« Attente
de Dieu »
Alors,
soudainement, à son heure, Dieu vient. Cette expérience capitale est une perception
certaine, immédiate, de Dieu. La certitude absolue se fait jour que l’on n’est
pas seul au dedans de soi. Il semble que, sur tous les points, on se sente en
contact avec un être de même nature, sympathique, incommensurablement plus
sage, stable et désintéressé. C’est une impression analogue, mais plus complète
et plus intime, à celle que l’on éprouve aux côtés d’une personne tendrement
aimée et en qui l’on a une entière confiance.
Toutes
les initiations, toutes les doctrines mythologiques, ne tendaient qu’à alléger
l’âme du poids de la matière, à l’épurer, à l’éclairer par l’irradiation de
l’intelligence, afin que, désireuse des biens spirituels et s’élançant hors du
cercle des générations, elle pût s’élever jusqu’à la source de son
existence. C’est la parabole de l’enfant prodigue, parcours d’un être
singulier accédant après diverses épreuves à sa dignité et à sa liberté en
renouant avec sa filiation divine ; aventure de l’Âme venue ici-bas, qui se
grise et s’éparpille parmi les plaisirs de l’existence terrestre, puis se
réveille et entreprend de retourner à l’éternelle demeure, berceau lumineux où
Elle recouvre sa splendeur.
Les
différents cultes qui ont passé sur la terre n’avaient pas d’autre but et
obéissaient au même esprit. La connaissance de « Dieu » a été partout offerte
comme le terme de la sagesse, sa ressemblance comme le comble de la perfection,
et sa jouissance comme le suprême objet de tous les désirs.
Le
bonheur, a dit Eckhart von Hochheim (dit Maître Eckhart), est l’état créateur
dans lequel on se trouve lorsque l’âme comprend « Dieu ».
NB : rappelons également ce petit fascicule de Madame
Weil intitulé Note sur la suppression des partis politiques , encore plus d’actualité
aujourd’hui.