@CN46400
L’Etat n’a jamais existé avant la révolution.
Les églises ont toujours été financées par les paroissiens, même si parfois une aide des plus riches a été déterminante. Mais comment distinguer si un financement par un fermier général est du financement public et privé ? Comment distinguer si un financement royal était public ou privé ? C’est bien à ce niveau que la confusion est totale. Toujours est-il que les biens de l’Eglise appartenaient à tous, à commencer par les plus pauvres qui ont participé dans leur mesure au financement. L’église de ma paroisse a été construite au XIIème siècle par le monastère de Saint-Germain des Prés qui possédait les bois et une partie des terres alentour. Il est exact que les monastères et les évêchés s’étaient constitué un énorme patrimoine. Ce patrimoine était en concurrence avec celui du Roi et non de l’Etat qui ne possédait rien et n’avait aucun rôle, mais au moins l’exploitation de ces terres ne servait pas au financement de la guerre. Il était utilisé pour le bien de la communauté à la place d’un Etat qui n’existait pas. Quand aux hôpitaux et aux écoles, si les Chrétiens se sont emparés du créneau, c’est à cause de la carence de l’Etat. Il ont été les premiers à penser que l’éducation et la santé étaient dus à tout le monde.
Ce patrimoine a de tous temps été convoité. On peut ainsi citer les postes réservés d’évêques et de prieurs qui permettaient à des personnes de la noblesse de s’enrichir sur les biens de l’Eglise.
Lorsque l’Etat a été créé à la révolution, il a bien fallu assurer son fonctionnement. Le roi n’ayant plus grand chose, il a fallu chercher ailleurs.
Si l’Etat a confisqué les églises, les monastères, les hôpitaux et les Ecoles, c’est d’abord pour s’emparer des richesses qui assuraient leur financement et si l’Etat a décidé de reprendre également l’entretien de ces biens en 1905, c’est en reconnaissance de la spoliation des biens de l’Eglise, l’Etat n’avait pas les moyens de payer l’Eglise pour ces nationalisations. Il l’a pourtant bien fait en 1981 lorsque les entreprises dites stratégiques on été nationalisées. Je me souviens d’un Marcel Dassault hilare à l’Assemblée Nationale lorsqu’a été discuté la loi de nationalisation d’une partie de ses biens, ce qui nous montre que l’Etat peut être généreux.