@pierrot
Il faut penser la hiérarchie catholique relativement à la scène du lavement des pieds dans les Evangiles. En fait, le catholique et en particulier la hiérarchie laisse l’Esprit-Saint agir en son cœur, ce qui ne veut pas forcément dire que tous le font, notre orgueil combat cette manière de faire. Cela peut paraître étrange à un non-chrétien de laisser Dieu agir en nous, mais la spiritualité chrétienne est justement d’établir un contact et une communication avec Dieu. Je ne peux que vous engager à tenter l’expérience, car c’est la source d’une joie profonde et durable.
En tant que laïc catholique, je ne suis pas soumis à la hiérarchie de l’Eglise, sauf lorsque j’agis dans un service d’Eglise, donc au nom de cette Eglise. C’est tout de même assez logique... Et si nous ne sommes pas d’accord avec la décision de l’Eglise, il est toujours important de laisser l’Esprit-Saint faire. En fait, le mal fait aussi partie du plan de Dieu, non qu’il le veuille, mais parce qu’il peut souvent en tirer un bien plus grand et le plus grand bien qu’il peut en tirer est notre salut après la mort. Dieu ne nous demande jamais de combattre le mal pour ne pas risquer de faire plus de mal encore. Le combat de l’empire du bien contre l’empire du mal est le B A BA de toutes les pensées idéologiques, mais certainement pas le combat de l’Eglise.
Le rôle du pape est d’assurer l’unité de l’Eglise mais les grandes décisions sont prises par l’assemblée des évêques par consensus, ce qui demande de prendre le temps d’entendre les arguments des uns et des autres. Ce n’est certainement pas un mode de fonctionnement pire que notre démocratie. Bien évidement, ce mode de fonctionnement demande du temps mais Dieu n’est pas contraint par le temps.
Par ailleurs, il est courant de présenter comme un progrès la réalisation de toutes nos envies, quelqu’en soit les conséquences pour les autres. Dans ce cas, l’utilisation du mot progrès me semble être un abus de langage. La montée de l’individualisme auquel nous assistons me semble contraire à la notion d’Amour que Dieu nous enseigne. Le narcissisme de notre société s’oppose à l’amour de Dieu et est un frein au salut qu’il nous propose. Que l’Eglise nous rappelle la primauté de l’amour inconditionnel est peut-être une position conservatrice mais n’est pas une forme d’intolérance. De toutes façons, vous êtes toujours libre de chercher cet amour ou pas, même si votre salut en dépend. Que l’Eglise cherche à vous proposer le salut offert par Dieu n’est pas vous vouloir du mal. En final, c’est vous qui décidez.