@pemile
« Il s’agit de cas où une relation existe avec l’abuseur avant la première violence et que la victime n’arrive pas à fuir ? »
Tout le problème est là : Adèle n’a même pas besoin de fuir. Il lui suffit d’arrêter d’aller voir Christophe et rester chez ses parents. Logiquement cela ne devrait pas être très compliqué puisqu’elle se rend chez lui avec « l’envie de mourir ». Et elle n’a aucun obligation de s’y rendre. Si on ajoute ces deux facteurs, ne plus se rendre chez Christophe devrait être très simple.
Parmi les centaines de témoignages de victimes que j’ai pu lire, les victimes, contrairement à Adèle, sont toujours dans une situation de « piège », dont il serait difficile de « fuir ». Très souvent, l’agresseur habite sous le toit de la victime, ou bien il s’agit d’un ami de la famille qui vient au domicile des parents, ou alors la victime suit ses parents dans un lieu où elle se fait agressée, ou alors elle se fait agressée dans un lieu qu’elle est tenue de fréquenter comme l’école ou l’hôpital. Adèle est dans un cas très différent, possiblement unique dans les annales : elle se rend d’elle même dans un lieu où elle n’est pas tenue d’aller, sachant qu’elle va se faire « agresser », et redoutant ce moment. Elle va donc au devant de son « bourreau » sans obligation de le faire et en toute conscience qu’il est un « bourreau », et qu’elle va en souffrir. Si cela est vrai, alors il s’agit d’une sorte de « suicide » conscient et volontaire.