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Commentaire de Étirév

sur Un extrait de l'Odyssée : une scène familière au bord de l'eau...


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Étirév 6 octobre 2018 13:44

« Au bord d’un fleuve, ce sont les femmes qui foulent le linge dans des bassins, puis elles l’étendent sur la grève.
Elles en profitent aussi pour se laver elles-mêmes et oindre leur corps d’huile...
 »
Les travaux ménagers, l’entretien de la beauté... n’oublions pas que la Femme antique avait également des activités intellectuelles.
Cela me permet de rebondir sur le personnage d’Homère, sa personnalité surtout car finalement on ne sait pas grand chose sur « lui ».
Homère est un de ces auteurs sur lesquels les historiens ne nous donnent que des renseignements vagues, ce qui peut sembler étrange, étant donné l’exagération avec laquelle ils chantent les louanges des hommes.
Le voile jeté sur cette grande personnalité a amené Vico, au XVIIIème siècle, à considérer Homère comme un mythe ; ce à quoi Fabre d’Olivet répond (La Langue Hébraïque restituée, T. 1, Introduction, p. XXVI.) : «  On a dit qu’Homère était un être fantastique, comme si l’existence de l’Iliade et de l’Odyssée, ces chefs-d’œuvre de la pensée, n’attestaient pas l’existence de leur auteur ! Il faut être bien peu poète et savoir bien mal ce que c’est que l’ordonnance et le plan d’une œuvre épique pour penser qu’une troupe de rapsodes, se succédant les uns aux autres, puisse jamais arriver à l’unité majestueuse de l’Iliade ».
Cette façon d’attribuer l’œuvre de cet auteur à plusieurs poètes, l’insistance mise à cacher sa personnalité, tout cela ajouté à d’autres faits, surtout l’altération de l’œuvre, a donné à penser que cet auteur mystérieux, si bien caché par l’histoire, était une femme, et c’est ce qui explique pourquoi l’existence d’Homère a été donnée comme incertaine à l’époque où les hommes s’appliquaient à détruire les œuvres féminines et à effacer leur nom de l’histoire.
Le nom d’Hemœra masculinisé est devenu Homère. Fabre d’Olivet nous apprend ceci :
« Le nom d’Homère n’est pas grec d’origine et n’a point signifié, comme on l’a dit, aveugle. La lettre initiale O n’est point une négation, mais un article (ho) ajouté au mot phénicien mœra, qui signifie au propre un foyer de lumière et au figuré un Maître, un Docteur  » (Vers dorés, p. 73).
Mais le mot mœra est féminin, et c’est l’article féminin he (la) qui le précédait. Ce nom alors était Hemœra.
Il est facile de comprendre comment le nom fut altéré : en voulant le masculiniser, on remplaça l’article féminin He par l’article masculin Ho, et Hemœra devint alors Homeros. Ce fut tout simplement un changement de genre pour consacrer un changement de sexe. Donc, c’est par antithèse que de mœra, lumière, voyance, on fait d’Homère un aveugle.
Hemœra est une Déesse dont le nom et l’histoire remplissaient l’Europe, qui joua un grand rôle en Grèce et particulièrement dans l’ancienne Achaïe.
Hemœra signifie la lumière, et il semble bien que Diane, dont le nom signifie aussi le jour, soit la même Déesse dont le nom serait exprimé dans une autre langue (Diane vient de Dia, qui signifie jour, lumière, et ana, ancien).
Mais ces surnoms sont ajoutés à un nom réel qui devait être Europe, lequel nous a été conservé dans les Mystères de la Grèce et dans la mythologie des Prêtres. Dans de nombreuses inscriptions trouvées sur les bords de la Méditerranée, les Prêtresses sont appelées Mœres, d’où le mot Mère. Hemœra c’est la mère spirituelle.
Par toute la Gaule, on trouve des inscriptions portant Deabus Mœrabus (Déesses Mères) ou bien Deœ Mœrœ (Encycl. méthod.).

Dans la langue celtique, le mot Mère se dit Ma. (Ce mot répété a fait Mama.) Il a servi de racine au mot Mère dans toutes les langues (Matri, Mater, etc). On s’est étonné que le mot français Mère n’ait pas la même racine ; c’est qu’il a une autre origine : il signifie Mère spirituelle. Il y a donc en français deux mots pour désigner la même personne : Maman et Mère.
Les prêtresses d’Hemœra sont « celles qui regardent » (les astronomes). Du temps de Strabon, on voyait à Dianeum, en face des Baléares, le célèbre observatoire appelé Hemeroscope, tour pyramidale servant, selon la science de ces anciens peuples, à déterminer l’instant précis de l’arrivée du soleil aux tropiques (Odyssée).
C’est la Déesse Hemœra qui écrivit les poèmes dits homériques, qui sont considérés comme les livres saints de la Grèce. On les faisait remonter à la Divinité, donc à la Femme Divine, comme les livres sacrés de toutes les autres nations.
Les vers de ces poèmes étaient portés de ville en ville, par des chanteurs appelés « Aèdes », qui excitaient le plus vif enthousiasme. Ces Aèdes, appelés aussi « Hémœrides », faisaient la plus active propagande des vers de l’Iliade, ce qui prouve qu’ils prenaient une grande part dans la lutte, qu’ils avaient un grand intérêt dans le triomphe des idées qui y étaient exposées.
Au XVIIIème siècle, on ne croyait plus à la personnalité d’Homère. L’abbé d’Aubignac, dans ses Conjectures académiques publiées en 1715, dit qu’Homère n’a jamais existé. Dans Prolegomena ad Homerum, publié en 1795, Wolf nie également l’existence d’Homère.
En 1793, on publia L’Examen de la question si Homère a écrit ses poèmes.
Parmi les modernes, il y en a qui vont plus loin et qui osent rendre aux poèmes homériques leur véritable auteur, la Femme.
Samuel Butler (1835-1902) est de ceux-là. Il publia divers travaux sur l’Odyssée, où il émit l’idée que le véritable auteur de ces poèmes était Nausikaa elle-même.
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