@Eratosthène
En 1962, les études sur l’islam étaient inexistantes et cela explique des erreurs sur la déclaration Nostra Aetate, mais une déclaration n’a pas un niveau très élevé dans les textes du Magistères. De plus l’islam fait l’objet d’un traitement séparé au n°3, ce qui signifie que le n°2 n’en parle pas. Les erreurs de Nostra Aetate ont été corrigées dans une autre déclaration : Dominus Jesus qui dénonce le relativisme et dans un décret : Ad Gentes.
Il y a toujours eu des erreurs dans ces textes des papes et il y en a toujours. Les seuls textes qui engagent complètement l’Eglise sont les constitutions dogmatiques qui n’émanent pas des papes mais de l’Assemblée des Evêques dans les conciles.
« partisans les plus extrêmes de Vatican II est de faire table rase du passé et croire que Vatican II est le point de départ de l’Eglise » Je ne vous donne pas tort. Mais les textes de Vatican II valent infiniment mieux que ces élucubrations. L’Esprit Saint était sans doute compris auparavant, mais son action était extrêmement limitée dans l’Eglise d’avant Vatican II et même des années qui ont suivi. Cela fait tout de même un paquet d’années que je fréquente les églises et je n’avait jamais vu ce que je vois aujourd’hui en terme d’actions de l’Esprit Saint. Celui-ci n’agit que si on est ouvert à son action. Les prêtres sont de mieux en mieux formés, mais j’en connais qui ont toujours des réticences. L’Esprit-Saint ne passe jamais par dessus.
« quand on me dit que grâce à Vatican II l’expression peuple déicide a été abandonnée alors que le concile de Trente en avait déjà pris l’exact contre-pied. » C’est un peu plus compliqué. Cette expression n’a jamais fait partie du catéchisme catholique ni même des textes de la liturgie, bien qu’il y ait eu des ambiguïtés de ce côté. Le concile de Trente s’est fait en réaction à la naissance du protestantisme et c’est bien Luther qui avait répandu cette idée de déicide. Mais côté Catholique, cette idée à été reprise par Pie V dès 1560 dans sa bulle « Hebraeorum gens ». Nous voyons donc que, bien que rarement affirmée publiquement, cette idée reste bien ancrée chez bon nombre de catholiques. Le Concile Vatican II intervient moins de 20 ans après la 2ème guerre mondiale où des personnes qui se disent catholiques ont bien soutenu le nazisme. Il devenait donc urgent de réaffirmer qu’il n’y avait pas lieu d’accuser les Juifs de quoi que ce soit. Le n°4 de Nostra Aetate a été écrit pour cela.