L’auteur
s’interroge : « Tout d’abord,
quelles sont ces conditions préalables à l’apparition du Vivant ? »
La Vie est une force restée jusqu’ici inconnue, une
force dont on a étudié les manifestations, observé les effets, mais dont
personne encore n’a osé chercher la cause.
La science moderne, cependant, est mise en demeure de
demander à la genèse son secret, elle est mise en demeure de nous dire quelle
est cette force qui, dans le principe, a produit les êtres vivants, de nous
dire, surtout, si cette force est encore agissante. Et si la science affirme
que la création première est arrêtée, elle est mise en demeure, en nous donnant
la démonstration de cette force, de nous expliquer comment son action
génératrice s’est ralentie, pourquoi elle ne s’exerce plus.
Ceux qui se contentent de constater que les êtres
vivants ne proviennent que d’êtres semblables à eux ne font qu’affirmer un fait
actuel, un fait concernant l’état présent de la terre, (et qui est loin d’être
certain), ils ne remontent pas dans le passé. Etendre cette affirmation à tous
les âges de notre planète c’est nier tout commencement. C’est le système de
ceux dont les vues bornées font de l’état actuel de l’humanité l’image d’un
état constant, méconnaissant ainsi la grande loi de l’évolution qui régit les
mondes comme elle régit les êtres.
Mais quiconque a des vues un peu plus larges reconnait
que la vie n’est pas une manifestation nécessaire et éternelle et qu’elle a eu
un commencement sur notre planète puisque les premiers étages de sa formation
cosmologique nous montrent des couches de terrain absolument dépourvues de
débris organisés.
Ceux qui refusent ainsi, de parti pris, d’examiner ces
mystères de la Nature se donnent à eux-mêmes un certificat d’incapacité,
d’impuissance. Lorsque l’on se sent en possession d’un esprit fort pour
résoudre tous les problèmes philosophiques on ne craint pas de les aborder.
Regarder ces questions comme étrangères au domaine de
la science c’est méconnaitre son véritable rôle. Il n’existe pas de question
qu’elle puisse s’affranchir d’examiner, pas de manifestations intellectuelles
qu’elle ait le droit de dédaigner. Ce qui est étranger au domaine de la science
ce ne sont pas les questions relatives à la genèse naturelle puisque ces
questions, au contraire, lui appartiennent tout entières, ce sont celles qu’une
philosophie malsaine a répandues dans le monde et qui servent encore de guide à
ceux qui refusent d’accorder à la science l’émancipation sans laquelle elle ne
peut vivre.
Examinons
donc comment la vie a commencé,
comment s’est accomplie, à un moment donné de l’existence de notre planète, la
formation naturelle d’êtres qui n’avaient pas été engendrés par des parents
semblables à eux.
Cordialement.