@Eric F
Bien entendu qu’il y a une tradition commune puisque ceux qui ont écrit les Evangiles ont été témoins des mêmes événements. Mais ils se sont séparés avant d’écrire ces Evangiles et une falsification n’aurait pas pu se répandre sur les quatre Evangiles alors que les Évangélistes étaient séparés. Le temps très court entre les événements décrits et leur mise par écrit fait que la plupart des témoins étaient encore vivants. Une falsification ne serait pas passée inaperçu, d’autant plus que les Evangiles ont été enseigné oralement dans plusieurs langues dès le début. Propager une falsification dans ces conditions relève de l’exploit. De plus, ces Evangiles ne sont pas écrits sans contexte. Le nom des personnes présentes est connu, donc les auteurs ne se sont pas protégé d’une vérification, alors que cela aurait dû être leur premier réflexe en cas de falsification.
Le texte des Evangiles contient des faits historiques dont la vraisemblance ne peut être mis en doute et des faits qui concernent la foi que personne ne peut vous obliger à croire. Les auteurs des quatre Evangiles connaissaient parfaitement le contexte contemporain de Jésus et n’ont pas fait d’erreur. C’est bien sur cette deuxième partie que les oppositions contemporaines des apôtres se sont concentrées, validant par là le contenu historique qu’ils ne contestent pas.
Même si l’Evangile de Thomas contient des éléments qui sont contenus dans les Evangiles synoptique, cela ne rend pas cet Evangile authentique. Un siècle et demi après la résurrection, le contenu des Evangiles était diffusé et connu dans tout l’empire romain, il est donc très facile pour un faussaire d’ajouter des éléments connus pour endormir son lecteur. Le fait même que beaucoup d’Hébreux n’ont pas reconnu dans le Christ le Messie qu’il attendaient a multiplié les vocations de Messie et ils ont été nombreux, comme par exemple le maître de justice des Esséniens ou Shimon bar Kokhba, à s’attribuer ce titre. L’absence de témoins vivants au 2ème siècle et la faible diffusion des livres fait que le mensonge est assez facile à propager. Tous les Evangiles apocryphes citent un auteur connu de la tradition, mais en fait, les véritables auteurs ont du mal à masquer leur méconnaissance du contexte réel. Attribuer un livre à un auteur connu en augmente le tirage. Ecrire un livre aujourd’hui en l’attribuant à Victor Hugo devrait vous ouvrir les grands éditeurs, si vous arrivez à convaincre. Malheureusement, Victor Hugo a laissé tellement de traces que vous auriez du mal à prouver l’authenticité. C’était tout de même plus facile au 2ème siècle. Aujourd’hui la vraisemblance des Evangiles apocryphes est scrutée par les historiens et les philologues et le résultat est sans appel. Croyez donc en l’Evangile de Thomas si cela vous chante, mais vous ne ferez pas de disciples car le doute se nourrit des erreurs historiques contenues dans ce livre.
Vous ne pouvez pas authentifier le livre juste parce qu’il correspond mieux à vos convictions profondes. C’est ce que nous appelons un raisonnement en boucle et ce n’est pas scientifiquement valide.