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Commentaire de Étirév

sur Le salut des musulmans de France, une œuvre de salut public


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Étirév 18 février 2021 01:55

Comme disait René Guénon qui, contrairement à ce qu’on peut croire, n’était converti à aucune religion :
« Si les Occidentaux reconnaissaient que tout n’est pas forcément à dédaigner dans les autres civilisations pour la seule raison qu’elles diffèrent de la leur, rien ne les empêcherait plus d’étudier ces civilisations comme elles doivent l’être, nous voulons dire sans parti pris de dénigrement et sans hostilité préconçue ; et alors certains d’entre eux ne tarderaient peut-être pas à s’apercevoir, par cette étude, de tout ce qui leur manque à eux-mêmes, surtout au point de vue purement intellectuel. Naturellement, nous supposons que ceux-là seraient parvenus, dans une certaine mesure tout au moins, à la compréhension véritable de l’esprit des différentes civilisations, ce qui demande autre chose que des travaux de simple érudition... »
Petits rappels :
D’après la tradition islamique, tout être est « muslim », c’est-à-dire soumis à la volonté divine, à laquelle rien ne peut se soustraire ; la différence entre les êtres consiste en ce que, tandis que les uns se conforment consciemment et volontairement à l’ordre un universel, les autres l’ignorent ou même prétendent s’y opposer. Il est à remarquer que la même racine se retrouve encore dans les mots Islam et muslim ; la « soumission à la Volonté divine » c’est le sens propre du mot Islam, et est la condition nécessaire de la « Paix » ; l’idée exprimée ici est à rapprocher de celle du Dharma hindou.
Il est intéressant de remarquer que la tradition hindoue et la tradition islamique sont les seules qui affirment explicitement la validité de toutes les autres traditions orthodoxes ; et, s’il en est ainsi, c’est parce que, étant la première et la dernière en date au cours du Manvantara (durée d’un cycle humain), elles doivent intégrer également, quoique sous des modes différents, toutes ces formes diverses qui se sont produites dans l’intervalle, afin de rendre possible le « retour aux origines » par lequel la fin du cycle devra rejoindre son commencement, et qui, au point de départ d’un autre Manvantara, manifestera de nouveau à l’extérieur le véritable Sanâtana Dharma, qui est la Tradition primordiale, pleinement intégrale, et qui seule subsiste continuellement et sans changement à travers tout le Manvantara.
Le Croissant n’a jamais symbolisé l’Islam que dans l’imagination des Occidentaux ; il ne lui appartient ni exclusivement ni essentiellement, et il y est uniquement un symbole de « majesté », rien de plus. Le roi de France Henri II, qui n’a jamais été musulman, en avait fait son emblème personnel, et on le voit aussi sur beaucoup de boutiques Coptes, donc chrétiennes, la Croix entre les cornes du croissant, ce qui reproduit d’ailleurs exactement un ancien symbole phénicien, bien antérieur à l’islam et au christianisme. Mais il y a des « clichés » que l’ignorance se plait à répéter indéfiniment : c’est ainsi, pour prendre encore un autre exemple, qu’il est convenu en Europe que l’étendard du Prophète était vert ; or il y en avait deux, un blanc pour la paix et un noir pour la guerre ; le vert n’est venu que beaucoup plus tard, on ne sait sous quel Khalife.
Parmi les surnoms de Fatima, fille de Mahomet, l’un des plus usuels est Zohra ou Zahra, qui est le nom de la planète Vénus, qu’on appelait Isthar dans l’ancien Orient.
Dans le persan moderne, le terme « Nahid » désigne également à la fois la planète Vénus et le surnom de l’ancienne divinité « Ardui-Souria-Anaïta ». Précisons que c’est la Déesse celtique Arduina qui donna son nom aux Ardennes.
À certaines époques, au moyen âge notamment, l’esprit occidental ressemblait fort, par ses côtés les plus importants, à ce qu’est encore aujourd’hui l’esprit oriental, bien plus qu’à ce qu’il est devenu lui-même dans les temps modernes.
Le monde occidental, depuis des temps qui remontent encore plus loin que le début de l’époque dite historique, et quelles qu’aient été les formes traditionnelles qui l’organisaient, avait d’une façon générale toujours entretenu avec l’Orient des rapports normaux, proprement traditionnels, reposant sur un accord fondamental de principes de civilisation. Tel a été le cas de la civilisation chrétienne du moyen âge. Ces rapports ont été rompus par l’Occident à l’époque moderne dont René Guénon situe le début beaucoup plus tôt qu’on ne le fait d’ordinaire, à savoir au XIVème siècle, lorsque, entre autres faits caractéristiques de ce changement de direction, l’Ordre du Temple, qui était l’instrument principal de ce contact au moyen âge chrétien, fut détruit : et il est intéressant de noter qu’un des griefs qu’on a fait à cet ordre était précisément d’avoir entretenu des relations secrètes avec l’Islam, relations de la nature desquelles on se faisait d’ailleurs une idée inexacte, car elles étaient essentiellement initiatiques et intellectuelles.
Il s’est donc produit, au cours des derniers siècles, notamment depuis les « révolutions » du XVIIIème, un changement considérable, qui va même jusqu’à un véritable renversement, dans la direction donnée à l’activité humaine, et c’est dans le monde occidental exclusivement que ce changement a eu lieu.
La « civilisation » moderne étant le résultat direct de la mentalité des peuples anglo-saxons, nous ne saurions trop mettre en garde contre toutes les contrefaçons qui ne représentent que des idées tout occidentales et modernes, masquées sous des vocables orientaux détournés de leur sens.
NB : Il est à noter que dans la conception islamique de la « guerre sainte » (jihad) nous trouvons l’application sociale et extérieure qui n’est que secondaire, et qui constitue la « petite guerre sainte » (El-jihâdul-açghar), tandis que la « grande guerre sainte » (El-jihâdul-akbar) est d’ordre purement intérieur et spirituel ; c’est la lutte de l’homme contre contre les ennemis qu’il porte en lui-même, c’est-à-dire contre tous les éléments qui, en lui, sont contraires à l’ordre et à l’unité. Il ne s’agit pas, d’ailleurs, d’anéantir ces éléments, qui, comme tout ce qui existe, ont aussi leur raison d’être et leur place dans l’ensemble ; il s’agit plutôt de les « transformer » en les ramenant à l’unité, en les y résorbant en quelque sorte. L’homme doit tendre avant tout et constamment à réaliser l’unité en lui même, dans tout ce qui le constitue, selon toutes les modalités de sa manifestation humaine : unité de la pensée, unité de l’action, et aussi, ce qui est peut-être le plus difficile, unité entre la pensée et l’action.
Arabes, Islam, Ismaéliens, etc.


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