@njama
Pouvoir prescrire est une chose, le vouloir en est une autre.
L’hydroxychoroquine reste une molécule à marge thérapeutique étroite (i.e. dont la dose efficace est proche de la dose toxique) qui, pour être suffisamment efficace, doit justement être prise à haute dose (600 mg par jour contre 200 mg pour les traitements classiques) et accompagnée d’un antibiotique (azithromycine) notoirement déconseillé du fait des interactions médicamenteuses connues entre les deux produits (accidents cardiovasculaires).
Ainsi, la prescription du traitement sans aucune forme de précaution (notamment en dehors d’une structure médicalisée et sans suivi des patients) pourrait autant tuer que la maladie les personnes peu atteintes qu’elle est destinée à guérir.
De plus, et quelle qu’en soient les raisons, ce traitement n’a toujours pas été sérieusement évalué.
Donc même s’ils y étaient autorisés, en l’état actuel il n’est pas sûr que tous les médecins de ville prendraient le risque de prescrire l’hydroxychloroquine à haute dose à leurs patients.
Il n’en demeure pas moins que son emploi reste autorisé à titre dérogatoire dans les hôpitaux, où elle y est en pratique souvent utilisée de façon systématique (même si les résultats obtenus paraissent plutôt mitigés de l’avis de certains praticiens).
Cette fixation sur l’hydroxychloroquine est d’autant plus dommageable que, par ailleurs, d’autres traitements symptomatiques (notamment à base de macrolides) n’utilisant pas cette molécule et qui ont été prescrits très légalement par des médecins à travers la France, ont apparemment donné de très bons résultats, malheureusement peu médiatisés.
Je me demande donc parfois si le but de cette polémique envahissante et néfaste à la recherche de solutions thérapeutiques est bien de trouver rapidement des moyens de lutte efficaces et diversifiés contre les différentes formes de la maladie, ou juste de donner raison coûte que coûte au sulfureux directeur de l’IHU Méditerranée Infection.