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Commentaire de Étirév

sur Quand on n'a que l'amour pour unique chanson...


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Étirév 18 juin 2019 15:52

« L’amour est associé d’emblée à la notion de « partage » et d’offrande. »

Pourquoi ?

En dévoilant ce qu’a été le premier culte dans la religion naturelle, nous comprendrons que ces deux manifestations qui sont restées au fond de toutes les religions, sont la représentation exacte des facultés psychiques des deux êtres humains.
La vérité est la manifestation de l’Esprit féminin ; le Culte est la manifestation des sentiments masculins.
Le premier culte, c’est l’hommage que rend l’homme à la Femme, ce sont les prévenances qu’il a pour Elle, les précautions qu’il prend pour éviter de lui déplaire, l’effort qu’il fait pour se rendre aimable, c’est-à-dire digne d’être aimé.
C’est la loi naturelle des devoirs de l’homme, dictée par sa conscience et par ses sentiments, c’est-à-dire par ce qu’il y a de plus fort dans la nature humaine.
Le culte comprend quatre manifestations principales : l’Adoration, la Prière, l’Offrande et la Communion

Le culte spontané et instinctif que les premiers hommes ont rendu à la Femme a été la plus haute expression du sentiment religieux. Sa première manifestation est l’adoration exprimée par des louanges, par des prières, manifestée par des dons, par des actes.
Le mot dévotion, resté dans les religions, vient de Dévaïté, qui vient de Dévâ. Dévotion voulait dire : « Culte pratiqué avec amour ».

Après l’adoration, le premier acte de tous les cultes, c’est la Prière.
Quelle est son origine ? À quelle Divinité l’homme s’adresse-t-il pour obtenir ce qu’il désire ?
Et d’abord qu’est-ce qu’il désire ?
La réponse est facile. L’homme désire la Femme, et c’est à Elle que, dans son adoration fervente, il adresse ses prières ; c’est Elle qu’il implore à genoux, une supplication passionnée dans le regard : c’est à Elle qu’il demande des faveurs et des grâces.
La prière cherche à être l’expression des ardeurs secrètes de l’âme. C’est d’abord un acte intérieur de la pensée qui peut se passer des formules du langage, mais l’homme a besoin d’épancher son âme et la première forme de la prière fut le soupir. Il est resté dans les traditions religieuses. Le mot qui le traduit est le « 
aom  » (ou « Om
 ») des Hindous, cette aspiration pleine de désirs, devenue pour eux un mystère.
Le « aom
 » se retrouve dans le « Amen » des Hébreux, que les catholiques ont adopté.
Ce sont ensuite des invocations faites en un tendre langage d’où résultera le tutoiement, cette forme intime du discours qui, dans certaines langues, comme l’anglais, reste consacrée à la parole adressée à la Divinité.

En même temps que l’homme adresse à la Femme sa prière, il lui offre des présents. L’amour le rend généreux, il est heureux de se dévouer pour celle qu’il aime et de lui offrir ce que la Nature produit de plus beau, des fleurs, des fruits ; et si, pour les atteindre, il doit faire un effort, accomplir un travail, cela n’aura que plus de prix.

A une époque où la culture de la terre et la domestication des animaux occupait surtout l’activité humaine, il est naturel que les offrandes faites à la Femme par l’homme aient été d’abord les fruits de la terre et les animaux capturés.

La galanterie fut rustique au début, elle est toujours un peu pastorale, parce qu’elle rapproche l’homme de la Nature. C’est la générosité, le dévouement, l’abnégation de cette belle jeunesse primitive qui reparaît, par atavisme, dans le désintéressement de notre jeunesse actuelle, dans sa tendance vers l’idéal.

Ces beaux sentiments, antérieurs à l’invention de la monnaie, ont été altérés ou détruits par l’amour de l’argent qui a tari la source de la générosité primitive.

La Communion est le chapitre de l’histoire des religions dont on s’est le plus occupé et que l’on a le plus caché. Si on en parlait tant, c’est justement parce qu’on voulait en dénaturer la signification. On la connaissait mal du reste, cette signification ; elle est toujours restée pour l’homme le mystère des mystères.

Cette quatrième manifestation du culte, après l’Adoration, la Prière et l’Offrande, a eu deux interprétations dans l’évolution religieuse…

« Omnia vincit Amor et nos cedamus Amori »
« l’Amour triomphe de tout
 ; nous aussi, plions devant l’Amour »
(Virgile, Egl. X, Vers 69)


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