@Spartacus
En résumé, le capitalisme a créé d’énormes
richesses à un coût le plus souvent prohibitif pour la survie de la planète.
Une appréciation incomplète du coût de cette création de richesse donne l’illusion
d’un système presque idéal alors qu’il est profondément mortifère.
La pauvreté a reculé mais dans des
proportions somme toute ridicule au regard des suraccumulations de capital
entre quelques mains (plus de 90% des richesses de l’humanité aux mains de
moins de 1% de cette humanité). En 2017, l’UNICEF alertait sur le fait que 2,1
milliards de personnes n’avaient pas accès à l’eau potable. Vous en
conviendrez, pour un système économique indépassable, cela n’est pas terrible.
Le drame est effectivement de voir
des gens énormément riches. Je ne parle pas des petits patrons, voire de la
plupart des grands patrons, je parle de ces personnes (physiques ou morales)
qui ont accumulé des sommes qui ne pourraient être dépensées qu’en plusieurs
siècles de consommation effrénée. Cette situation est absurde et un non sens.
Il n’y a donc aucune jalousie car
comment être jaloux de l’absurdité ? Egalitarisme ? Cela fait encore
appel aux vieux dogmes du passé qui nous ont conduits au chaos. Je pense plutôt
à une remise à plat de nos valeurs avec une question clef : de quoi avons-nous
besoin individuellement pour vivre décemment et être heureux ? Avons-nous besoin
d’avoir sur des comptes bancaires de quoi dépenser pendant un demi-millénaire ?
La réponse est non.
Si nous avions tous le souci de la
préservation de cette planète, de l’admiration de ce que la nature a de beau à
nous offrir, si nous avions tous de quoi vivre sans inquiétudes des lendemains
alors nous n’aborderions plus le monde sous l’angle utilitariste, en se
demandant quand je fais quelque chose ce que cela va me rapporter
personnellement. Nous ferions des choses pour le bien de soi et des autres.
C’est donc un changement total de
paradigme qu’il nous faut. Si nous
restons avec les modes de raisonnement qui ont été ceux que nous avons eu dans
le passé et aujourd’hui, alors nous sommes perdus. Jalousie, égalitarisme,
communisme, libéralisme, collectivisme, socialisme, retour sur investissement,
contrepartie systématique à ce que je fais, tout cela doit devenir obsolète.
Je sais qu’en écrivant cela je ne
peux déclencher chez certains que moqueries, condescendance, refus voire
énervement. Mais quand je pense « aux valeurs dominantes » qui ont été
défendues jusqu’à présent, aux modèles économiques qui ont été vantés et appliqués
jusqu’à présent et quand je vois l’état du monde, alors j’accepte avec bonheur
ces moqueries et ces condescendances car si les suppôts du libéralisme ou du
communisme avait eu raison, nous ne serions pas aujourd’hui dans cette
destruction globale des éco systèmes et du vivant.