@Malika
Bonjour Malika,
Merci pour ces intéressantes et même troublantes questions tellement elles interpellent.
Oui, donner sa vie pour des inconnus, ça paraît fou mais songeons que la
plupart du temps nous ne sommes pas face à ce choix au sens où il
s’agit généralement d’une prise de risque plus ou moins grande.
Celui qui se jette à l’eau pour sauver une personne qui se noie prend un
risque assumé : il croit qu’il va s’en sortir et sauver l’autre. ça
reste donc « compréhensible » par le commun des mortels. Pareil pour les
soignants qui vont au front de la maladie : ils ont toujours espoir de
traverser l’épreuve mais ils vivent dans la peur, et en particulier pour
leur entourage qu’ils pourraient contaminer.
Notre vie nous appartient-elle ou s’agit-il seulement d’un « prêt » ?
Comme traditionnellement on parle du « don de la vie » que l’on reçoit de
ses parents et/ou du Ciel, je crois qu’on peut considérer que la vie
nous est bel et bien donnée, mais qu’en tant qu’elle est tellement
précieuse, nous devons la respecter et la protéger comme si elle ne nous
appartenait pas, comme si elle était à quelqu’un d’autre... qui nous
aime, sur Terre ou au Ciel.
En tout état de cause, nous n’avons pas à tenter de la préserver coûte
que coûte, cad, pas au prix de notre intégrité, pas au prix de notre
âme. Seuls ceux qui vivent sans transcendance et qui n’ont donc pour
valeurs que leur vie matérielle seront tentés de la préserver au prix de
toutes les ignominies possibles et imaginables.
Ceux qui croient au Ciel sont toujours-déjà dans une forme détachement
qui les dispose à accepter ce qui se présente, même si cela doit leur
être fatal.
Comme disait Socrate : « Anytus et Melios ont le pouvoir de me tuer mais ils ne peuvent me nuire »