La
vérité est simple, c’est l’erreur qui est compliquée
Expliquons
ce qu’est le principe même de la conscience.
Malgré
la séparation des sexes, le principe mâle et le principe femelle sont
représentés dans tous les individus.
L’homme
a en lui une partie féminine : il est un peu femme ; la femme a en elle une
partie masculine, elle est un peu homme.
La
conscience de l’homme, c’est la voix de cette partie féminine restée en lui, de
cette sensibilité cérébrale encore un peu active.
Chez
la femme, la conscience est spontanée, primesautière parce que ses impulsions
cérébrales ne sont pas troublées par la vie sexuelle. Chez l’homme, elle est
lente, réfléchie, parce qu’elle fait l’objet d’une lutte entre deux impulsions
différentes, l’impulsion rationnelle et l’impulsion sexuelle.
Donc,
la conscience de l’homme c’est la voix de la partie féminine qui est en lui ;
elle parle comme parlerait une femme.
Quand
il veut obéir aux impulsions sexuelles, mutilant ainsi l’élément sensitif de
son cerveau, la voix féminine le lui reproche, sa conscience crie, s’agite, le
tourmente. Quand il commet un acte injuste, quand il torture la femme ou
l’enfant, cette voix intérieure crie encore. Il cherche bien à la faire taire,
quand son tourment devient trop violent, il s’étourdit, mais tous les moyens
qu’il emploie sont impuissants, la voix est toujours là, sourde mais tenace. Il
en souffre et, alors, impute à la femme, qui en est la personnification vivante,
tous ses maux intimes.
La
femme est la conscience manifestée de l’homme.
Comme
elle, elle impose à l’homme des devoirs qui sont, la plupart, en opposition
directe avec ses secrets désirs.
Mais
si la femme est souvent obligée de se taire, la conscience, elle, parle avec
une telle autorité, que l’homme est bien forcé de s’apercevoir qu’elle est là,
qui veille sur lui. Et, alors, prenant ses reproches pour ceux de la femme,
(même quand elle ne les formule pas) c’est à elle qu’il répond, à elle qu’il
s’en prend de son tourment intérieur.
La
misogynie engendre le remords, quand elle n’est pas assez mûre pour engendrer
la folie. Aucun homme n’outrage impunément la femme ; le châtiment du crime de
lèse sainteté féminine ne se fait jamais attendre. C’est que la conscience de
l’homme est une éternelle justicière qui ne pardonne pas.
En
effet, la femme pardonne souvent, la conscience jamais. Un poète a dit : « Jamais
au criminel, son crime ne pardonne ! »
Ceux qui vivent, …