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Commentaire de Nick Corey

sur La pensée libertarienne (1) : définitions et périmètre d'influence


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Nick Corey 9 novembre 2018 00:47

@CinéPhil
Aux orientations de votre propos, il me semble que êtes libertarien  et, au ton vif, avec emphase et onomatopée, encore jeune  et si vous avez apprécié le début, c’est que, peut-on croire, vous êtes globalement d’accord sur ma définition générale. C’est le plus important pour moi.

Sur les libertariens de gauche :
Le sens de mon propos introductif n’est pas de juger s’ils ont raison de s’appeler ainsi. Étant donné qu’ils utilisent la sémantique, et une partie de l’idéologie libertarienne courante, il paraît honnête de faire une phrase sur eux. Mais il est vrai que la contradiction est particulièrement insoutenable. J’en dis un mot dans l’article sur le travail.

Sur le reste, d’un point de vue général :
Il semble que vous n’ayez pas compris le sens de l’article. Mon but est de traiter de l’idéologie libertarienne, non des résultats précis des gouvernements. Le chiffre que vous citez  d’ailleurs c’est 56,4%, et vous avez arrondi au chiffre supérieur...  montre surtout qu’il est plus difficile d’appliquer Madsen Pirie en France que dans les pays de culture protestante. C’est une question d’anthropologie, pas d’un chiffre qui englobe tout et nawak.
Les mesures trop libérales provoquent des mécontentements suffisants pour rendre le pouvoir complètement instable, qui se retrouve bloqué, et, incapable de baisser les impôts sur les sociétés, est même obligé de taxer encore plus pour tenir le remboursement de sa dette (le carburant tout récemment). Mais alors, personne n’investit en France, et il faut bien maintenir le niveau de vie des gens si on veut pas que ça vire à l’émeute. Alors l’État paye à la place des gens (y a pas loin d’un tiers de la dépense publique qui sert directement à la consommation).
Il est très probable, par ailleurs, que si le pays n’était pas obligé de se conformer à la règle d’or sur la dette, ou s’il était maître de sa monnaie (et dévaluait), il pourrait entreprendre des réformes beaucoup plus radicalement libérales. Notamment des baisses d’impôts conséquentes.
Après, il faut le dire, les chefs d’État en France sont de plus en plus incompétents  voire pire.

Sur le chef de l’État actuel :
McRon vante l’individualisme, le désir d’être milliardaire, la liberté économique, la diminution du rôle de l’État (je vous invite à voir ce que le site de l’Ifrap dit sur McRon). Candidat, il promettait de baisser les impôts, etc. Tous ses discours sont Hayekiens, il y a des emprunts à Thatcher (les cars Macron, c’est un plagiat des cars Thatcher...). Il est copain avec De Villiers (qui est un Tocquevillien-Hayekien, tout ce qu’il y a de plus minarchiste). Ses stratégies politiques sont complètement pompées sur la Micropolitique de Madsen Pirie. McRon est un minarchiste  j’ai envie de dire : à l’ancienne. Je lui soupçonne une sympathie secrète pour Pinochet.

Sur les socialistes :
La fondation St-Simon, le tournant de la rigueur en 1986, la conversion à l’économie de marché... À la fin de Jospin, y a eu toute une série de coming-out libéraux au PS, pour faire comme en Amérique, où les démocrates se disaient libéraux. Mais quand on a expliqué un peu mieux au public français ce que ça voulait dire, le mot est redevenu taboo à gauche. Simplement, l’idéologie n’a pas changé. C’est pour quoi les programmes et les politiques des socialistes sont toujours complètement incohérents.
Mais la médiocrité politique n’empêche pas une adhésion sincère. Le capitalisme de connivence, comme l’appelle Rand, est une maladie plus qu’un vrai choix idéologique...

Sur la sociale-démocratie :
Ce n’est pas une idéologie, c’est une pratique libérale à fort taux de charité (en adéquation avec l’origine protestante du libéralisme). L’expression désigne avant tout les socialistes allemands dans le style Schröder, qui se disait d’ailleurs, comme Hollandia, social-libéral.

Sur l’économie collectiviste.
Je vous renverrai bien la balle de l’éclat de rire. Tant qu’une élite décide de tout, il n’y a pas d’économie, ni de politique collectiviste, puisque le collectivisme sous-entend des formes de démocratie directe, et non simplement représentatives, y compris dans les entreprises.
Aussi, dans les domaines législatif et juridique, le droit de la propriété privée est favorisé sur la plupart des droits dits de charité (logement, accès aux infrastructures, à l’éducation, à la santé), que ce soit par les jurisprudences, ou les directives européennes. Ce qui n’était pas le cas dans les années 90.


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