@oscar fortin
« il s’agit d’un socialisme qualifiée de socialisme du XXIè s » Je ne vois pas en quoi le fait de l’avoir repeint à neuf change quelque chose au socialisme. Cela reste une idéologie politique. Le simple fait que ce socialisme désigne un ennemi par le terme indéfini « anticapitaliste » en fait une idéologie. Les résultats que l’on peut observer nous montrent également une incapacité à poursuivre ses objectifs : la redistribution de la richesse et la justice sociale. D’ailleurs, redistribution de la richesse, lorsqu’il ne s’agit que de la redistribution de la pauvreté n’est pas le terme qui convient. Bien entendu, et c’est commun à toutes les idéologies, si ça ne marche pas, ce n’est pas de la faute du socialisme du XXIème siècle, mais de ses ennemis qu’il faut encore abattre. C’est ainsi que fonctionne le déni dans toutes les idéologies. Et c’est ce que le Christianisme refuse parce que ce socialisme là ajoute du mal au mal. Ce n’est pas en classant les individus par catégories que l’on va résoudre les problèmes. En faisant ainsi, vous refusez l’humanité aux personnes que vous avez enfermé dans vos boîtes et vous facilitez leur destruction en leur refusant l’humanité. Il est beaucoup plus facile d’abattre un capitaliste que d’abattre un homme. Ces boîtes ne sont sont que des caricatures de la complexité de notre monde. Mais si vous parliez de cette complexité dans votre programme, vous ne trouveriez plus grand monde pour vous suivre.
Bien entendu, tous ceux qui s’opposent à ce projet diabolique sont assimilés au ennemis de ce socialisme. On les mets dans les mêmes boîtes pour mieux les détruire.
La raison du lynchage médiatique réside dans le sentiment qu’en déversant sa haine, on fait œuvre de salubrité publique en étant un bon démocrate et un honnête citoyen. Le diable est rusé. Cette haine s’oppose frontalement à l’amour de Dieu et la doctrine sociale de l’Eglise s’oppose à la haine. Ce que vous espérez (encore que) obtenir par la haine, les Chrétiens le font par l’amour.
Le lynchage médiatique relève fondamentalement du mécanisme le plus archaïque, le plus régressif, le plus violent, le plus barbare qui soit, à savoir celui du bouc émissaire. Comme l’a bien montré René Girard, quand elles sont primaires, les sociétés ont tendance à faire leur unité dans la violence, cette violence consistant à tuer une victime innocente en commun en déchargeant sur elle toute la violence que l’on peut avoir.
En associant ses ennemis au mal on utilise un ressort puissant. Nous sommes gênés quand nous détestons quelqu’un de bien. Quand tout le monde est mauvais, nous n’avons plus de honte à être mauvais à notre tour. Si vous refusez l’amour de Dieu aujourd’hui, vous le refuserez encore lorsque vous serez face à lui car vous avez trop de haine à lui cacher. Pas de chance, « rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu » (Matthieu 10, 26)