L’Eglise catholique reconnait deux sources d’autorité, l’Ecriture et la Tradition.
L’Ecriture serait censée pour le Nouveau Testament refléter les paroles et la vie exacte de Jésus, ce serait donc ce message le message originel (comme le pensent les musulmans qui rejettent la vision paulinienne et qui ne prennent pas en compte l’action de l’Esprit, fondamentale dans la théologie chrétienne), ce n’est que dans la mesure où ce message est bien conservé qu’il peut être suivi.
La Tradition justement ne représente pas comme en islam la transmission précise des gestes ou paroles du Christ, sauf l’hypothèse de traditions secrètes, hypothèse rejetée pas l’Eglise officielle, mais inclut l’interprétation des conciles et des papes, qui apporte chaque fois des renouvellements (comme il est admis que c’est l’Esprit Saint qui agit, ces renouvellements sont présentés comme des développements contenus dans la graine originelle).
Le Christ n’avait pas à se poser le problème de la violence légitime ou non (la violence d’état, pas la violence individuelle toujours condamnable) dans la mesure où son groupe de disciples n’avait pas encore l’ampleur d’une société. Ce n’est que plus tard, lors de la fusion (ou confusion) avec le pouvoir temporel que les questions ont été tranchées dans un sens de violence légitimée, que ce soit d’ailleurs par les papes eux-mêmes (devenant parfois même chefs de guerre), les théologiens, ou par les rois ou empereurs qui se sont substitués à l’autorité spirituelle ou qui ont incarné en Orient une fusion totale des deux aspects (théocratie byzantine).