@Panorama Media
Bonsoir,
Dans un JT de 30mn ou dans un quotidien papier de 20/30 pages il est matériellement impossible de rendre compte exhaustivement de l’actualité.
Il y a donc inévitablement une hiérarchisation des thèmes et des priorités.
Les critères de ces priorités sont évidemment variables selon le média, en fonction de son orientation éditoriale, des goûts et des attentes de son public. Mais aussi des moyens dont disposent les rédactions. Moyens humains, techniques et financiers.
On s’indigne à juste titre que quelques milliardaires détiennent un bonne partie des médias français. On s’interroge moins sur le fait que ça a presque coïncidé avec une diminution drastique des moyens des rédactions.
Hormis quelques éditorialistes grassement payés et omniprésents, que reste-t-il sinon la piétaille des pigistes sous-payés ?
Quel quotidien, quel magazine a encore les moyens financiers d’entretenir des correspondants locaux à l’étranger, d’envoyer systématiquement des journalistes sur le terrain « là où ça se passe » pour y enquêter ? On peut répondre : aucun.
Quel média généraliste salarie encore des journalistes spécialisés dans un domaine -économie, affaires étrangères, sciences etc. — pratiquement aucun.
Les rédactions préfèrent inviter des experts ou pseudo experts, toujours les mêmes, rétribués à la prestation, c’est moins cher qu’un journaliste salarié.
Pour le reste les médias se contentent de reprendre les dépêches AFP ou autres en changeant au mieux 2 virgules. Ce qui fait qu’on lit ou entend partout la même chose.
Pas étonnant que le public se détourne de médias sans couleur, sans originalité qui ne font que reprendre les doxas officielles, pas forcément par propagandisme ou conformisme, mais parce que plus aucun éditorialiste n’a la volonté ni la culture suffisante pour se faire un point de vue indépendant, et pour l’opposer au discours dominant.