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Commentaire de Étirév

sur Le contentieux entre christianisme et islam


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Étirév 28 avril 2018 17:45
Le contentieux qui règne entre le Christianisme et l’Islam est le même que celui qui existe entre toutes les religions séculaires depuis que LA RELIGION a disparu, car l’évolution religieuse a eu deux grandes phases bien tranchées : La Religion naturelle et les Religions surnaturelles.
Aussi, il règne parmi les hommes un formidable malentendu qui entretient la discorde entre eux et qui provient de ce que, aujourd’hui, la vérité a deux faces.
Vue d’un côté elle est grande, simple ; de l’autre elle est défigurée, altérée, méconnaissable : c’est la tradition.
Et, cependant, tous partent du même point de départ et vont vers le même but et la querelle qui les divise ne réside que dans les mots.
L’histoire des religions s’explique par deux éléments psychologiques : l’amour et la haine, la soumission et la révolte, l’humilité et l’orgueil.
Le consentement et les dissentiments de l’homme expliquent la diversité des dogmes. Il consent à croire la Vérité ou il la nie, la discute et la remplace. Alors apparaît l’Erreur avec toutes les oppressions qui l’imposent.
C’est par le consentement que se forme l’orthodoxie, qui a pour point d’appui l’autorité.
Il y a entre toutes les orthodoxies de la Terre une somme de dogmes communs qui représentent la Religion naturelle primitive, un résidu des croyances qui ont subi des déviations locales.
Mais, comme ces altérations sont différentes chez les différents peuples, ce sont justement elles qui sont les causes de luttes, de guerres, de persécutions ; le fonds primitif disparaît, on ne le discute pas, on ne le comprend plus. Si on le connaissait, on verrait que tous les peuples ont le même fonds commun de croyances, puisque tous ont commencé par adorer le même principe divin, tous lui ont rendu un culte qui n’a pas beaucoup varié d’un endroit à l’autre. Les doctrines naissent les unes des autres, mais d’abord elles ne sont toutes qu’une seule doctrine.
Ce sont les diverses formes dissidentes qui, pour les hommes, sont devenues « l’orthodoxie ».
A mesure que la doctrine fondamentale se revêt de formules conventionnelles qui la dévient du sens primitif, sous prétexte de la rendre plus conforme aux conditions nouvelles ou locales, c’est-à-dire aux intérêts masculins des prêtres, une réaction se produit, la contradiction naît, c’est-à-dire l’effort pour renverser l’interprétation nouvelle et ramener l’idée à son origine, et ce n’est que sous l’oppression que la pensée s’éteint, s’arrête, hésite, du reste pour reprendre son élan aussitôt que la liberté renaît.
La chute des orthodoxies masculines (les religions surnaturelles), n’intéresse pas la Religion naturelle. Bien plus, cette chute la dégage des obstacles qui l’obstruent et l’étouffent. Le dogme de l’homme, du Prêtre, est une force oppressive qui impose l’erreur.
Nous qui venons à la fin des temps, nous avons sous les yeux la multitude innombrable de débris dont l’histoire est jonchée : débris de livres, débris de monuments, de traditions, de langues, de rites et d’institutions. Notre tâche est d’en comprendre la signification morale et d’en extraire la Science des Religions qui n’a pas été faite jusqu’ici .
Et c’est cela qui remettra la paix dans le monde, car c’est autour du mot Religion que toutes les passions humaines se sont déchaînées. Les discussions, les luttes, les guerres ont, presque toutes, été provoquées par un mot dont, aujourd’hui, on ne comprend plus la signification.
Cordialement

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