Un
docteur en histoire ose écrire : « Nous pensons surtout que si l’Eglise subit autant d’attaques, ce n’est
pas en raison du nombre de ses fidèles mais parce qu’Elle détient la vérité religieuse. Devant l’importance
et l’immensité de la tâche, il convient de vraiment mesurer la charge qui pèse
sur les épaules d’un homme à la tête d’une institution vieille de 2000 ans. »
Il
est temps de remettre les pendules à l’heure, et de rectifier l’histoire
mensongère qu’on nous a enseignée à ce sujet et à mettre en évidence le plus
terrible des cataclysmes moraux que l’humanité ait subis, la plus grande des
révolutions qui, par une antithèse qui est frappante, s’appelle « une religion
», alors que son œuvre a été l’effondrement de « LA RELIGION ». C’est ICI.
Deux
mots sur les papes, ces « saints » Pères :
C’est
avec Leon le Grand (440-462) que les
Catholiques s’écartent des institutions primitives.
Dans
les anciennes religions théogoniques, il n’y avait pas « un chef », mais un
conseil, ce qu’on appela chez les Israélites le « conseil des anciens ».
Les
Juifs imitèrent d’abord ce système, que nous retrouvons dans le Sanhédrin, mais
la nature de l’homme n’est pas faite pour lui conseiller de s’effacer dans les
rangs, il veut dominer, c’est donc le plus ambitieux et le plus audacieux qui
arrive au sommet. Il en résulte, dans les institutions masculines, une lutte
incessante pour le pouvoir. C’est ce qui arriva dans l’Église. Habitués à
escalader les degrés de la hiérarchie sociale, les plus ambitieux voulurent une
suprématie ; de là un chef unique, non une assemblée consultative (ce qui
suppose de la raison, et rien n’est gênant comme la raison des autres).
Cependant,
avant d’en arriver à se donner un chef suprême, l’Église de Rome fut longtemps
gouvernée par un « conseil des anciens ».
Mais
un homme ambitieux apparut, Léon le Grand, qui visait la place de chef suprême
et fut très probablement l’auteur de la légende de saint Pierre dont on fit le
chef de la papauté, pour créer un précédent. Ce qui le fait supposer, c’est que
c’est lui qui prononça cette parole hypocrite : « Le privilège de saint
Pierre subsistera tant que subsistera sa justice. » Or saint Pierre ne vint
jamais à Rome. Quant à sa justice, nous ne l’apercevons pas dans la religion
catholique. En réalité, il n’exista pas de pape avant Léon le Grand, et c’est
lui qui fonda la papauté. C’est ce même pape qui combattit Attila.
C’est
de Grégoire le Grand (560) qu’il
faut dater la suprématie papale. Toutes les luttes éparses, toutes les petites
révoltes, toutes les tentatives d’insoumission se condensèrent sous sa
puissante volonté.
Il
résumait en lui l’état mental de son époque : caractère énergique et concentré,
comme tous ceux qui ont peur de leurs propres actes, peur de l’immensité du mal
qu’ils font ; imagination violente comme tous les candidats à la folie, sombre
comme tous les hommes tourmentés et tourmentants, sans instruction aucune,
ennemi déclaré de tout ce qui est intellectuel, de toute recherche, de toute
science, il chassa de Rome les savants, ces gêneurs, il brûla les bibliothèques
et fit détruire les derniers vestiges de l’art antique.
Ses
traits étaient durs et noirs, comme ceux des hommes méchants. Déjà fou, il
conversait avec des anges, la nuit, disait-il ; il se prosternait devant des
châsses de saints pour glorifier la sainteté de son sexe en ces hommes,
il avait toutes les superstitions, attachait à la moindre relique des vertus miraculeuses,
s’agenouillait devant les grossières images qui remplaçaient les belles statues
qu’il avait fait détruire.
Il
devint maître de Rome (la pourrie) qui tremblait sous son autorité farouche ;
riche du reste, comme tous ceux qui savent prendre ce qu’on ne leur donne pas.
Il défendait d’étudier quelque livre que ce fût, disant que le démon est dans
tous les livres ; il voulut anéantir toute manifestation de l’Esprit.
Tel
est l’homme qui posa les lignes fondamentales du nouveau culte. On lui fait
gloire de l’invention du chant grégorien, à tort, il ne fit que lui donner son
nom. Ce sont les Bénédictins qui le trouvèrent.
Nous
finirons avec le pape Léon X
(1475-1521), en rappelant que les historiens font l’impasse sur un document
troublant et fort dérangeant qui tendrait à prouver que les érudits de la
Renaissance étaient très sceptiques quant à l’authenticité des écrits ayant
présidé à la fondation de la chrétienté et de l’église catholique. Ce document
consiste en une lettre adressée par Léon X à son ami et ancien secrétaire
l’érudit cardinal Pietro Bembo, qui fréquentait Alde Manuce. Précisons que Ce texte
édifiant et surprenant fait partie des archives de la bibliothèque vaticane (Leonis
X Petri Bembi... Epistolarum familiarum ; libri VI ; Venise, 1552). Le
voici :
« Quantum nobis prodest haec fabula Christi !
»
Traduction :
« Combien cette fable du Christ nous est-elle profitable ! »
N’est-ce
pas Voltaire qui a dit que le Christianisme, c’est l’histoire du Diable ?