@Decouz
Les deux langues ont bien sûr des structures différentes, mais aussi des points communs. En particulier les structures de consonnes de mots sont sensiblement proches, ce qui fait qu’en faisant abstraction des voyelles, le syriaque et l’araméen peuvent nous aider à trouver le sens original des mots. En fait l’écriture arabe primitive que l’on trouve sur les codex à notre disposition ont un alphabet de 16 lettres comme l’araméen et le syriaque et ne dispose pas de voyellisation. Donc à partir d’un mot unique dans cette écriture (rasm), on peut trouver jusqu’à une trentaine de sens différents et les langues araméenne et syriaque peuvent grandement aider au déchiffrage.
Le choix des voyelles par les scribes abbassides de Bagdad est largement un choix politique et dans certains cas, la modification du sens est restée bien visible. C’est ce travail de reconstitution qu’à fait Leïla Qadr dans sa thèse de doctorat (Les trois visages du Coran).
De plus il a été déterminé qu’un tiers environ du Coran utilise des mots d’origine araméenne et non arabe. Il est clair aujourd’hui que la langue utilisée dans le Coran provient du nord de la Syrie et non du sud de l’Arabie où se trouve La Mecque. Il est d’ailleurs très probable que Muḥammad soit né à Khân el-Qurashiyé à 30 km au N-E de Lataquié, donc à la frontière turco-syrienne actuelle et dont le nom rappelle le nom de la tribu d’où Muḥammad est originaire.
« la grammaire de la langue qui aurait servi à inspirer l’arabe coranique a été codifiée après la codification des grammairiens arabes »
Mais comment lors expliquer ce qui semble être des fautes de grammaire dans le Coran actuel ?