L’idée de la création d’un « royaume d’Arménie » était une idée anglaise
« La rébellion arménienne son origine, son but » Paris 1895, par Vicomte R. Des Coursons
(Ch. III page 30 à 35 extraits) « Les politiciens d’Outre-Manche, qui
se sont mêlés d’arranger la question d’Orient et préconisent la
création d’un «
Royaume d’Arménie »
- sous le protectorat plus ou moins
ostensible de l’Angleterre - oublient ou ignorent que les Kurdes sont
incontestablement les véritables propriétaires du pays, d’abord parce
qu’ils sont aborigènes, ensuite parce qu’ils constituent la grande
majorité de la population. (...) Singulier royaume d’Arménie, où
l’élément arménien, celui qui aurait le pouvoir et commanderait les
autres, formerait à peine le sixième de la population totale ! (...)
C’est avec cette appât illusoire d’un royaume d’Arménie et d’une
dynastie nationale que les Anglais ont essayé de leurrer les Arméniens
d’Asie depuis le traité de Berlin [1878] (...) Le gouverneur général désigné d’avance était Nubar-Pacha,
auquel on faisait entrevoir que ce titre serait peu à peu remplacé par
celui de Vice-Roi d’Arménie ; c’est pour cette espérance chimérique,
pour ce mirage d’une couronne que, depuis seize ans, Nubar-Pacha s’est
fait la créature docile et l’instrument de toutes les intrigues
britanniques en Orient. C’est pour cela qu’il leur a livré l’Égypte et
que, aujourd’hui encore, en dépit de la résistance patriotique du jeune
khédive, il favorise l’asservissement progressif de la vallée du Nil et
l’absorption de toute autorité indigène.(...) Tout récemment, le major
Osman-Bey racontait, dans la Gazette Universelle de Munich, comment, en
septembre 1887, eut lieu, à Genève, une réunion des notabilités
arméniennes : Nubar-Pacha, Loris Mélikoff, Tigrane-Pacha, et Boghos.
Nubar-Pacha, qui venait de Londres apportait la promesse du concours de
ses amis d’Angleterre ; c’est alors que fut décidé l’envoi d’agents provocateurs chargés de susciter des émeutes et de créer une situation troublée qui faciliterait l’intervention de l’Angleterre chargée de surveiller l’exécution de l’article 61 du traité de Berlin. Il
fut convenu aussi, à cette époque, que cette agitation serait soutenue
par une campagne de presse en Angleterre et favorisée par la propagande
des missions protestantes en Asie-Mineure »
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