« se poser la question « comment cette étude américaine a-t-elle pu rassembler autant de patients ? » aurait permis de percevoir une faille, voire une apparence d’imposture »
Il ne faut pas faire de faux procès sur ce point, l’étude en question se présente d’emblée comme faite a postériori sur des données provenant de plus de 600 hôpitaux. En fait, le principal auteur qui est cardiologue s’intéressait surtout aux problèmes cardiaques associés au covid19, et à partir de ces données collectées il a effectué des statistiques sur les effets de la chloroquine avec ou sans macrolide -ce qui n’était pas l’objectif premier de sa collecte de données-.
Le problème n’est donc pas là, mais dans le fait que le grand nombre de cas ne représente pas pour autant des échantillons statistiquement valables pour cette étude comparative. En effet, comme l’a déclaré Douste Blazy, il s’agit de cas en milieu hospitalier, et il se trouve que les 15 000 patients ayant reçu de la chloroquine ou dérivés étaient en bien plus forte proportion sous ventilation, donc dans un état critique, que les patients sans traitement de l’échantillon de référence (de mémoire, je crois que c’est 20% versus 7%). La médication semble avoir été souvent de nature « compassionnelle » sur des cas plus graves.
En résumé, en moyenne les patients « traités » et les patients « non traités » pris en compte dans cette étude n’étaient pas dans un stade comparable de la maladie.
Du reste, comme l’indique le présent article, les auteurs de l’étude sont très mesurés dans leurs conclusions, certains commentateurs médico-médiatiques ont parlé un peu vite de preuve indépassable.
PS : « L’étude du professeur Raoult ne porte plus sur vingt-six patients mais sur plus de mille »
en fait, son site indique 3308 patients symptomatiques traités, 18 décès (0,5%)