qui fait que le Coran peut se lire en mode christique, mosaique etc selon le prophète dont relève tel ou tel saint en particulier.
-la mentions très fréquente des villes ou villages disparus et le conseil de méditer sur ces ruines, on peut y voir par extension l’idée de la fragilité des civilisations.
Enfin ce débat n’est pas nouveau il y en a des pages et des pages sur les forums interreligieux, doit on pour autant vous taxer de plagiaire, ou doit on admettre que votre travail est original ?