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Commentaire de Régis DESMARAIS

sur Et si la crise sanitaire faisait vaciller notre démocratie ?


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Régis DESMARAIS Régis DESMARAIS 31 août 2020 23:41

Les technologies actuelles de surveillance, mais aussi les modes de communication dématérialisés, sont des outils formidables de contrôle potentiellement dangereux pour des démocraties mais aussi pour tout régime politique qui n’aurait pas l’entier contrôle de ces technologies et de leur exploitation.

Plus que les nouvelles technologies, plus que la peur des populations, le rapport du citoyen à l’Etat est terriblement miné par la perte de quelque chose de fondamental qui permet l’élaboration d’un contrat social entre les individus et qui rend légitime et viable un régime politique. Cette chose de perdue ou en voie accélérée de perdition est la confiance : la confiance en la parole publique, la confiance sur les intentions positives d’un pouvoir. Sans confiance, plus de relations fructueuses entre administrés et administrateurs. La façon dont les politiques ont géré la crise sanitaire a fait éclater cette confiance auprès de nombreux citoyens. Il y a désormais quelque chose de cassé entre une partie du peuple et ses « élites ».

Notre système politique est miné, nouvelles technologies ou pas. C’est la médiocrité des hommes, la cupidité des hommes et la suffisance de beaucoup qui ont conduit à une pareille situation. La démocratie idéalisée dans les livres scolaires est aujourd’hui moribonde. Comment la considérer autrement quand plus de 50% des citoyens inscrits ne se déplacent plus pour voter. Faire semblant de ne pas voir ce signal révélateur d’une décomposition du politique (l’abstention) est la pelletée supplémentaire de terre qui enterre encore plus cette démocratie scolaire, mais à vrai dire bien éloignées des idées dans sa traduction dans le monde réel.

Nous vivons une décomposition accélérée des anciens systèmes pour le plus grand bonheur des idolâtres du nouvel ordre mondial : plus d’Etat, plus de Nations, plus de Peuples, plus de faux-semblants. A la place de l’ancien monde, un monde globalisé dirigé par l’appât de la croissance des profits et par une vision interchangeable des individus.

Pour la plupart de nos ancêtres et des gens qui aujourd’hui regardent le monde tel qu’il se désagrège, le monde de demain a une furieuse ressemblance avec un cauchemar.


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