Le principe de Peter est vicié depuis le début. Il fait l’hypothèse que la promotion va aux personnes compétentes qui finissent par atteindre le niveau d’incompétence. En fait, l’observation des sociétés humaines nous dit autre chose.
Tout d’abord la promotion est toujours décidée par les niveaux hiérarchiques supérieurs et la plupart des personnes arrivées à ce niveau ne cherchent pas l’amélioration de l’organisation qu’ils dirigent mais la protection de leur position. Comme dans les sociétés de singes, la promotion va à celui qui protège le mieux le chef et lui fait allégeance. Ce schéma favorise les moins compétents, car ils ne risquent pas de chercher à s’aventurer plus haut dans la hiérarchie et ne fragiliseront pas la position du chef qui les a appelé. L’avantage également, lorsque le subordonné ne sait pas ce qu’il a à faire, il va s’occuper de comment le faire. Il va donc mettre en place des normes, des procédures, de préférence difficilement modifiables qui vont bétonner l’organisation. Tout le monde passe son temps à remplir des rapports et cela rejoint votre second principe qui n’est pas si différent du premier. L’organisation qui n’évolue plus finit par mourrir, mis en attendant le chef touche sa rente et les subordonnées les miettes.
Le seul cas où j’ai vu que ce fonctionnement n’existait pas, ce sont les entreprises qui ont encore leur fondateur à leur tête. Il sait pourquoi il est là et ne craint pas ses subordonnés. Il a par contre tout à craindre de ses associés qui ont financé l’entreprise.